Millau : faute de rentabilité, les trottinettes électriques Bird vont très bientôt disparaître

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    Les trottinettes restent à disposition jusqu'à fin janvier. Midi Libre - Alexis Roux
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Maxime Cohen - Midi Libre

"Faute de rentabilité", le prestataire préfère se retirer, la Ville de Millau cherche un remplaçant.

C’est un contrat qui n’aura pu aller à son terme. En juin dernier, après un an d’expérimentation, la Ville annonçait la signature d’une convention jusqu’à fin 2023 avec le prestataire américain Bird pour la mise à disposition de 200 trottinettes électriques dans Millau. Or, comme Yannick Douls, élu aux mobilités l’informe, le départ de cette société implantée dans plusieurs cités françaises est acté. "Bird se désengage, le départ aura lieu fin janvier."

À l’origine de cette décision, une santé économique délicate pour l’entreprise, avec notamment le licenciement de 130 salariés cet été, ainsi que des comptes "surveillés", outre-Atlantique, au siège de cette multinationale. La situation oblige ce prestataire à se recentrer sur l’objectif premier d’une entreprise, sa rentabilité. "On recherche un équilibre et on ne l’a pas vraiment trouvé, indique Anissa Fersi, directrice des affaires publiques pour Bird France. On note une baisse de fréquentation par rapport à la phase d’expérimentation."

Une baisse de fréquentation

Pourtant, pour Yannick Douls, les chiffres étaient satisfaisants. "L’utilisation des trottinettes est moins importante qu’en 2021, mais cela reste intéressant. On est satisfaits de l’usage qu’en ont eu les Millavois." Mais cette baisse n’a pas été digérée par Bird. "On voulait au moins réaliser les mêmes chiffres que lors de l’expérimentation, regrette Anissa Fersi. En juillet et août 2021, on a compté 15 880 utilisations contre 11 163 sur la même période cette année." Un écart que l’entreprise ne sait pas expliquer, même si la baisse du nombre de touristes survenue cet été après deux années Covid exceptionnelles, pourrait le justifier.

Autre raison ayant fait pencher la balance, après la signature du contrat en juin, la flotte millavoise a été renouvelée, un investissement supplémentaire pour Bird.

Trouver une continuité

Si Millau a fait confiance à cette start-up implantée dans plusieurs pays, les difficultés financières étaient connues. "On a senti plusieurs difficultés, confie Yannick Douls. On avait convenu qu’un véhicule électrique pour le ramassage des trottinettes nous soit fourni, et c’était compliqué pour eux."

"De nombreux opérateurs en difficulté"

Résultat, la Ville cherche aujourd’hui une solution. "Notre objectif c’est de pouvoir assurer cette prestation à Millau, car il faut le préciser cela ne coûte rien aux contribuables, puisque l’entreprise paye pour utiliser l’espace", poursuit l’élu. Dans ce sens un nouvel Appel à manifestation d’intérêt (AMI) est lancé, avec le même cahier des charges que celui engagé jusqu’alors.

Mais Anissa Fersi préfère prévenir, le secteur est en difficulté. "De nombreux opérateurs connaissent une situation comme la nôtre. Il y a une véritable question sur comment proposer notre offre sur des petites villes sans que les entreprises ne perdent de l’argent." En attendant, Millau devra séduire et convaincre afin d’être attractive auprès d’un nouveau prestataire.

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