Rodez au coeur des quartiers : ces commerçants ancrés à leur passage des Maçons

Ah, le passage des maçons. Dans le cœur historique de la ville, où l’empreinte médiévale domine, le quartier des Maçons et son architecture atypique allient modernité, douceur de vivre et authenticité. Il n’y a peut-être que les Ruthénois qui ont du mal à véritablement s’en rendre compte ! " C’est un quartier qui a un peu de mal à se débarrasser de cette vieille étiquette de quartiers où les commerces ferment régulièrement", souffle Fanny la tatoueuse. Dans son salon "Némésis", à la déco inimitable, qui jouxte le magasin de numismate de Dominique, elle a du mal à cacher son plaisir à travailler sous ses arcades contemporaines. "J’aime ce quartier. Son côté Berlinois, underground. Je ne me vois pas aller ailleurs, j’y suis trop bien. Il y a aussi un petit côté Corse", s’enthousiasme-t-elle.

"L’amour" de ce quartier, c’est en quelque sorte le point commun à tous ceux qui font vivre "les Maçons". Betty Cayla, qui a les boutiques d’habits et de déco "L’instant" et "l’Instant bis" abonde. " C’est un endroit où l’on se sent bien. Les gens peuvent en plus faire leurs courses à l’abri ", sourit-elle. "Il y a comme une vie de village ici", raconte Lionel, conseiller en patrimoine, qui a son bureau installé dans ce quartier depuis une dizaine d’années.

Centre-ville, quartier des flâneurs

Une vie de village avec ses placettes charmantes. Comme dans le patio, où le restaurant Underground a récemment redonné un coup de boost. "La petite école d’art", de Mathieu Rouquette, l’institut de beauté "Bloom by Manon", et la prothésiste ongulaire "Disnail’s", qui ont également ouvert ces derniers mois aux côtés de la boutique de l’Unicef, attirent à nouveau du monde dans le cœur de ce quartier. "Cet endroit uniquement piéton est parfait pour le dessin !", rigole le professeur de dessin, qui reçoit beaucoup de monde dans son atelier. Ce calme sied également à Manon, même si elle souhaite qu’un peu plus de visibilité soit donnée à ce quartier. "En période de vacances, par exemple, on voit beaucoup de touristes, descendre dans le patio, prendre des photos. Plus que des Ruthénois ", explique-t-elle.

Ces touristes, Vincent, au comptoir du "Petit Moka" les voit également. " Ils flânent, pénètrent dans le quartier. Ils se prennent en photo avec le clocher en fond", raconte-t-il. Attablé dans le restaurant, un client insiste sur " le plaisir à passer un moment dans ce quartier qui a du cachet, notamment en terrasse, où l’on se retrouve vraiment au calme".

Ce quartier des Maçons crée à la fin des années soixante-dix dans le cadre d’une opération "Rodez ville moyenne" regroupe plus d’une vingtaine de locaux commerciaux. Et l’on sent bien qu’il ne manque pas grand-chose pour que la vie soit plus belle encore. Certes, il a connu une période un peu terne, avec de nombreuses boutiques fermées et des marginaux qui y faisaient un peu trop de bruit. Mais une autre dynamique semble gagner le lieu.

"C’est un quartier à tonalité un peu artistique, avec des créateurs et surtout des gens qui sont bien installés dans leur profession. On sent qu’une nouvelle ère est en train de naître. On le voit bien en matière de passage", lance Fanny.

En matière d’attractivité du centre-ville, ce quartier, qui jouxte la Maison du livre, un des tracteurs commerciaux de la ville, et la rue du Touat, une des principales artères commerciales, a tout les atouts pour s’inscrire dans cette dynamique. Au premier rang desquels des commerçants résolument engagés pour leur quartier des Maçons. Ce qui devrait encourager la Ville à participer à son essor !