Comment un massacre nazi a été évité à Pont-de-Salars

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  • La pièce sera jouée pour la première fois jeudi soir.
    La pièce sera jouée pour la première fois jeudi soir.
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Guilhem Richaud

Le 29 juin 1944, pour se venger d’une attaque par des maquisards, la Gestapo tenta d’exterminer la population de la commune. Elle fut sauvée par l’intervention de son maire, Jean Amans. Jeudi 12 mai, une pièce racontant cette histoire sera jouée à Pont-de-Salars.

Le jour où "l’Oradour-sur-Glane" aveyronnais a été évité. Le 29 juin 1944 le maire de Pont-de-Salars, Jean Amans, évitait un massacre. En effet, ce jour-là, après l’attaque d’un véhicule allemand par des maquisards, la Gestapo, venue de Rodez, a décidé de se venger. En nombre à Pont-de-Salars, les soldats ont alors réuni la population sur la place du village. " Ils ont mis les hommes d’un côté et les femmes et les enfants de l’autre, puis ils ont demandé au maire d’ouvrir les portes de l’église, raconte Jean-Louis Courtial, ancien professeur d’histoire au collège Jean-Amans de Pont-de-Salars. Le maire a alors tout de suite compris ce qu’il se passait. Il avait entendu parler du massacre d’Oradour-sur-Glane, quelques jours plus tôt (le 10 juin), et a su que s’il s’exécutait, il arriverait la même chose à la population de son village. " L’édile se lance alors dans de longues tractations qui dureront toute la nuit, et qui aboutiront au départ des Nazis. " Lorsqu’un officier lui a demandé s’il y avait des juifs sur la place, Jean Amans lui a répondu que non, reprend l’ancien professeur. Pourtant, il savait très bien qu’il avait juste à côté de lui un collègue médecin israélite."

Rendez-vous à l’Estivada en juillet

Jean Amans a raconté ce récit dans ses mémoires. Jean-Louis Courtial, lui, a décidé de reprendre l’histoire et d’en faire une pièce de théâtre qu’il va jouer pour la première fois, quelques jours après les commémorations du 8 mai, à la salle des fêtes de Pont-de-Salars, ce jeudi. Pour faire perdurer le devoir de mémoire, dans un village, il s’est lancé ce défi il y a quelques années. Pour cela, il a donc écrit une série de tableaux qui, s’ils se détachent un peu des faits stricts, pose le calque des événements de 1944 sur le monde actuel. Sur scène, cela se traduit par la présence successive de douze personnages, incarnés par deux comédiens seulement. D’un côté Jean-Louis Courtial, de l’autre Flavie Castagné, une jeune comédienne de 21 ans, étudiante en art dramatique, que l’ancien professeur a connu comme élève, au collège, et qui était également membre du club théâtre, qu’il encadrait.

Une belle façon aussi de perpétuer le devoir de mémoire et la transmission d’un passé qu’il ne faut pas oublier, d’une génération à l’autre.

Après cette première jeudi soir, Jean-Louis Courtial, qui a également prévu, le lendemain, un échange avec les collégiens de Pont-de-Salars, a organisé deux autres représentations sur le Lévézou, qui n’ont pas encore été fixées. La pièce, "Pont-de-Viaur, juin 1944", sera également jouée à Rodez le 23 juillet, dans le cadre de l’Estivada. Avant, peut-être, de s’offrir une petite tournée aveyronnaise, si les communes souhaitent la programmer.

"Pont-de-Viaur, juin 1944", jeudi 12 mai à 21 h à la salle des fêtes de Pont-de-Salars. Entrée 10 € (5 € pour les mineurs). Rens : 05 65 46 84 27.
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