Rodez : le marché du Faubourg cherche sa place

"Quand on dit blanc, c’est blanc. Alors, si on me dit blanc et au final c’est noir, et bien moi, je vois rouge !" Cathy Lagarrigue a le sens de la formule. Productrice des volailles qu’elle vend sur les marchés cette paysanne de Rieupeyroux a également le sens de la parole donnée. "Quand on dit une chose on s’y tient, sinon on se tait", déclare-t-elle sans détour. La productrice fait référence à ce qui a provoqué hier la fronde de tous les commerçants non sédentaires du marché du Faubourg. "Lorsque l’on nous a déplacés sur le parvis de la maison des associations, il y a un peu plus de 2 ans, pour permettre la construction de la maison de la santé, on nous a clairement dit que ce déménagement était provisoire et qu’à terme, au bout de 2 ans, on pourrait regagner notre emplacement initial", résume la productrice en s’exprimant au nom de tous ses confrères. "En guise de compensation, la Ville nous a même exonérés du paiement de la redevance pour occupation du domaine public. Et cela devait perdurer jusqu’au retour à la normale", précise Pascal Tafforet, le maraîcher venu se greffer à la conversation.

"Pas de polémique"

"Alors, quand nous avons vu le placier arriver ce matin (NDLR hier matin) pour réclamer le paiement de la redevance, cela nous a un peu irrités. D’autant qu’aucun de nous n’avait été prévenu de ce brusque changement de situation. Ce n’est pas qu’on ne veut pas payer, mais un deal est un deal", ajoute-t-il sans vouloir polémiquer. Les commerçants n’envisagent donc pas de payer. D’autant plus qu’ils savent désormais qu’un retour sur leur emplacement initial n’est plus du tout à l’ordre du jour. "On se retrouve devant le fait accompli. Apparemment le provisoire est appelé à durer", analyse Cathy Lagarrigue. " Or, cet emplacement ne nous convient pas, se défend la productrice. On est à l’écart des flux de passage et en plein courant d’air. Regardez, il n’y a personne." Du côté de la mairie, on s’étonne de la fronde. "Ces décisions ont été débattues en réunion de commission foires et marchés. Une instance où siègent des représentants des commerçants non sédentaires", précise d’emblée Monique Herment-Bultel.

L’équité

L’adjointe au maire met aussi en avant la gratuité dont ont bénéficié les commerçants pendant presque deux ans et demi. "Au bout d’un moment, il faut bien payer. C’est une question d’équité par rapport aux autres commerçants", indique-t-elle en précisant que les huit commerçants s’étaient dits "ravis de cet emplacement."

" Jamais personne nous a demandé cela, coupe la marchande. Certes, c’était mieux que rien… En attendant de regagner nos emplacements initiaux. Car rester ici à demeure, cela ne conviendrait à aucun de nous ", ajoute-t-elle encore.

Bien décidés à trouver une solution qui convienne à tous, le maire, Christian Teyssèdre et son adjointe, Monique Herment-Bultel ont donné rendez-vous aux commerçants vendredi prochain. "En discutant, on arrivera bien à trouver un terrain d’entente", indique Cathy Lagarrigue. Même son de cloche à la mairie où l’on souhaite conserver ce petit marché de quartier en le valorisant. "Il pourrait au final prendre place le long de l’avenue Tarayre, sous l’église du sacré-cœur", avance l’adjointe. "Cela nous conviendrait parfaitement, estime la productrice. Toutefois, cette solution ne pourra être envisagée qu’une fois les travaux de l’avenue Tarayre réalisés, donc pas dans l’immédiat. Alors en attendant, on paie la redevance ou pas", demande Cathy Lagarrigue en guise de conclusion.