Trémouilles : le gâteau à la broche plébiscité par Michel Bras

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  • Elfie Rouquié avec son époux Patrice, met les ingrédients de qualité et surtout, prend le temps de bien faire.
    Elfie Rouquié avec son époux Patrice, met les ingrédients de qualité et surtout, prend le temps de bien faire. Repro CPA
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Olivier Courtil

Sous la dénomination "Les délices de Banes", Elfie Rouquié prépare le gâteau à la broche suivant la recette familiale de son époux à Trémouilles. Portée par sa passion gourmande et par goût pour la transmission, Elfie utilise des produits bio et locaux. Résultat, elle a été repérée par Michel Bras.

C’est l’éloge de la lenteur. Fabriquer un gâteau à la broche demande le plus précieux des ingrédients : le temps. Elfie Rouquié, justement, ne compte pas ses heures pour les fabriquer. Installée à Trémouilles, dans la ferme familiale de son mari Patrice, cette Héraultaise de souche est tombée amoureuse du pays comme de ses bons produits. De l’art de vivre à l’aveyronnaise ! Elfie Rouquié a changé de métier, réorienter sa vie pour y donner un sens, en prenant le temps de vivre de sa passion et la partager. "Nous mangeons sain et local alors je prépare et je vends ce qu’on donne à manger à nos enfants", résume Elfie. Apprenant les bases du gâteau à la broche auprès de la famille et d’un cercle d’amis, elle a justement repris les destinées des "Délices de Banes" d’amis sur Rodez pour poursuivre la belle aventure gourmande à Trémouilles. C’est là qu’elle fabrique l’emblématique gâteau avec toutes les bonnes choses qu’on y trouve dedans. Des œufs frais élevés en plein air, de la farine issue de la minoterie de Salmiech… "La pâtisserie m’a toujours plu. Mon père faisait les marchés, on donne du plaisir aux gens", confie cette Aveyronnaise de cœur qui a rencontré le grand amour avec Patrice à l’âge de 16 ans. Et l’Aveyron dans son assiette avec. Faire ce que l’on aime est son leitmotiv. C’est une chance aussi, Elfie en a bien conscience. Patrice lui a aménagé labo et atelier aux petits oignons pour y concocter ses gâteaux. Des gâteaux atypiques, cuits sur un moule tout aussi fabriqué artisanalement, dont la cuisson demande du temps – une heure et quart en moyenne pour un gâteau – avec une attention particulière. Il faut apprendre à maîtriser le feu, "l’apprivoiser" comme elle dit, et l’air aussi. D’autant que la météo ramène son grain de sel. L’humidité sèche les gâteaux. Elle cuit aussi à l’abri du vent. "On n’a pas choisi la facilité", dit Elfie qui écume quelques marchés en été et vend auprès de fournisseurs, à l’instar de l’épicerie du Trou à Bozouls qui allie la même démarche éthique. Du bon, du sain et du local. C’est comme cela qu’elle a été repérée par le chef Michel Bras, en personne, qui met son gâteau à la carte de la Halle aux grains à Paris.

Le gâteau du partage

Une reconnaissance qui fait évidemment plaisir. Ce même plaisir qu’elle cherche à donner avec son gâteau à la broche. "J’ai appris le tour de main auprès de Monique, la maman de Patrice. Pour moi, ce gâteau symbolise la convivialité. C’est le gâteau qu’on partage", conclut-elle.

Le gâteau des fêtes, des moments de bonheur. Et pour Elfie, ce gâteau fabrique l’histoire de famille. De ses beaux-parents comme de ses enfants aujourd’hui qui l’accompagnent sur les marchés et mettent la main à la pâte dans son atelier de Trémouilles. Et on peut être sûr que Michel Bras n’a pas choisi "Les délices de Banes" par hasard. Il y a la qualité avec son histoire familiale, et surtout la bonne dose d’humilité née de l’envie de faire d’Elfie. C’est bien simple, on peut déguster son gâteau en ouvrant bien la bouche les yeux fermés.

Les Délices de Banes au 06 14 27 59 69

Pour la petite histoire

Gâteau familial, le gâteau à la broche se trouve sous diverses formes et arômes. En Aveyron, comme le farçou, chaque ferme a sa recette. Pour la petite histoire, ou la légende, celle-ci dit que ce sont des soldats de Napoléon, de retour de campagne en Europe du Nord, qui auraient ramené sur leurs terres recettes et gâteaux. Une recette qui serait née en Prusse avant 1 800. On retrouve trace en Hongrie en Pologne ou en Allemagne de gâteaux similaires. En France, ce gâteau est une spécialité dans les Hautes-Pyrénées et en Aveyron, évidemment !
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