Comment l'agriculture aveyronnaise s'adapte face aux changements climatiques ?

Abonnés
  • Un moment d'échanges partagé par 200 participants.
    Un moment d'échanges partagé par 200 participants. Centre Presse Aveyron - José A. Torres
Publié le , mis à jour

La chambre d'agriculture a organisé ce vendredi 18 novembre une matinée d'échanges autour des changements climatiques promis à impacter dans l'avenir l'activité agricole et nécessitant une adaptation raisonnée et collective.  

Pluviométries capricieuses, décalage des saisons, sécheresses récurrentes... De quoi la météo sera faite demain ? Climatologues et prévisionnistes fourbissent leurs armes pour concevoir une modélisation la plus sincère possible des changements du temps que la planète est appelée à subir dans un futur proche. Il en va de l'économie générale du pays et plus particulièrement de l'agriculture qui vit de la terre, de l'eau et du soleil qui l'alimentent. Dans ce contexte la "ferme Aveyron" est d'autant plus attentive que la longue période de sécheresse vécue depuis le printemps dernier et qui s'achève à peine, a rebattu les cartes, notamment dans le domaine de l'alimentation des bêtes d'élevage et de la culture des plantes fourragères.

Fédérer les initiatives 

Pour autant, "les agriculteurs n'ont pas attendu les bouleversements climatiques pour évoluer, ils se sont très tôt posé des questions face aux changements de repères", prévient Anthony Quintard, éleveur et secrétaire de la chambre d'agriculture qui ne veut pas laisser croire que la profession reste attentiste, voire fataliste, devant les conséquences météorologiques. "Ce qui est important, reprend-il, c'est que chaque agriculteur a fait des adaptations, parfois un peu empiriques, sur son exploitation. Il faut globaliser les solutions que les uns et les autres ont pu mettre en place pour mieux comprendre vers quoi on peut tendre tous ensemble pour réussir cette adaptation en mettant en lumière toutes initiatives".

Multiplier les leviers d'action

Pour bien appréhender toutes ces évolutions, en s'appuyant sur la situation actuelle, la chambre d'agriculture et son service Environnement et Diversification dirigé par Catherine Adnet, a organisé ce vendredi 18 novembre à Sébazac, une matinée de rencontres et d'échanges, en présence du climatologue Vincent Caillez qui a travaillé dans le cadre du projet "Adaptation des pratiques culturales au changement climatique" (AP3C). Près de 200 participants, agriculteurs, étudiants, conseillers de la chambre, gestionnaires de l'eau, organisations professionnelles, ont pu ainsi nourrir leur réflexion des interventions de Sandra Frayssinhes et Benoit Delmas, experts en agronomie au sein de la chambre, du climatologue Vincent Caillez, et des nombreux témoignages qui ont émaillé ce rendez-vous. 

Au final, chacun a pu prendre conscience "que l'efficacité va venir de la multiplication des leviers car la recette unique n'existe pas", confie Anthony Quintard en confirmant que le but de cette matinée de travail "a été de positiver". Et de ne pas perdre de vue qu'il en va de l'avenir des acteurs du territoire, car l'objectif est clair: " Il nous faut garder des agriculteurs nombreux autour d'une activité créatrice de valeur ajoutée. Tout cela est menacé par le climat". Pas question de laisser ce dernier faire sa loi, l'adaptation est donc en marche. 

Impacts et pistes de réflexion

Les projections agro-climatiques à l'horizon 2050, évoquées par le climatologue Vincent Caillez s'appuient sur les quatre stations météo du département. Il en ressort des printemps de plus en plus précoces et secs avec un maintien du risque de gelées tardives, entraînant un démarrage plus précoce de la pousse de l'herbe, un risque de diminution de rendement, mais aussi des possibilités de semis d'été plus précoces. Les projections montrent également la survenance d'étés plus secs et un nombre de jours chauds à très chauds en augmentation, impactant la disponibilité de l'herbe, entraînant des risques de stress thermique et hydrique plus important sur les cultures et nécessitant une adaptation pour le confort thermique des animaux. 

Face au constat, quelles solutions ? Parmi les pistes, on retiendra la mise en oeuvre de semis de pairie en association avec un méteil immature à l'automne pour pallier les difficultés d'implantation aux périodes habituelles de fin d'été. Et, par ailleurs, l'adaptation des bâtiments d'élevage pour pouvoir abriter des animaux pendant les journées estivales trop chaudes et l'implantation de haies et d'arbres qui constituent non seulement de l'ombrage pour les animaux mais aussi de véritables micro climats...

Cet article est réservé aux abonnés
Accédez immédiatement à cet article
2 semaines offertes
Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?