Viviez : le groupe lotois MH Industries intéressé pour reprendre la fonderie Sam

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  • La Région et sa présidente Carole Delga, ici lors d’une visite de l’usineont donc voté une aide de 1,2M€ pour des études de faisabilité.
    La Région et sa présidente Carole Delga, ici lors d’une visite de l’usineont donc voté une aide de 1,2M€ pour des études de faisabilité. Archives JAT
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La Région a voté, vendredi, une aide de 1,2M€ en faveur d’études de faisabilité pour le projet de reprise du site de la fonderie, à Viviez, par le groupe MH Industries dont le siège est à Vayrac (Lot).

Le dossier évoqué fin janvier par la présidente de la Région Occitanie Carole Delga à propos d’un projet de reprise du site et de l’outil industriel de la fonderie Sam, à Viviez (en liquidation judiciaire depuis le 26 novembre dernier), connaît une nouvelle avancée.

Hier, les élus régionaux ont voté, sur proposition de la présidente, une aide d’1,20 M€ pour la réalisation d’études autour d’un projet global de création d’une nouvelle unité de production sur l’ancien site de Sam et la consolidation financière du groupe lotois MH Industries.

"Avec le Premier ministre, le ministre de l’Économie, la ministre déléguée à l’Industrie et les élus locaux, nous sommes dans une démarche concertée pour apporter des solutions car nous croyons au potentiel industriel du bassin de Decazeville. C’est tout le sens du travail mené par la Région sur le projet d’activité de fonderie porté par un Lotois, Matthieu Hède, dont les ambitions répondent à nos priorités : reprise d’un maximum d’emplois, réindustrialisation et diversification. Ce projet, concerté avec l’État, mais également avec les représentants du personnel, entre dans une phase d’études préliminaires. Matthieu Hède et ses équipes sont au travail et la Région est à leurs côtés pour permettre la concrétisation du projet. Nous finançons à hauteur d’1,2M€ cette phase d’études et nous continuerons d’apporter des moyens exceptionnels pour préserver les outils de production présents à Viviez et permettre un retour à l’emploi pour les salariés impactés par la liquidation judiciaire." Les conclusions des études seront rendues au 3e trimestre 2022.

Pour Ghislaine Gistau, représentante CGT du personnel de Sam, "cela va dans le bon sens. Le soutien de la Région a toujours été là depuis le départ. Cela semble être quelque chose de sérieux et tout à fait crédible par rapport à ce que l’on souhaiterait. Cela reste une étude pour un projet de réindustrialisation du site. Cela démontre aussi effectivement que l’on a bien fait de rester dans cette usine et de faire le choix de mettre l’outil de production sous notre protection. Car notre crainte est que si on n’était pas là, les mandataires liquidateurs vendent aux enchères tout l’outil de travail. En ce cas, le projet serait mort-né".

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Le groupe MH Industries est présent sur six sites : Diace, fonderie d’aluminium

à Vayrac ; Fin’Tech, peinture industrielle à Albi (Tarn) ; TL21, peinture industrielle

à Dijon (Côte-d’Or) ; Meta Industries, chaudronnerie, tôlerie, emboutissage

M. Hède : "Un projet ambitieux"

Matthieu Hède se veut à la fois prudent et déterminé à pouvoir concrétiser son projet de reprise du site de Sam afin de contribuer au développement de son groupe.Vous étiez déjà venu sur le site à l’automne dernier…Nous n’avions pas déposé d’offre car cela ne correspondait pas à notre ADN d’entreprise diversifiée. Notre projet actuel n’est pas hors automobile, mais pas qu’automobile, c’est certain.Quel regard portez-vous sur le potentiel du site ?Ce qui m’intéresse, au-delà de la proximité qui est centrale au niveau de notre groupe, situé principalement entre Albi, Vayrac et Brive, ce sont les compétences. Il y a des personnes avec des compétences industrielles, qui aiment l’usine et travaillent avec une certaine fierté. Dans quasiment toutes les autres structures, nous avons du mal à trouver des collaborateurs. Peut-être y aura-t-il encore de la pénurie de main-d’œuvre qualifiée dans nos usines mais nous pourrons amener du boulot là où il y a cette main-d’œuvre qualifiée. On est attachés à ce site de Viviez. Quand j’ai repris la société de mon père, on était fournisseur de Sam.Sur quels points portent ces études de faisabilité ?La faisabilité a plein de niveaux différents : commerciale, technologique, en termes de compétences et économique. On ne mettra pas en danger notre propre groupe qui est en forte croissance, 20 % par an. Nous sommes sous tension en termes de ressources à la fois humaine et financière. C’est un projet très ambitieux qui ne peut se faire sans consolidation préalable. Les aides de la Région et de l’État nous permettront d’être moins sous tension au niveau des études. bhsp

Bercy se veut "encore prudent"

Si l’annonce d’un potentiel repreneur a été réalisée par la Région et la présidente Carole Delga ce vendredi, les ministres Bruno Lemaire et Agnès Pannier-Runacher n’ont pas tardé à réagir dans la soirée, via un communiqué de presse : "Nous avions pris l’engagement de nous battre pour la réindustrialisation du bassin de Decazeville fin novembre. Les premiers résultats sont là, avec des premiers projets industriels concrets qui permettront de recréer de l’emploi industriel dans les tout prochains mois. Nous continuerons à nous battre pour qu’une solution soit trouvée pour chaque salarié et pour donner un avenir industriel au site de la SAM. Nous sommes aux côtés des salariés et des élus pour inventer un nouvel avenir industriel à Decazeville."Hier soir, le ministère de l’Économie a également tenu à saluer le travail de son chargé de mission pour cette réindustrialisation, Jean-Pierre Floris. Ce dernier aurait récemment rencontré le potentiel repreneur lotois, Matthieu Hède. "C’est un industriel avec de l’expérience et dont l’activité est diversifiée", souligne Bercy qui se veut néanmoins "prudent" quant à une reprise annoncée. "Avançons étape par étape", confie-t-on, en réponse à la communication de la Région ? Non, assure-t-on. L’État annonce d’ailleurs qu’il abondera les 1,2M€ de la Région pour l’étude de faisabilité de 200 000€… "C’est une somme déjà très importante pour un projet encore au stade de l’étude", dit Bercy. Qui tient à souligner que la recherche d’autres industriels pour le site de Sam ne s’arrête pas là : les services de Business France ont contacté plus de 200 entreprises à travers le monde et "deux nous ont fait un retour".Dans son communiqué, le ministère de l’Économie rappelle également son engagement de ces derniers mois, à hauteur de 17M€, pour divers projets porteurs d’emplois sur le territoire. On peut citer notamment le recyclage des batteries et des métaux (Snam), la valorisation et le recyclage des déchets (Séché Environnement-Sévigné), l’agro-alimentaire (Cœur d’Aveyron, Marie de Livinhac), la construction (Charles Charpentes) et les services (Mill Services)… "L’ensemble de ces projets représente sur les trois prochaines années un investissement sur le territoire de plus de 90 millions d’euros, créateur dès cette année de 150 emplois et d’ici fin 2024 d’au moins 400 emplois !", avance Bercy.m.r.
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Les commentaires (1)
Anonyme13114 Il y a 2 années Le 19/02/2022 à 10:59

Information étonnante . Les repreneurs ont eu deux ans entre le dépôt de bilan et la liquidation judiciaire de la SAM pour se positionner. Ce repreneur "sort du chapeau" avec l'aide du contribuable pour étudier une simple faisabilité sans garantie de résultat. Etrange, Etrange ...