Les chicons bio d’Hélène

Incroyable… mais vrai ! Premier producteur mondial d’endives avec plus de 220 000 tonnes par an, la France en commercialise à peine mille tonnes en bio ! Mais qu’on se rassure : deux tonnes sont produites tout près de chez nous ! Autant dire que lorsque le nombre de maraîchers bio se réduit comme peau de chagrin en hiver, les chicons d’Hélène font recette sur la place de la collégiale. "Il y a une vraie demande et ce sont des maraîchers locaux qui m’ont fait découvrir cette opportunité", se souvient Hélène Saget qui occupe la place toute l’année depuis 2018. Il faut dire que le chicon est rude et exigeant : "La culture s’effectue en deux temps. Nous nous regroupons à plusieurs pour acheter les racines bio élevées en Hollande (car elles exigent beaucoup d’eau) et nous nous occupons du forçage de la plante, laquelle réclame 80 % d’humidité, de l’obscurité, pas moins de 15° et encore plus de manutention pour venir à maturité ! Au début, l’essai a été tenté sur 8 m2 mais bien vite nous avons fait l’acquisition d’une grange de 50 m2".

L’effort en vaut la peine car il permet de récupérer de la trésorerie en attendant la pleine saison du maraîchage. Mais quand même… Qui aurait cru que la fille de profs, titulaire d’un master de droit constitutionnel et citadine convaincue de Charleville-Mézières, s’adonnerait un jour aux joies du maraîchage ? "J’en ai eu la révélation en rédigeant mon mémoire et j’ai tout plaqué pour faire les vendanges en Bolivie". Pour la courageuse mère de trois jeunes enfants, l’amour et le hasard ont fait le reste…