Colette Soulages dans l’ombre du maître de la lumière : après 80 ans et un jour de mariage, la mort les a séparés

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  • Pierre et Colette Soulages à Rodez, dans l’écrin du musée.
    Pierre et Colette Soulages à Rodez, dans l’écrin du musée. Archives Jean-Louis Bories
  • Pierre et Colette, les deux inséparables.
    Pierre et Colette, les deux inséparables. Centre Presse Aveyron - JEAN-LOUIS BORIES
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Centre Presse Aveyron

Le couple fêtait il y a quelques jours à peine ses noces de chêne. 80 ans de vie commune pour Pierre et Colette, résolument inséparables.

24 octobre 1942, Pierre Soulages et Colette Llaurens convolent en justes noces en l’église Saint-Louis de Sète. Ils se sont rencontrés la même année au musée Fabre qu’ils fréquentent tous deux, étudiants aux Beaux-Arts à Montpellier.

Ils se rencontrent au musée Fabre à Montpellier

Elle a 21 ans, deux ans de moins que lui, ils ne se quitteront plus, traçant ensemble quatre-vingts ans d’une route où l’art le dispute à l’amour dominé par une fidélité sans faille.

A lire aussi : Rodez : 80 ans de mariage pour Pierre Soulages et son épouse Colette qui fêtent leurs noces de chêne

Laquelle a été célébrée comme il se doit à travers les noces de chêne qui consacrent huit décennies de vie commune. 80 ans et un jour, presque comme un symbole, les deux mains toujours unies ont été séparées par la mort de celui qu’elle laissait bien volontiers prendre la lumière.

Discrétion et goût du contact

En rencontrant Pierre, Colette épouse aussi le noir qui constituera sa garde-robe : un choix vestimentaire à son image tout en sobriété et simplicité.

Le couple goûte peu les mondanités, mais quand le maître honore une rencontre, une exposition, elle est dans son sillage pour l’assurer de sa présence en chuchotant à son oreille. Le laisser dans la lumière, encore et toujours, ne jamais risquer de lui faire de l’ombre.

Le laisser dans la lumière encore et toujours

Pour autant, chaleureuse et directe, Colette Soulages aime le contact avec les admirateurs de son mari, le monde parfois un peu fermé des grands artistes contemporains, conservateurs de musées, hommes d’État et tant d’autres…

Elle laisse volontiers sa place à la table des invités, préfère, hors les murs de sa maison de Sète, trouver un coin pour s’asseoir et suivre la conversation que Pierre entretient avec les journalistes. Mieux que personne, elle connaît le travail de son époux d’autant mieux qu’il ne crée jamais sans l’impliquer dans le sens de son œuvre.

De temps à autre, elle sait lui souffler un nom, un lieu quand flanche la mémoire du maître qui, instinctivement, la cherche du regard.

Une force

Discrète, mais pas vraiment effacée, elle prend en main les affaires de l’artiste, dans le moindre détail, est présente par exemple à la signature des donations qu’il a faites à la ville de Rodez pour le musée qui porte son nom. Colette reste dans l’ombre, certes, mais sait s’imposer comme une force aux côtés de son mari.

Inséparables

Finalement Pierre et Colette sont un peu comme ces oiseaux du paradis, inséparables. Pour partager la curiosité qui les anime sur ces petites choses de la vie que d’aucuns trouveraient futiles, nourrir leur quotidien d’échanges et de rencontres. Inséparables, quoiqu’en dise le destin.

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