Retraites : la réforme se précise, serez-vous concerné par un départ à l'âge de 62 ans, 63, 64 ou 65 selon votre année de naissance ?

  • Le 15 décembre, le gouvernement présentera le texte aux partenaires sociaux.
    Le 15 décembre, le gouvernement présentera le texte aux partenaires sociaux. Illustration Pixabay - Mabel Amber
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Comme annoncé par Emmanuel Macron, si le projet de réforme des retraites vient à entrer en vigueur, l'âge légal de départ à la retraite sera progressivement décalé de quatre mois par an dès 2023. Aussi, la génération 1961 serait la première concernée. C'est-à-dire, les personnes nées au deuxième semestre de l'année 1961. Explications.

Les contours autour de la réforme des retraites souhaités par le gouvernement se précisent de jour en jour. Vendredi 2 décembre, la Première ministre Elisabeth Borne a dévoilé dans les colonnes du Parisien les grandes lignes du projet qui sera présenté lundi 15 décembre aux partenaires sociaux. 

Le calendrier

Après la présentation aux partenaires sociaux à la mi-décembre, en janvier, c'est en Conseil des ministres que le texte définitif sera dévoilé. Puis, au printemps 2023, ce sera au tour du Parlement de se prononcer. Pour une mise en application dès l'été prochain.

Un report progressif 

Élisabeth Borne assure qu'un "report progressif" de l'âge légal de départ à la retraite de 62 ans actuellement à "65 ans d'ici à 2031" permettra "de ramener le système à l'équilibre dans les dix ans". "Les chiffres sont là, ils sont implacables. On a un déficit qui dépassera les 12 milliards d'euros en 2027 et qui continuera à se creuser si l'on ne fait rien", insiste-t-elle dans Le Parisien. 

Mais "on peut discuter" d'un "autre chemin", assure-t-elle, tout en excluant d'emblée "de baisser le montant des retraites ou d'alourdir le coût du travail par des cotisations supplémentaires". Le gouvernement "sera à l'écoute des propositions des uns et des autres", assure Elisabeth Borne, interrogée sur la possibilité d'un report de l'âge de départ à 64 ans en contrepartie d'un allongement de la durée de cotisation.

Qui est concerné par le décalage de l'âge légal de départ à la retraite ?

La réforme des retraites ne concerne pas les retraités actuels. Ces derniers sont partis en retraite à 62 ans comme le stipule actuellement la loi. Si le texte est bien adopté en juillet 2023, comme le prévoit l'exécutif, alors les personnes nées entre le 1er juillet et le 1er décembre 1961 seront les premières impactées par le report de l'âge légal de départ en retraite.

Pour ce faire, l'exécutif envisage ainsi de relever progressivement cet âge de 4 mois par an, afin d'atteindre les 64 ans en 2027, puis les 65 ans en 2031. Voici le calendrier qui pourrait voir le jour avec la réforme des retraites :

  • En 2023 : les retraités nés en 1961 devraient partir à 62 ans et quatre mois
     
  • En 2024 : les retraités nés en 1962 pourraient partir à la retraite à 62 ans et huit mois
     
  • En 2025 : la génération 1963 devrait attendre 63 ans
     
  • En 2026 : la génération 1964 devrait attendre 63 ans et quatre mois
     
  • En 2027 : la génération 1965 devrait attendre 63 ans et huit mois
     
  • En 2028 : la génération 1966 devrait attendre 64 ans
     
  • En 2029 : la génération 1967 devrait attendre 64 ans et quatre mois
     
  • En 2030 : la génération 1968 devrait attendre 64 ans et huit mois
     
  • En 2031 : la génération 1969 devrait partir à 65 ans

À partir de 1970 ?

Les personnes nées en 1970 et après seront quant à elles pleinement intégrées dans la nouvelle réforme. L'âge de départ sera automatiquement fixé à 65 ans. 

Quid des régimes spéciaux ?

La question des régimes spéciaux est au cœur des négociations entre le gouvernement et les organisations syndicales. Rappelons que la France compte actuellement 42 régimes de retraite (régime général, complémentaires, régimes spéciaux). Parmi eux, on dénombre une vingtaine de régimes spéciaux et autonomes. 

En 2019, le gouvernement avait fait part de son intention de les supprimer, afin d'aboutir à la création d'un système universel de retraite par points, où chaque euro cotisé donne les mêmes droits, quel que soit son métier. Sauf, que depuis les cartes ont été redistribuées. Si la suppression des régimes spéciaux (IEG, RATP, Banque de France) est toujours à l'ordre du jour, les modalités, en revanche, ont évolué. 

En effet, le gouvernement parle désormais d'instaurer la "clause du grand-père". Concrètement, cela consiste à fermer l'accès au régime de retraite aux nouveaux entrants de l'entreprise, sur le modèle de ce qui a été mis en place à la SNCF. Olivier Dussopt, le ministre du Travail, a en revanche, exclu de toucher à certains régimes spéciaux, comme celui des marins et des danseurs de l'Opéra de Paris.

Carrières longues et pénibilité

La Première ministre l'affirme. Les personnes qui ont commencé très tôt à travailler pourront partir plus tôt. Évoquant "la question des jobs d'été, qui sont aujourd'hui pris en compte, ou de l'âge auquel les personnes ont réellement commencé à travailler". "On souhaite également, dans ce cadre, prendre en compte les périodes de congé parental dans le calcul de la durée de cotisation."

Concernant la pénibilité, "on doit permettre aux personnes cassées par le travail de pouvoir, au vu de leur état de santé, de partir un peu plus tôt en retraite." Avec cette volonté d'aligner le public sur le privé.

La pension minimale passe à 1 200 €

L'autre mesure phare de la réforme des retraites consiste à rehausser la retraite minimum pour une carrière complète. Promesse de campagne présidentielle, Emmanuel Macron avait promis de porter ce minimum à 1 100 €. La Première ministre, Elisabeth Borne annonce que la pension minimale de retraite s'élèvera à 1 200 € nets par mois.

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