Millau : depuis un an, le chômage partiel lié à la crise sanitaire chamboule leur vie

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  • Sylvette Miller, Léo Vieilledent et  Nicolas Mansencaut sont unanimes : le contact humain leur manque.
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Publié le
Célian Guignard

Trois salariés, trois secteurs d’activité et les mêmes difficultés, les mêmes manques.

Mardi 17 mars 2020, à midi, la France entrait dans son premier confinement. Une date qui marquera à jamais tout le pays et des millions de salariés qui ont alors goûté amèrement au chômage partiel.

À Millau, Sylvette Miller, 50 ans, réceptionniste au Cévenol Hôtel, Léo Vieilledent, 24 ans, serveur au bar-restaurant Okfe et Nicolas Mansencaut, 37 ans, projectionniste au cinéma, témoignent de leur quotidien.

Je ne le vis pas bien du tout

De 39 heures de travail par semaine, Sylvette Miller est passée à seulement trois petites heures. "Je ne le vis pas bien du tout. Je suis sous médicaments. À 50 ans, je ne pensais pas vivre cette situation.

C’est aussi une grosse perte d’argent", témoigne la réceptionniste, qui partage d’ordinaire ses journées de travail avec sept salariés et les deux propriétaires du Cévenol Hôtel.

Tant bien que mal, la Millavoise tente d’occuper son temps libre : "Je marche beaucoup. Et je n’ai jamais autant cuisiné !"

Sylvette Miller espère retrouver vite "le contact avec la clientèle. J’entendais le ministre de la Santé dire qu’il fallait tenir encore quatre ou six semaines… Je croise les doigts."

J’ai repris un poste de livreur 

"Ça m’a gonflé de ne pas travailler. N’avoir aucune activité, ce n’était pas possible." Léo Vieilledent ne tenait pas en place quand le bar qui l’emploi a fermé. Si bien qu’il a rapidement trouvé une autre activité :

"J’ai repris un poste de livreur. Financièrement aussi ça n’était pas évident. À Okfe, on faisait 39 heures par semaine. On touchait dans les 1 400 € par mois. Parfois plus avec les pourboires. Avec le chômage partiel, on arrivait à peine 1 200 € et je venais juste d’acheter un appartement."

Ses journées de travail, le livreur les commence désormais à 18 heures. "On finit vers 22 h 30 ou 23 heures. On fait de plus gros services les week-ends." En journée, en revanche, il prend de la hauteur : "Je m’occupe. Je fais pas mal de parapente." Si "moralement, ça va", "les collègues, les clients et les ambiances festives" d’Okfe lui manquent. "Je ne suis pas très optimiste pour la suite, avoue-t-il. J’ai peur que la prochaine réouverture des bars soit encore plus stricte que la précédente."

Je suis parti loin de Millau

Depuis la fermeture du cinéma, Nicolas Mansencaut, le projectionniste, a quitté le Sud-Aveyron : "Je suis parti loin de Millau. Je suis retourné dans ma famille, dans le Limousin. Je m’occupe très bien. J’en profite pour tailler des haies, la pelouse. J’ai réparé mon vélo. Je lis beaucoup. Je regarde énormément de films. Je fais des choses très terre à terre." Un retour aux sources nécessaire, après des mois difficiles : "Ça a été tellement frustrant. Nous avions des actions, des projets qui avançaient, avant d’être annulés un à un. Puis, ça repartait et c’était à nouveau annulé. Toute cette incertitude est devenue épuisante." Bien qu’inquiet pour son secteur d’activité, "dont les modes de consommation sont en pleine mutation", Nicolas Mansencaut espère néanmoins retrouver rapidement les salles obscures : "Nous avons un métier où les gens se rencontrent. Ce qui me manque le plus, c’est le contact humain. Nos partenariats avec les festivals, les comités de jumelage, par exemple, tout est très stimulant."

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