Rodez. Concours Infracourts : la Ruthénoise Julie Astoul remporte le prix spécial France Culture

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  • Julie Astoul pendant le tournage des Eaux de Chebayesh, en compagnie du journaliste AFP, Ammar Karim.	@JA
    Julie Astoul pendant le tournage des Eaux de Chebayesh, en compagnie du journaliste AFP, Ammar Karim. @JA
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Propos recueillis par Aurélien Delbouis

Fonctionnaire internationale basée à Tunis, Julie Astoul vient de remporter le prix spécial France Culture à l’occasion de la dernière édition d’Infracourts, concours de courts métrages documentaires organisé par France Télévisions. Présidée cette année par la productrice Mélissa Theuriau, cette 7e édition avait pour objectif de réaliser un documentaire inédit de 3 minutes et 15 secondes maximum sur le thème "Mensonges et Trahisons". Thématique dont s’est emparée la Ruthenoise dans les Eaux de Chebayesh qui, au sud de l’Irak, suit Khnasser Tebn au cœur des marais où se cachaient les opposants au régime de Saddam Hussein. Rencontre.

Parlez-nous de la genèse de ce projet. Comment est né le documentaire, Les eaux de Chebayesh ?

Dans le cadre de mon boulot, je travaille beaucoup sur l’Irak. J’écoutais beaucoup de podcasts et je lisais pas mal sur le contexte, l’histoire en Irak. J’ai entendu parler de cette zone frontalière située entre l’Iran et l’Irak, que l’on appelle Les marais. Une zone que Saddam Hussein avait asséchée dans les années 90 pour déloger justement les gens qui s’y cachaient – des opposants au régime – et, d’une certaine manière, punir les habitants originaires de cette zone. Ce qui m’a intéressé ici, c’était surtout le relativisme lié à cette notion : qu’est-ce qu’un traître ou pas, selon l’époque, selon qui est au pouvoir… Mon idée initiale était donc de trouver quelqu’un là-bas qui avait déserté la guerre et qui s’était caché dans cette zone.

Vous avez trouvé ?

Non (rires). Je suis allé en Irak une première fois avec un ami irakien et je n’ai pas trouvé l’histoire que je cherchais. Mais en visitant ce marais, ce labyrinthe, nous avons finalement croisé un vieux monsieur, Khnasser Tebn, le personnage du documentaire qui a aidé les opposants au régime de Saddam. Il nous a raconté son histoire. Je n’avais pas ce que je cherchais, j’avais mieux. J’ai donc convenu avec lui de revenir pour le filmer. Ce que j’ai fait quelques mois plus tard en compagnie d’Ammar Karim, journaliste de l’Agence France Presse rattaché au bureau de Bagdad. Il m’a servi de fixeur même si son travail premier est le journalisme. Le documentaire n’aurait pas vu le jour sans son aide…

 

Avec la chute du régime, cette zone a-t-elle retrouvé son calme ?

À la chute du régime, les habitants ont détruit les barrages construits par les hommes de Saddam Hussein. L’eau est donc revenue naturellement. Mais aujourd’hui, avec le réchauffement climatique, la Turquie et l’Iran qui coupent les arrivées d’eau de l’Euphrate et du Tigre, la zone s’assèche à nouveau pour d’autres raisons.

Pour vous qui vouez une véritable passion pour la chose du cinéma – au Caire, elle a œuvré au développement du cinéma indépendant aux côtés de la réalisatrice et productrice Marianne Khoury, proche collaboratrice de l’iconique Youssef Chahine – que représente un tel prix ?

Je ne m’y attendais pas du tout… Ce n’est que mon premier docu. Mais c’est très encourageant et j’ai l’impression que cela m’ouvre des portes pour d’autres projets, d’autres documentaires, d’autres demandes de bourses…

Vous avez donc déjà de nouveaux projets en tête ?

(Rires). Oui, je présente deux autres projets. L’un sur le trafic de chardonnerets qui sont en train de disparaître parce que braconnés au Maroc, comme partout en Afrique du Nord, avant d’être revendus dans le Sud de la France et la Belgique. J’aimerais aussi pouvoir travailler sur un documentaire sonore lié à la guerre d’Algérie. Comme mon grand-père était dans le contingent français – il a fait son service militaire en Algérie – j’ai un peu une obsession pour cette période. Je l’ai enregistré souvent sans avoir rien fait du matériel que j’ai. J’aimerais bien avoir d’autres points de vue et potentiellement faire quelque chose de la mémoire de ces anciens combattants qui sont quand même âgés et plus très nombreux.

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