Decazeville. L’onde de choc se répand en ville et dans le bassin

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  • Les salariés de la Sam brandissent leurs cartes d’électeur avant de les brûler./Photo MCB.
    Les salariés de la Sam brandissent leurs cartes d’électeur avant de les brûler./Photo MCB.
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Rédaction 12

La décision de Renault laisse la population du territoire abasourdie quand certains veulent encore y croire.

Le Bassin s’est réveillé groggy hier matin… Assommé par la nouvelle tombée la veille selon laquelle Renault ne soutiendrait pas l’offre du possible repreneur, Patrick Bellity, du groupe Alty, société Sifa technologies, condition sine qua non pour que le tribunal de commerce fasse pencher la balance du côté de la Sam… Les larmes tombaient du ciel, un ciel gris et morne à l’image du moral de la population du Bassin, très affectée par ce scénario catastrophe.

L’argent avant l’humain

"L’argent passe avant l’humain", commente Régis Bories, patron du magasin Sport 2000 en centre-ville, alors que c’est justement l’humain qui a prévalu pendant toutes ces journées de lutte et qui prévalait encore hier.

Les mains se tendaient, les gorges se serraient, les épaules se soudaient, les frissons parcouraient tous les cœurs et l’émotion atteignait chacun des 333 salariés et toux ceux qui étaient présents autour d’eux, "Ce sont aussi 333 familles qui souffrent", confiait, compatissant Régis Bories qui en a mal dormi. Tout comme Christine, attachée à ce territoire d’énergie, dont la soirée fut entachée par ce couperet tombé.

"Ce n’est pas normal que Renault ait le dernier mot. C’est une honte, tout ça pour aller faire fabriquer des pièces à l’étranger", s’enflamme Émilie Farrenq du Marché d’Antan. "Ça fait des années qu’on crève le Bassin et qu’on ne vaut pas qu’on bosse en France, reprend, véhément, le chauffagiste Gabin Fournié, on fera du tertiaire et du social et on fera de l’électrique pour faire travailler les Chinois" dit-il, dépité.

Choc

"On est vraiment sous le choc, on ne voit pas d’issue", confie la couturière du Rouet d’Or, Gisèle Jonis, qui ne voit malheureusement plus dans sa clientèle des salariés de la Sam. Tout comme la boulangerie de la rue Gambetta, un peu plus loin… À la pompe à essence, proche de l’usine, la caissière a la mine déconfite : "C’est un coup dur". "On est tous concernés et tous déconcertés par l’avenir du Bassin car cela risque d’impacter l’hôpital et les écoles", confie Frédéric Bousquet de la Maison de la Presse. "Je pense que la liquidation va être actée, on va être impacté. L’état est actionnaire de Renault, il leur a donné des millions et il ne peut rien faire…", s’étonne le dirigeant du magasin de sport.

"Mais plus Renault va gagner de l’argent et plus l’état va encaisser des dividendes… Ce sont vraiment les puissants qui gouvernent. De toute façon, l’industrie en France est moribonde. Il y a 40 ans c’était le textile, aujourd’hui c’est l’automobile, et demain ce sera l’aéronautique ?…"

Un miracle ?

"Je voudrais saluer les gens de la Sam et leurs leaders qui se sont battus depuis des mois. Je les plains aujourd’hui. Il va falloir qu’ils continuent à se battre pour retrouver un boulot. Renault va-t-il les reclasser en Roumanie ou en Pologne ?", conclut Régis Bories. "À moins d’un miracle…"

Ici tout le monde le souhaite et l’espère et l’appelle de ses vœux. La lutte continue. Action surprise aujourd’hui, en fin de matinée, devant la Sam, puis rassemblement à 17 h 15, en présence du secrétaire national de la CGT, Philippe Martinez.

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