Cyclisme : Marine Cabirou, de l'argent qui vaut de l'or

« Un putain de comeback.» Difficile de faire mieux que les mots de Rudy Cabirou, pour résumer la performance de sa sœur aux championnats du monde. Sur les pentes des Alpes italiennes, elle a réalisé sa meilleure descente depuis sa chute en Coupe du monde aux Gets, début juillet et a décroché la médaille d’argent, derrière une autre Française, Myriam Nicole. « Je me suis fait plaisir sur le vélo, ça fait du bien de revenir à ce niveau », souffle la pilote à la descente du podium. Après le roadgap (saut par-dessus une route) de la station française, elle avait perdu le contrôle de sa machine et heurté un arbre.
Pas de fractures, mais plusieurs contusions dans les jambes qui ne lui permettaient pas de tenir debout. « Je ne savais pas trop le temps que ça allait mettre pour revenir. À ce moment, si on m’avait dit que je serais sur le podium aujourd’hui, je ne l’aurais peut-être pas cru. » Elle a donc pris son mal en patience, à Millau, où elle a enchaîné les séances chez le kiné pour remonter sur un vélo. Avant de donner les premiers coups de pédale en Italie, elle avait tout de même pu participer à la manche de Coupe du monde à Maribor (Slovénie), les 14 et 15 août où elle avait terminé 10e. À Val di Sole, les douleurs étaient encore là, quand elle a pris le départ. « Mais je pense que l’adrénaline de la course a aidé pour que je fasse abstraction », avoue-t-elle après ce run. Elle pouvait difficilement faire mieux. « Je ne suis pas à 100 %, je travaille encore beaucoup avec les kinés et le staff. J’ai perdu beaucoup de muscles dans les jambes qu’il faut que je reprenne. »

« Je n’étais pas loin de la chute »

 

D’où ce cri de satisfaction une fois la ligne d’arrivée franchie après une prestation quasi parfaite. « J’ai bien roulé mais je fais une grosse erreur sur le haut qui me fait perdre un peu de temps, analyse la pilote du team Scott. Sur le bas, je n’étais pas loin de la chute, j’avais du mal à tenir le vélo j’ai eu quelques douleurs par moments. » Son passage dans le bois, partie la plus exigeante du tracé, a été remarquable et elle a quand même trouvé les ressources pour remettre du braquet sur la fin du parcours plus roulante, faire un dernier “whip” (mouvement en l’air) sur l’ultime saut et couper la ligne d’arrivée avec presque 3 secondes d’avance sur la Britannique Tahnée Seagreave, qui avait alors réalisé le meilleur passage. Seule la championne du monde 2019, l’Héraultaise Myriam Nicole est parvenue à faire mieux. Après avoir perdu son titre l’année dernière dans la boue de Leogang (Autriche), elle a été la dernière à s’élancer et a devancé la Millavoise de presque 5 secondes. Grâce à ce doublé français et à la médaille de Benoit Coulanges chez les hommes, les Français terminent les Mondiaux avec 13 médailles sur l’intégralité des épreuves (cross-country, E-bike, descente et Four cross).