Entraygues-sur-Truyère. Aveyron : le projet de microcentrale d'Entraygues refait des vagues

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  • Et au milieu coule une rivière et une microcentrale à Entraygues.
    Et au milieu coule une rivière et une microcentrale à Entraygues.
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Olivier Courtil

Un arrêté préfectoral annonce la reprise d’un projet à l’usine hydroélectrique qui ravive l’inquiétude et la colère de riverains.

À l’époque, l’association de sauvegarde du site d’Entraygues et de ses vallées (Assev) avait remué ciel et rivière pour s’opposer au projet d’extension de microcentrale sur la Truyère. Voici que ce projet revient sur le devant de la scène par le biais d’un arrêté préfectoral. "Ma maison date du XVIIe siècle, je suis prêt à dépenser mon temps et mon argent contre ce projet qui est une catastrophe esthétique pour le village en cassant la chaussée, sans parler des conséquences sur l’environnement", fulmine Jean-Christophe Dyrda, au nom de la poignée de riverains opposés au projet.

À l’ordre du jour du conseil ?

Faisant aussi chambres d’hôtes, ce citoyen craint pour son activité et le tourisme dans la région. " Je voudrais que la municipalité mette ce projet à l’ordre du jour pour informer la population." Laurence Mollaret, élue d’opposition, a demandé que ce projet, abordé en questions diverses, soit à l’ordre du jour et demande une réunion d’information avec la Smet. "Le conseil municipal a voté à l’unanimité pour solliciter l’avocate de la commune mais ce dossier n’a pas été mis à l’ordre du jour. On a monté un petit groupe de travail et on reste ébahi sur ce projet. La centrale est doublée avec un nouveau bâtiment. Les éléments de la préfecture sont flous, sans évoquer l’atteinte aux paysages alors que cela se passe sous la fenêtre du château, c’est l’identité du village qui est impacté ", précise l’élue qui s’interroge sur le fond du sujet : " Est-ce judicieux de développer l’hydroélectricité à cet endroit ? "

Le maire : "Pas d’inquiétude"

Une étude environnementale est requise pour ce projet qui doit débuter par une phase d’instruction puis une enquête publique. Ce qui fait dire à Bernard Boursinhac, maire d’Entraygues. "Il n’y a pas d’inquiétude à avoir. Ce n’est pas un nouveau projet. Le matériel est usagé, la Smet souhaite améliorer l’installation en élargissant un peu le canal de sortie. Je fais confiance aux services de l’État. Mon sentiment est que personne ne peut toucher une pierre sans l’accord de la Police de l’eau et de la préfecture." Et l’édile, aussi président du syndicat mixte d’adduction d’eau potable de la Viadène, de faire part de son agacement sur ce sujet. "Je ne veux pas me laisser embarquer par des polémiques qui reposent sur aucun fait précis."

 

Repères

2008, la Société du moulin d’Entraygues (Smet) entreprend des travaux pour accroître sa production. Les riverains mènent une action en référé au tribunal d’Espalion.

2009, le tribunal statue sur l’arrêt des travaux.

2010, un "chemin des pêcheurs" est évoqué d’après le cadastre qui séparerait les propriétés des riverains au lit de la rivière.

2013, le Tribunal de grande instance de Rodez confirme les droits de souveraineté aux quatre riverains.

2017, la Smet devient propriétaire de la rive droite suite à l’acquisition d’une propriété d’un riverain. Les riverains restant adressent une lettre recommandée à la Smet pour être informés d’un nouveau projet.

2018, la Smet assigne les riverains.

2021, un arrêté préfectoral reconnaît "le transfert du bénéfice de l’autorisation et reconnaissance du droit fondé en titre du moulin Entraygues-sur-Truyère".

Avril 2022, un arrêté préfectoral dévoile le projet d’une nouvelle usine.

Eté 2022, un riverain dépose un recours administratif.

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