Football : Alfredo Perez et Millau, un lien si fort

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  • Avec Perez à sa tête, les Millavois retrouvent le niveau régional, cette saison.
    Avec Perez à sa tête, les Millavois retrouvent le niveau régional, cette saison. Centre Presse - Jean-Louis Bories
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Céline Grousset

Après avoir occupé un peu tous les postes au Som, cette figure du football aveyronnais est redevenue entraîneur de l’équipe première du club il y a deux ans. Sans perdre de vue son rôle d’éducateur.

N’aimant pas la mise en valeur individuelle, Alfredo Perez a souhaité avant tout mettre dans la lumière tous ceux qui l’ont inspiré. Des personnalités qui incarnent une certaine idée du football et qui ont comme dénominateur commun l’amour viscéral de ce territoire aveyronnais qu’on ne galvaude pas. "Rejoindre Rodez, les cadets nationaux puis l’équipe de Michel Poisson, correspondait à mes attentes et ma rigueur", explique l’intéressé qui a fait une partie de ses classes su rle Piton. Mais dans le foot des années 1990, il n’y avait pas de suivi scolaire, il fallait réussir en devenant professionnel… Un état de fait qui a interpelé son frère ainé, qui l’a invité à suivre un cursus plus classique à Millau, où il a décroché un bac littéraire.

Après être passé par Mende, son profil a attiré à nouveau l’attention des Ruthénois qui cherchaient un gaucher, du cru. "Ce fut toute l’ère de Frédéric Hantz, où j’ai vécu mes trois meilleures années footballistiques (1998-2001), où j’ai fait les plus belles rencontres, avance-t-il. En aimant le foot comme je l’aimais, en lui ayant tout consacré, je récoltais le fruit de mes efforts. Je me suis plu de correspondre au contact des Bobek, Llort, Solis… L’équipe était représentative du département. L’identité, que j’avais déjà connue chez les jeunes, était très forte. Ce côté rustique, noble, dur me convenait. J’avais compris à Rodez qu’on ne se faisait pas marcher sur les pieds et qu’on ne pouvait y jouer que si on était rigoureux." Ailier gauche reconverti en milieu, également passé dans son parcours par Onet, Agde ou l’Entente Nord Lozère, Alfredo Perez a toujours été attentif à la vie des clubs auxquels il a appartenu.

Et un lien très fort avec Millau, le club avec lequel il a raccroché ses crampons. Entraineur-joueur avec Alain Rolland, une vilaine blessure au genou a stoppé sa carrière sur les terrains. C’était un 17 mars 2007, en coupe du Midi, à Castelsarrasin. "J’aurais aimé quitter la scène autrement, sur les épaules d’un copain. Les crampons sont restés dans le sac. Ce fut très violent, regrette-t-il. J’avais 34 ans, il y a 30 kilos car désormais, je compte en kilos et non en années…"

Christian Bonneviale, le guide

Après avoir été dirigeant à Millau, durant trois ans, il a intégré l’école de foot, alors un peu en perdition, aux côtés des Breton, Regourd, Sabathier, Viguier qui sont toujours là. "Ce sont les bases où l’on transmet sur les volets sportif et surtout éducatif, expose Alfredo Perez. C’est là que l’ADN de Christian Bonneviale nous rattrape. Il nous a inculqué ses vertus pédagogiques, sa façon d’être et des valeurs qu’on exprime chacun à notre façon."

Après dix années passées auprès des jeunes, il a franchi le pas il y a deux saisons et est redevenu entraîneur de l’équipe fanion, avec laquelle il a décroché la montée en Régional 3, au printemps. "C’est une question d’opportunité. Ici, 90% des gens que j’entraine sont des jeunes que j’ai eus, dit-il. Tous les gens qui avaient mal à leur club sont revenus. Jean-Charles Gonzalès a mis un frein à la spirale infernale, est arrivé sur un champ de ruines et a tenu la baraque avec les dirigeants. Ici, il n’y a pas d’argent mais des (vraies) valeurs, les nôtres. Tous les gens qui avaient mal à leur club sont revenus. On reconstruit. On crée une relation pour que le jeune sache où est sa maison. On y revient quand on a besoin de chaleur ou qu’on finit un parcours. Avant, il faut aller chercher ailleurs, plus loin, plus haut. Ces jeunes sont porteurs d’espoirs. Mais attention, j’accompagne aussi la difficulté, le doute. Quelqu’un qui dérape a aussi affaire à moi. Je suis toujours un éducateur." Investi, guidé par ses émotions et sa passion.

Aujourd’hui, le Som compte 52 éducateurs et quelques 500 joueurs. "A eux d’être ambitieux, de s’approprier un projet auquel le club saura répondre." A force d’assiduité, de respect et de rigueur. Parce que l’histoire est un éternel recommencement…

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