Football - Rodez : Pierre Bardy en partance pour Chypre, la fin d'une histoire

Il lui restait un an de contrat, chez lui. Dans son club de toujours ou presque, lui qui est passé aussi par Albi en jeunes. Lui, l'homme aux 277 matches seniors disputés en plus d'une decennie, coupes et championnats confondus, sous la tunique rouergate. Celui que le club présentait comme un modèle du genre. Ayant franchi toutes les étapes du monde amateur pour atteindre celui des professionnels en même temps que les succès étaient grandissants et éclatants pour le Raf, "son" Raf. Taulier en défense, brassard de capitaine collé au bras, ses coups de caboche rageurs, notamment sur corner, resteront dans la mémoire des amoureux du club. Comme une marque de fabrique qui laissera une trace indélébile.

Une trace et surtout des performances qui n'étaient néanmoins plus tout à fait du goût du staff et de l'entraîneur qui lui a pourtant permis aussi d'en arriver là, Laurent Peyrelade. Passant presque de héros à zéro. On saura peut-être avec davantage d'exactitude un peu plus tard ce qu'il s'est passé pour que la machine s'enraye à ce point. Que le conte de fées du gamin né à Albi devenu footballeur pro à force de labeur, sans passer par la voie classique - comme les Bonnet ou Chougrani avec lui, vire au cauchemar avec en point d'orgue une fin de saison dernière électrique pour le club, mais dramatiquement vierge pour lui. Six derniers matches où il n'a même pas été invité à faire coïncider son avenir avec celui de l'équipe, du club. A-t-il payé un certain laisser-aller en dehors des terrains ? Le physique et notamment son dos - son ennemi de longue date - ne sont-ils plus parvenus à suivre la cadence ? Des tractations en coulisses ont-elles tendu la situation ?

Toujours est-il que le fond a été touché cet été, quand, faute d'homme disponible, Peyrelade a dû se résoudre à faire appel à nouveau à son ancien fantassin, celui des premiers jours. Un soir de première à Paul-lignon face à Bordeaux. Pour une gifle 3-0 et une expulsion pour lui, comme un symbole. Sonnant donc définitivement la fin de son aventure. Les histoires d'amour finissent mal, en général. Et il n'y aura pas de tournée d’adieu officielle dans son jardin, à Paul-Lignon, devant ceux qui l'ont tant acclamé. Pierre Bardy devant s'envoler pour Chypre et un potentiel nouvel horizon dès ce mercredi 24 août.