Millau : la sécurisation des archives prime sur le projet Silex

L’équipe municipale a beau prendre le problème par tous les bouts, le "principe de réalité" est implacable. Confrontée à la problématique de la mise en sécurité des archives de la Ville, dont une partie se trouve au sous-sol de la mairie, et l’autre dans les étages de la Maison des entreprises, l’équipe en place se doit d’agir pour répondre aux normes en vigueur. "Le projet de création d’un bâtiment dédié aux archives est une obligation et une urgence qui remonte à plusieurs années. Aujourd’hui, il y a un souci de sécurité important qui pèse sur l’ensemble du bâtiment", rappelle la maire, Emmanuelle Gazel. Pour y remédier, elle a bien songé à les externaliser dans une nouvelle construction. Mais face au coût de l’investissement annoncé, 4 M€, soit plus de la moitié du budget pour le mandat, la collectivité préfère renoncer et se tourner vers la Créa/MJC, dont le sous-sol tout juste réhabilité semble l’endroit tout trouvé.

Un jeu de chaises musicales

Problème, les lieux devaient accueillir le nouveau projet culturel Silex, dédié au numérique et à l’audiovisuel, voulu par l’ancienne municipalité de Christophe Saint-Pierre. Mais au vu des frais de fonctionnement annuels calculés à l’issue de ces travaux et estimés à 160 000 €/an selon Emmanuelle Gazel, cette dernière n’a pas mis longtemps à trancher. "La précédente municipalité a imaginé des projets, souvent de qualité, mais sans s’assurer s’ils étaient tenables financièrement. Je suis très curieuse de savoir à quoi ils auraient renoncé pour financer ce projet tel qu’il était, à part en augmentant les impôts ou, de notre côté, devoir renoncer à un autre service public. Il a fallu réorienter les choix et retrouver une plus grande cohérence", justifie l’édile, qui mise désormais sur un projet "plus épuré". À commencer par l’abandon de la création d’un deuxième tiers lieu dans la nouvelle Agora, dont une partie devait être dédiée au Silex. "Un seul tiers lieu pour une ville de 22 000 habitants, c’est largement suffisant, il vaut mieux conforter celui qui existe déjà." Redéployer ensuite le réseau Micro-folies aux équipes d’animation de la médiathèque, "l’endroit logique pour renforcer son attractivité". Le Fablab, en lien avec l’économie, pourrait enfin trouver sa place à la Maison des entreprises. Quant au projet de studios d’enregistrement, il n’est plus d’actualité, même si les élus ont un œil du côté du Pingpong Cowork. Chargé de sa mise en pratique, l’adjoint à la culture Nicolas Wöhler se veut rassurant. "On est encore dans une phase de diagnostic et de construction. Il ne s’agit pas de supprimer des services, mais de remettre en cohérence des espaces et des projets de façon à ce que ça ne pèse pas sur les finances de la Ville."