Fronde à Saint-Amans-des-Cots, la loi Egalim n’est pas digérée

  • Les éleveurs ont manifesté jeudi à St-Amans-des-Côts contre le menu végétarien imposé au collège.
    Les éleveurs ont manifesté jeudi à St-Amans-des-Côts contre le menu végétarien imposé au collège. Reproduction Centre Presse - Reproduction Centre Presse
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Olivier Courtil

Des agriculteurs membres de la FDSEA ont manifesté jeudi contre la mise en place du menu végétarien au collège de la Viadène.

Écrire que les agriculteurs ne sont pas bien dans leur assiette, est un euphémisme. Réforme de la Politique agricole commune (Pac), loi Climat et résilience, loi Egalim, ils se sentent attaqués de toute part.

C’est cette dernière loi, votée en octobre 2018 et actuellement en expérimentation, qui a une nouvelle fois, provoqué la colère des agriculteurs. Une trentaine d’entre eux, membres du syndicat de la FDSEA ont manifesté jeudi devant le collège de la Viadène à St-Amans-des-Côts où était servi, pour la première fois, un menu végétarien. Pour, Benoît Fagegaltier, vice-président de la FDSEA : " On n’oblige pas quelqu’un à manger de la viande, pourquoi imposer à manger végétarien."

Respecter la loi

Et d’évoquer le sujet de la rémunération : " L’État doit faire respecter la loi en payant le coût de production de l’agriculteur car c’est un plan social silencieux qui se fait sur l’agriculture, avec 300 exploitations qui ferment chaque année en Aveyron alors qu’une exploitation génère sept emplois induits sur le territoire. C’est maintenant qu’il faut le faire car on ne pourra plus faire machine arrière quand il n’y aura plus assez d’agriculteurs. On finira avec 50 % d’importation à donner à manger à nos enfants. Sans parler de l’alimentation végétale, par exemple les lentilles du Canada qui sont sulfatées cinq jours avant la récolte avec du glyphosate interdit en France. "

Ce qui serait un comble alors que la loi Egalim, sur le papier, a pour objectif la souveraineté alimentaire de la France, et de proposer dès janvier prochain 50 % de produits de qualité certifiés et locaux dont 20 % de bio. Pour les agriculteurs, végétarien, ne signifie pas manger bien. Comme pour la viande, la nuance est celle de la qualité.

Député de la majorité, Stéphane Mazars rappelle cet aspect vertueux de la loi " qui pointait du doigt la difficulté du local et de la qualité " mais " regrette " sa dénomination et son application. " Le terme menu végétarien créé de l’opposition alors que nous avons toujours eu des menus avec des œufs ou des légumes. Il aurait fallu nommer ce menu, diversification. " Autre point soulevé, " le décalage entre menu végétarien et l’approvisionnement de produits locaux. " De fait, la loi sera revue et corrigée par les parlementaires à l’automne prochain.

La loi alimentaire dans l’ombre de celle sur le Climat

Liberté du choix et juste prix sont pointés du doigt par les agriculteurs concernant la loi Egalim. " Il faudrait augmenter d’un euro le kilo de carcasse ", précise Benoît Fagegaltier. Il en va donc d’une volonté politique, "les élus locaux doivent jouer le jeu", avance Stéphane Mazars. "On peut faire moins de route et mettre plus d’argent sur l’alimentation." Et d’ajouter : "D’autant que l’attractivité d’un territoire, à l’heure où des gens souhaitent s’installer à la campagne, passe par la qualité nutritive."

Pour faire suite au devenir de cette loi, le député de la première circonscription va même plus loin. "La loi Egalim va être écrasée par la loi Climat et résilience qui avance un menu végétarien au quotidien mais la voix du ministre de l’Agriculture a pesé pour que cela s’applique sur la base du volontariat pour un menu végétarien au choix." La liberté, en somme. Reste que d’ici là, la réforme de la Pac sera passée par là.

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