Aveyron : Jeune Montagne met les petits plats dans les grands en injectant dix millions d'euros dans sa modernisation

La coopérative Jeune Montagne s’apprête à vivre un tournant avec la fin de son déménagement prévue à la mi-janvier 2023. À cette date-là, la coopérative abritera davantage de personnel sur son site de la Poujade (80 salariés) que celui historique de La Borie Neuve (30 salariés) à la sortie du village en direction du Cantal.

Ce dernier accueillera toujours la laiterie et le public pour des visites mais la production des plats préparés, découpe de fromage et expédition se feront entièrement sur le site de la Poujade, sur les hauteurs de Laguiole. "Les conditions de travail étaient compliquées, le site vétuste et à l’étroit, ce déménagement et cette extension étaient nécessaires", indique Yves Soulhol, directeur de l’Union fromagère.

Quatre lignes de production pour l’aligot

Cet aménagement avec extension (de 3 500 m2 à 6 000 m2) pour un coût de dix millions d’euros (dont 35 % de subventions Région, État, communauté de communes, Département) permettra de disposer de trois lignes de production pour l’aligot frais et une ligne pour l’aligot surgelé avec le système de la marche en avant. Sur le volet de la sobriété énergétique, un système de refroidissement verra le jour pour permettre à l’entreprise d’être en autonomie pour l’eau chaude.

Une réflexion est menée pour équiper l’entrepôt (1 800 m2) de panneaux photovoltaïques. L’agrandissement du site est devenu aussi nécessaire pour accompagner l’évolution de la production de briques de lait qui passera de 22 à 25 millions. Pour ce faire, cinq producteurs de lait intégreront la coopérative d’ici 2027 qui passera de 75 à 80 producteurs sur la zone qui s’étend en Cantal et sur la Lozère. « L’intérêt pour ces jeunes qui arrivent est porté sur la démarche plus que la production », confie Yves Soulhol. Un état d’esprit, une philosophie sur le territoire qui fait sens.

Deuxième tranche de travaux

Après l’aménagement sur le site de la Poujade une seconde tranche de travaux aura lieu en 2024-2025 sur le site historique de la Borie Neuve qui a besoin d’être rénové. « Nous réfléchissons à proposer des visites interactives avec des ateliers de dégustation, où les personnes peuvent fabriquer le fromage, chauffer l’aligot comme nous l’avons proposé cet été à l’occasion du soixantième anniversaire de la coopérative », rappelle Yves Soulhol dont le rêve un jour "est de voir un jeune dans la rue, casque sur la tête, en train de manger un aligot". Investir le monde urbain est une nécessité pour poursuivre le développement économique.