Sécheresse et parasites : les apiculteurs de l'Aveyron tirent la sonnette d'alarme
Les changements climatiques perturbent les ruches, déjà menacées par des parasites.
"Nourrissez vos abeilles", a alerté Alain Teissier, président du syndicat apicole l’Abeille de l’Aveyron, et ses plus de cinq cents adhérents. La sécheresse a perturbé les abeilles. Il y a eu des coupures de ponte, mais surtout un manque de fleur et de nectar. Les apiculteurs nourrissent les abeilles depuis le mois de septembre afin qu’elles ne jeûnent pas jusqu’en février. Ils comptaient sur le lierre, qui n’a pas encore fleuri. Ils alimentent donc les essaims, avec du pain de sucre ou du sirop de glucose dans la ruche.
"Il y a beaucoup de coins où ils ont diminué de 60 à 70 % leur production, pour les sédentaires. Ceux qui transhument, pour la lavande par exemple, ne s’en sont pas trop mal sortis", note Alain Teissier. La qualité du miel n’a pas pâti, de cette faible récolte, déjà en baisse depuis des années. En vingt ans, la production française de miel a chuté de plus de deux tiers pour atteindre péniblement 10 000 tonnes, alors que les consommateurs l’apprécient toujours autant.
Si de nouvelles cultures, du sarrasin et du colza, sont arrivées, le métier a beaucoup évolué. "Aujourd’hui, pour se lancer dans l’apiculture, il faut avoir un gros cheptel et transhumer. Il faut que les jeunes viennent au rucher école avant. Pour dégrossir un peu la branche, il faut passer par les bases", suggère le président du syndicat apicole. L’Abeille de l’Aveyron dispose de deux espaces d’enseignement d’une vingtaine de ruches chacun. Les cours théoriques y reprendront en février.
" Quand j’ai commencé en 1953, il ne fallait pas intervenir sur les ruches. Aujourd’hui, il faut constamment être dessus ", relève Edmond Vaysse, coprésident de l’Abeille de l’Aveyron. Si la pollution n’impacte pas la vingtaine de professionnels aveyronnais, la nature est plus malmenée et les insectes assassins.
L’attaque des prédateurs
"Le varroa est un parasite qui fait des dégâts incroyables. On n’arrive pas à trouver le produit miracle", déplore Alain Teissier. Cette sorte de tique venue de l’île de Java s’accroche à l’abeille dont elle se nourrit. Les apiculteurs ne peuvent pas utiliser n’importe quel produit pour endiguer la prolifération de ces tenaces ennemis, au risque de produire un miel inconsommable. Ils craignent désormais l’arrivée du frelon oriental, également prédateur des hyménoptères, et de l’aethina tumida, repéré en Italie. "Il mange tout dans la ruche, et on peut tout jeter. Si ça vient chez nous, ce sera dramatique", estime le président de l’Abeille de l’Aveyron.
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