Grève du 11 mars : article 44.3, 200 manifestations, refus de Macron... Où en est-on dans la course de la réforme des retraites ?

  • Ce samedi 11 mars marque la septième journée de mobilisation contre le projet de réforme des retraites.
    Ce samedi 11 mars marque la septième journée de mobilisation contre le projet de réforme des retraites. Centre Presse Aveyron - José A.Torres
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Nicolas Drusian avec Reuters

En ce septième jour de mobilisation, les syndicats veulent durcir le mouvement alors que l'échéance du vote du projet de réforme des retraites approche.

Les syndicats appellent les Français à descendre massivement dans la rue ce samedi 11 mars 2023 pour une septième journée de mobilisation contre la réforme des retraites portée par le gouvernement, et en particulier le report de l'âge légal de départ de 62 à 64 ans.

Plus de 200 manifestations sont prévues dans toute la France alors que le Sénat devrait se prononcer d'ici dimanche soir sur le texte de loi, et que le président Emmanuel Macron a dit vendredi refuser de recevoir l'intersyndicale pour "préserver ce temps parlementaire".

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Le gouvernement a eu recours vendredi à l'article 44.3 pour imposer au Sénat un vote unique sur l'ensemble du projet de loi de financement rectificatif de la Sécurité Sociale, qui comprend la réforme des retraites, et non sur chaque amendement qui reste à examiner d'ici dimanche soir. Le ministre du Travail, Olivier Dussopt, a justifié cette initiative par ce qu'il qualifie d'"obstruction systématique" de la gauche, alors que les sénateurs ont déjà adopté la mesure emblématique de la réforme, à savoir le recul de l'âge légal.

L'article 44.3 présente aussi l'avantage pour le gouvernement de lui permettre de ne retenir dans la version finale du texte que les amendements qui lui conviennent, et non tous ceux qui ont été votés jusqu'à présent. Il incombera ensuite à une commission mixte paritaire réunissant sept députés et sept sénateurs - sans doute mercredi - d'essayer de s'entendre sur une version commune du projet de loi. Si tel est le cas, celui-ci pourrait être soumis au vote définitif de l'Assemblée nationale et du Sénat jeudi 16 mars.

Le député Sylvain Maillard, qui participera à la commission mixte paritaire en tant que vice-président du groupe Renaissance d'Emmanuel Macron, s'est dit samedi sur franceinfo convaincu que le gouvernement disposerait d'une majorité pour faire adopter son texte aussi bien à l'Assemblée qu'au Sénat.

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Où sont prévues les manifestations en Aveyron ce samedi ?

  • Rodez : à 10 heures au Mail de Bourran
  • Decazeville : à 10 h 30 au jardin public
  • Millau : à 10 h 30 devant la gare
  • Villefranche-de-Rouergue : à 11 heures place de la République
  • Saint-Affrique : à 11 heures au kiosque.

"Si c'est ça qu'ils veulent..."

Les syndicats n'entendent pas désarmer pour autant et mettent en garde contre une radicalisation du mouvement de contestation face à gouvernement "aveugle" face à la plus forte mobilisation sociale depuis des décennies.

"L'exécutif fait comme si les manifestations n'existaient pas... La violence on la cautionne pas, jamais. Maintenant, bien évidemment, sur le terrain, la base dit : "Si c'est ça qu'ils veulent, on va leur montrer qu'on peut être plus déterminé que ça", a déclaré Frédéric Souillot, le secrétaire général de Force Ouvrière, sur RMC.

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Les transports restent perturbés ce week-end, tandis que la grève a été reconduite samedi matin dans les raffineries et les dépôts de carburant de TotalEnergies, a déclaré à Reuters un porte-parole du groupe. Les syndicats sont confortés par le soutien d'une nette majorité de Français à leur mobilisation, approuvée à 63% (-1 point en une semaine), selon un sondage Elabe pour BFMTV publié samedi. Ils sont moins nombreux (54%) à approuver le blocage de secteurs comme les raffineries, les transports ou la collecte de déchets.

Face au risque de durcissement et alors que la grève semble marquer le pas dans certains secteurs, dans un contexte de forte inflation, la secrétaire générale adjointe de la CFDT, Marylise Léon, a une nouvelle fois exprimé les doutes de son syndicat sur l'opportunité de décréter une grève reconductible. "Il y a un principe de réalité. Dire grève reconductible durant dix jours, c'est demander l'impossible à certains travailleurs", a-t-elle souligné. "Tous les secteurs sont dans la rue et c'est ça qui compte", a insisté la responsable syndicale, qui a refusé de dire si la CFDT continuerait d'appeler à la mobilisation si la réforme des retraites est votée au Parlement.

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