Tourisme en Aveyron : la Micropolice a besoin de vous après des actes de vandalisme à Saint-Léons
Des pages d’un ouvrage de Jean-Henri Fabre ont été arrachées et souillées. De nombreuses questions restent sans réponses. Les punaises gendarmes ont été chargées de la difficile enquête.
La commune de Saint-Léons est en émoi. Dans la nuit de vendredi à samedi, des actes de vandalisme ont eu lieu dans ce joli village en forme d’amphithéâtre pourtant réputé pour sa tranquillité.
Ainsi, à la maison natale de Jean-Henri Fabre, des pages d’un des précieux ouvrages du célèbre entomologiste, ont été arrachées, d’autres souillées. La belle exposition d’insectes naturalisés a été complètement saccagée. Il semblerait que le ou les coupables se soient particulièrement acharnés sur la collection des abeilles. Ces méfaits seraient-ils liés à un règlement de compte ? À une guerre de gangs ? Quel a été le mode opératoire ? Le mobile ? Autant de questions pour le moment en suspens…
Une seule certitude, les vandales ont emprunté la voie des airs et se sont introduits par le conduit de la cheminée de cette vieille bâtisse.
Pour résoudre l’affaire, il a été décidé de faire appel aux forces spéciales de la Micropolice qui occupe des bureaux en coworking à Micropolis, le QG des insectes. Ce sont les punaises gendarmes, réputées pour leur opiniâtreté, qui sont chargées de l’enquête. Un escadron ratisse le village à la recherche d’indices qui leur permettront de débusquer le ou les coupables. Affublés de leur uniforme rouge et noir, ils se sont rassemblés à l’ancienne halle aux grains pour recevoir les directives de leur valeureux capitaine : Pyrrhocoris apterus. Les gendarmes sillonneront le village au sol, alors que l’unité spéciale des coléoptères le survolera. Des vigiles seront postés sur la tour du château.
Suite aux ordres de Pyrrhocoris apterus, tous les habitants du village à 2 ou 6 pattes doivent être auditionnés ! Les forfaits ne s’arrêtent pas là. Le directeur de Micropolis vient d’appeler, les brigands se sont également attaqués à la cité des insectes. Sur place, Pyrrhocoris et ses lieutenants constatent l’ampleur des dégâts. La porte de la serre aux papillons tropicaux a été forcée. Plusieurs de ces majestueux insectes colorés sont blessés, d’autres sont déboussolés par l’attaque nocturne. Un suivi psychologique sera nécessaire. Les futures mères s’assurent que les chrysalides ont été épargnées.
"Votre temps est compté !"
Ce n’est pas tout, la vitre délimitant la principauté autonome des abeilles a été taguée. "Votre temps est compté !" est-il écrit en grosses lettres rouge sang ! Apis mellifera, la reine des abeilles, tient un conseil de guerre, on ne touche pas à ses sujets. Elle exige d’être associée à l’enquête et met à disposition sa garde rapprochée. Impériale, elle renvoie ses ouvrières au travail ; la pollinisation n’attend pas, il en va de la survie de la planète.
Les malfrats se sont aussi acharnés à l’extérieur. Le bel atelier des costumes construit en pierres du causse a été entièrement détruit, réduisant à néant le travail des insectes ouvriers. Depuis des mois, ils confectionnent les sublimes costumes colorés destinés à la parade du carnaval des insectes. La reine des fourmis en est tout ébaubie. Ah, elle a triste mine la reine du bal, sa couronne de guingois sur la tête ! Face à tant d’émotions, elle s’évanouit. Les fourmis brancardières la conduisent à l’infirmerie.
Une revendication des GFA…
Les panneaux délivrant des conseils pour préserver la biodiversité ont été noircis pour les rendre illisibles. L’allée des papillons et autres butineurs est recouverte de détritus. Les auteurs de ces actes répréhensibles semblent en avoir après les insectes et la préservation de l’écosystème. Le mobile se profile… Il se confirme quand, arrivés à l’espace du jugement, les gendarmes de la Micropolice trouvent des offrandes destinées à la Créature.
Ce géant de métal malveillant doté de plusieurs têtes représente tous les prédateurs d’insectes ; il est constitué de serpents effrayants et d’oiseaux aux longs becs menaçants. Il a été reconnu coupable de crime contre les insectes, il doit être exécuté par noyade. Une pancarte posée à ses pieds revendique sa libération sous peine de représailles. Elle est signée GFA…
Alors que Pyrrhocoris fait appel à sa mémoire pour retrouver la signification de ce sigle, il perçoit du mouvement du côté de l’atelier des musiques. Quelle n’est pas sa surprise de voir les phasmes ! Ils semblent expliquer quelque chose aux officiers. Les phasmes ne sortent jamais à découvert, ils sont plutôt du genre discrets et méfiants. Il se murmure même que certains sont des agents secrets au service d’une puissance inconnue. Une bonne raison a dû les pousser à sortir de leur réserve habituelle. En effet, ils sont en train d’expliquer qu’ils ont été témoins des faits !
Placés en cellule sécurisée englués dans du miel
Réveillés par des mouvements inhabituels dans la cité et, forts de leurs capacités à se confondre avec les végétaux, ils ont suivi les intrus qui semblaient bien mal intentionnés. Au commissariat, ils permettent aux gendarmes de dresser un portrait-robot. Les coupables sont identifiés, ils sont recherchés et fichés dans la base de données internationale des dissidents de l’environnement. Il s’agit du Gang des Frelons Asiatiques, le fameux GFA qui sévit dans de nombreux pays. Il est impératif de les retrouver, ils sont nuisibles pour l’humanité !
Fort heureusement, ils ne sont pas réputés pour leur discrétion. Ils ont laissé des traces de leur passage sur le sentier pédestre qui relie Micropolis au cœur du village. Ils sont retrouvés près de la Muse où ils ont établi un campement de fortune. Après 24 heures de garde à vue, ils sont placés en cellule sécurisée englués dans du miel (cadeau de la reine des abeilles), enfermés dans une droséra géante sous la surveillance des blattes. Ils comparaîtront prochainement devant la justice, un tribunal populaire sera constitué.
Le village n’a plus qu’à se remettre de ses frayeurs, la musique peut à nouveau résonner gaiement sur le parcours du carnaval des insectes. Les pages du livre de Jean-Henri Fabre ont été retrouvées froissées mais intactes. La vie peut reprendre son cours à Saint-Léons.
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