Agen-d'Aveyron. Aveyron : la Ferme d’Agen, au plus près du consommateur depuis 30 ans

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  • Véronique, Bastien, Valérie  et Alain, les mousquetaires  de la Ferme d’Agen.
    Véronique, Bastien, Valérie et Alain, les mousquetaires de la Ferme d’Agen.
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Philippe Routhe

Samedi 10 septembre, la Ferme d’Agen, qui a bâti sa réputation sur la cueillette à la ferme, fête les 30 ans du Gaec. Une exploitation en plein essor qui fait la fierté de ses quatre associés.

À la Ferme d’Agen-d’Aveyron, Bastien Puech est le dernier entré dans le Gaec qui fête ses 30 ans samedi prochain. Il a rejoint Véronique Cance, arrivée en 1999 après, entre autres, plus d’une décennie passée dans la grande distribution, et le couple Lafage, Valérie et Alain. Eux-mêmes, à la fin des années quatre-vingt, avaient rejoint Jean-Paul et Geneviève Lelong qui, en 1985, avaient lancé l’exploitation maraîchère dans ce village niché à une dizaine de kilomètres de Rodez.

En recherche d’associés

C’est dire si le rayonnement qu’est celui de la Ferme d’Agen, qui a bâti sa notoriété avec sa cueillette ouverte au public, est aussi une histoire d’associés. "C’est bien les 30 ans de la création du Gaec que nous fêtons là", insiste Alain. Pour qui c’est le secret de la réussite. " Quand je vois ceux qui se lancent seuls, mais bon sang, pourquoi ne s’associent-ils pas ? Parce que je vois aussi ceux qui arrêtent", souffle-t-il avec son franc-parler. "D’ailleurs, tu peux marquer en rouge sur ton journal, on cherche des associés."

Il faut dire qu’en trente ans, la ferme d’Agen a pris une belle dimension. Alors que les marchés du mercredi et du samedi à Rodez et la cueillette, la saison venue, battaient leur plein, le Gaec a ouvert son magasin à la ferme, en 2011. Une réussite sur toute la ligne. Et déjà, à cette époque-là, ils avaient en tête l’idée de mettre en place un distributeur de légumes qui serait ouvert 24 heures sur 24. Il a finalement vu le jour en novembre 2020. Avec un succès qui a donné des idées à d’autres.

Répondre au changement d’habitudes

"Tout cela nous a permis de fidéliser et surtout de voir continuellement de nouveaux visages à la ferme", explique Valérie. " De voir des gens qui avaient entendu parler de la ferme, mais n’y avaient jamais mis les pieds", poursuit Véronique. La période Covid, avec ses épisodes successifs de confinement, et la réflexion autour des circuits courts que cela a générée ont fait exploser la fréquentation de la ferme. "On voit beaucoup de jeunes. Dont certains venaient avec leurs parents", rigole Valérie.

"À tel point que l’on se pose la question sur la poursuite des marchés à Rodez. Pour moi l’avenir il est là, à la ferme. Les gens savent au moins d’où viennent les produits", lance Bastien, devant Valérie, qui préside au passage l’association de promotion et d’animation des marchés de l’Aveyron (Apama). "Tiens, d’ailleurs, le retour du marché sur la place de la Cité, on le veut toujours", souffle Alain. "La fréquentation sur le marché a baissé, c’est évident ", poursuit-il, même s’il n’attribue pas cela qu’à un mauvais emplacement. " Les habitudes des gens changent. Regarde, tout autour de Rodez les enseignes qui vendent fruits, légumes, fromages ou viandes, comme sur le marché". "J’ai tenu seule le stand au mois de juillet, alors que l’on a été jusqu’à quatre par le passé", fait remarquer Véronique.

La liberté de paroles entre associés

" C’est simple, quand on est arrivé, 70 % de nos ventes se faisaient sur le marché, le reste à la ferme. Aujourd’hui, c’est l’inverse", explique Alain. D’ailleurs, l’entreprise revoit au fil du temps son organisation. La gestion de la cueillette, l’alimentation des casiers du distributeur et la présence au magasin le nécessitent.

Pour cela, les associés s’appuient sur la liberté de paroles. Comme dans ce petit bureau, où ils sont réunis pour évoquer la fête des 30 ans du Gaec. C’est parfois là que germent les idées, les choix de plantation, qu’il faut parfois défendre, que l’on s’interroge au regard de cette évolution climatique qui touche la ferme comme toutes les exploitations. " Cette année, on n’a jamais autant planté de haricots. Et heureusement, car on n’en aura jamais eu aussi peu ", fait remarquer Bastien. "Cet hiver, les patates, cela va devenir un produit de luxe à cause de la chaleur de cet été", glisse Valérie.

Samedi, toute la journée, l’équipe de la Ferme d’Agen proposera notamment de faire visiter l’exploitation qui s’étend sur six hectares le long du ruisseau Laval, tout en expliquant sa méthode de travail.

"C’est ce que les gens veulent ! Savoir d’où vient ce qu’ils vont manger dans l’assiette", lance comme une évidence Bastien.

Rendez-vous le 10 septembre

Exceptionnellement, les produits de la Ferme d’Agen ne seront pas sur le marché de Rodez le samedi 10 septembre. C’est en effet à la ferme cela se passera.Pour fêter ses 30 ans du Gaec, les quatre associés ont prévu une visite de l’exploitation tout au long de la journée, à partir de 10 heures. À 15 h 30, s’ouvrira un marché de producteurs ; à 19 heures, sera servi l’apéritif de fête des 30 ans ; et la journée s’achèvera autour d’un marché gourmand, avec une restauration sur place.
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