Réforme des retraites : semaine décisive avant la présentation du projet, Elisabeth Borne en quête de soutiens

  • Elisabeth Borne, Première ministre, reçoit cette semaine les représentants des syndicats.
    Elisabeth Borne, Première ministre, reçoit cette semaine les représentants des syndicats. MAXPPP - ANNA KURTH / POOL
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Centre Presse Aveyron

Alors que le gouvernement dévoilera le projet autour de la réforme des retraites le 10 janvier, le gouvernement cherche des soutiens à droite alors que les syndicats restent inflexibles.

La Première ministre, Élisabeth Borne, a lancé ce mardi 4 janvier une dernière série de concertations avec les partenaires sociaux et des cadres de la droite avant de finaliser la réforme hautement sensible des retraites, qui prévoit le report de l’âge légal de départ.

La réforme doit être examinée en conseil des ministres fin janvier

Cette réforme, qui a pour ambition de rééquilibrer les finances du régime des retraites sur le long terme en allongeant la durée du travail, doit être présentée en Conseil des ministres le 23 janvier puis examinée à l’Assemblée nationale début février pour une entrée en vigueur avant "la fin de cet été", a rappelé mardi Élisabeth Borne sur franceinfo.

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La CFDT, premier syndicat reçu

À une semaine de l’échéance, les questions les plus sensibles ne sont pas encore complètement tranchées, a assuré la Première ministre, rappelant que "les discussions continuent". Pour le secrétaire général de la CFDT Laurent Berger, le premier à être reçu par la Première ministre mardi, cette ultime réunion n’aura pas permis d’obtenir "d’éclaircissements" ni "d’arbitrages", mais lui aura donné l’occasion de répéter ses lignes rouges.

"Nous nous opposerons à la réforme si l'âge passe à 64 ou 65 ans"

"S’il y a un report de l’âge légal de départ en retraite qui est annoncé à 65 ou 64 ans, la CFDT fera ce que nous disons depuis le début, c’est-à-dire : nous nous opposerons à cette réforme, notamment en appelant les salariés à se mobiliser", a-t-il déclaré à l’issue de la réunion. Même tonalité du côté de la CFE-CGC. En cas de mouvement unitaire contre la réforme, "on sera dedans", a dit son président François Hommeril.

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Outre les représentants des organisations patronales et syndicales, reçus un à un mardi et mercredi à Matignon, Élisabeth Borne s’entretiendra avec des responsables de la majorité.
Sont également prévus des échanges téléphoniques avec le président nouvellement élu du parti Les Républicains (LR), éric Ciotti, le président du groupe LR à l’Assemblée nationale, Olivier Marleix, et son collègue au Sénat, Bruno Retailleau, fait savoir l’entourage de la Première ministre.

65 ans, "pas un totem"

Le soutien espéré du Sénat, majoritairement à droite, et de la soixantaine de députés LR pourrait en effet aider le gouvernement à faire passer sa réforme. élisabeth Borne devrait également s’entretenir avec des membres du groupe centriste Libertés, Indépendants, Outre-mer et Territoires (Liot), qui compte une vingtaine de députés à l’Assemblée nationale.

Dans tous les cas, les derniers arbitrages seront pris en fin de semaine avec le président de la République, précise-t-on à Matignon. Pour l’heure, la mesure qui cristallise les oppositions, l’hypothèse d’un report de l’âge légal de départ à la retraite de 62 à 65 ans d’ici 2031, est toujours sur la table. Mais ce n’est pas "un totem", a assuré la Première ministre sur franceinfo. "Il y a d’autres solutions qui peuvent permettre aussi d’atteindre l’équilibre de notre système de retraites à l’horizon 2030. Sur tous ces sujets, on continue à discuter", a-t-elle ajouté.

Derniers arbitrages prévus en fin de semaine

Les Républicains n’ont pas encore affiché de position commune sur cette question sensible, qui divise en interne. La majorité sénatoriale souhaite un report à 64 ans, assorti d’une accélération de la réforme dite “Touraine” qui prévoit une augmentation de la durée de cotisation à 43 ans. Olivier Marleix préfère, lui, un report à 63 ans d’ici la fin du quinquennat.

L’exécutif tente, par ailleurs, de se rapprocher de la CFDT. Le président de la commission des Lois à l’Assemblée nationale, Sacha Houlié, proche d’Emmanuel Macron, doit rencontrer Laurent Berger mercredi après-midi, selon l’agenda du syndicaliste. Élisabeth Borne a d’ailleurs déjà fait un geste mardi à l’égard des syndicats en annonçant la suppression d’un projet de décret décrié qui réduisait de 40 % la durée des indemnisations chômage si le taux de chômage passe sous la barre des 6 %.

"C’est l’illustration que c’était du bricolage […] qu’on peut les faire reculer", estime Laurent Berger. Les organisations syndicales, qui comptent faire front commun sur ce dossier, se réuniront le 10 janvier, juste après la présentation officielle de la réforme, pour annoncer les dates d’éventuelles mobilisations. La France insoumise a déjà promis d’être au rendez-vous des manifestations, à commencer par celle du 21 janvier, à l’appel d’organisations de jeunesse.

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