À Pont-de-Salars, les Potions d’Oc entre tradition et modernité

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  • Aujourd’hui, Stéphan Marty, Christian, son père, et son associé Thierry Lassauvetat ont assuré la reprise de l’ancienne distillerie Gayral, toujours sous l’œil bienveillant du fondateur de cette institution de l’Ouest Aveyron. Aujourd’hui, Stéphan Marty, Christian, son père, et son associé Thierry Lassauvetat ont assuré la reprise de l’ancienne distillerie Gayral, toujours sous l’œil bienveillant du fondateur de cette institution de l’Ouest Aveyron.
    Aujourd’hui, Stéphan Marty, Christian, son père, et son associé Thierry Lassauvetat ont assuré la reprise de l’ancienne distillerie Gayral, toujours sous l’œil bienveillant du fondateur de cette institution de l’Ouest Aveyron.
  • Le chef de l’hôtel du Viaur, Sébastien Gaches, assure la promotion des produits de la distillerie. Le chef de l’hôtel du Viaur, Sébastien Gaches, assure la promotion des produits de la distillerie.
    Le chef de l’hôtel du Viaur, Sébastien Gaches, assure la promotion des produits de la distillerie.
  • Un stand de Potions d’Oc avait été installé lors du dernier marché de Bercy, permettant aux Aveyronnais de Paris et aux Parisiens de découvrir les fameux breuvages.
    Un stand de Potions d’Oc avait été installé lors du dernier marché de Bercy, permettant aux Aveyronnais de Paris et aux Parisiens de découvrir les fameux breuvages.
Publié le
Philippe Henry

Depuis quelques mois, le jeune Stéphan Marty a repris, avec son associé Thierry Lassauvetat, le destin de la distillerie Gayral, institution de l’Ouest Aveyron à Sanvensa, pour produire ses propres liqueurs. Aujourd’hui, la marque se retrouve derrière les comptoirs de nombreux cafés du coin et de la région parisienne.

Stéphan Marty, son père Christian et son associé Thierry Lassauvetat ont repris en main une vénérable institution de l’Ouest Aveyron. " Je l’ai connu dans le cadre de mon métier et j’ai toujours été intéressé par son travail, confie le jeune entrepreneur. Je trouvais dommage que son savoir-faire se perde."

Cette institution, c’est la distillerie de Paul Gayral, âgé de 76 ans, qui depuis plusieurs décennies produit des liqueurs à la manière de nos anciens, à Sanvensa. "Mais c’est un gros travail, complète Stéphan Marty. J’ai encore besoin de ces conseils et de son coup de main. Il possède une culture de la distillation qui est le fruit de plusieurs décennies d’expérience. Je suis encore dans l’apprentissage."

Mais Stéphan Marty ne s’inscrit pas seulement dans les pas de Paul Gayral. "Nous avons de nombreuses idées pour rajeunir certains alcools, en proposant des goûts différents, parfois étonnants. Nous affinons encore nos préparations. Certains goûts plaisent beaucoup, d’autres moins", explique-t-il.

Jeune entreprise

Ainsi, toujours sous l’œil bienveillant de Paul Gayral, la gamme traditionnelle s’est enrichie de nouvelles recettes de liqueurs : au safran de Sébastien Rous à Coussergues, à la châtaigne, au thé d’Aubrac (le calament sauvage), au citron ou à la menthe.

Ces cinq liqueurs artisanales d’inspiration plus actuelle cohabitent avec les recettes qui, pendant plus de 50 ans, ont fait la renommée de la maison Gayral et le bonheur des amateurs de gnole. On retrouve ainsi les eaux-de-vie de vieille prune, de vieille poire, de mirabelle, de framboise (dont les anciennes étiquettes ont été conservées), sans oublier les ratafias et l’hypocras qui sont toujours au catalogue de Potions d’Oc.

La jeune entreprise profite également d’un contexte favorable où les générations plus jeunes redécouvrent, toujours avec modération, le goût de ces liqueurs d’antans. "Effectivement, sans doute que les plus jeunes ont voulu boire autre chose que les liqueurs trop sucrées, que l’on peut boire en soirée", glisse Stéphan Marty.

Cafés parisiens

Et puis, toujours dans cette même idée de découvrir ou de redécouvrir des produits traditionnels, fabriqués localement, les Potions d’Oc répondent à ce besoin, relativement récent, des consommateurs.

D’ailleurs, les bistrotiers, eux aussi, ne s’y sont pas trompés. "Lors de mes différents rencontres avec les patrons de café, ils sont souvent très intéressés", confie Stéphan Marty. Ainsi, les étiquettes de la distillerie de Pont-de-Salars se retrouvent de plus en plus souvent derrière les comptoirs des bistrots aveyronnais ou parisiens, ceux tenus par les descendants des Bougnats. Et cela grâce aussi à Thierry Lassauvetat, commercial, qui bénéficie d’un large réseau.

Bien évidemment, après seulement quelques mois d’existence, la marge de progression est encore grande. "Même si nous avons enregistré une progression fulgurante, nous partions de loin. Mais notre objectif n’est pas non plus de s’agrandir trop vite", assure Stéphan Marty.

Alors que dans leur local de Pont-de-Salars s’empilent les bouteilles vides, les cartons prêts à partir, l’alambic entend de trouver sa place. "Il faut de nombreuses autorisations, notamment avec les douanes, afin de pouvoir installer un alambic. Mais on se laisse le temps de s’installer correctement."

Alors, que la saison estivale se préparer, les perspectives de Potions d’Oc sont bonnes. "Nous avons déjà beaucoup de commandes, notamment concernant les liqueurs à la menthe ou au citron, explique Stéphan Marty. Nous avons peu de recul car c’est notre première saison mais cela s’annonce très bien." Et l’histoire ne fait que commencer, entre tradition et modernité.

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