Démographie, vieillissement, déplacements, santé... L'Insee décrypte la vie en Aveyron en 2023

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  • L'aire de Rodez a gagné des habitants et de l'emploi ces dernières décennies, là où les zones plus rurales sont en déficit.
    L'aire de Rodez a gagné des habitants et de l'emploi ces dernières décennies, là où les zones plus rurales sont en déficit. Centre Presse Aveyron - José A. Torres
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Une étude ciblée sur l'Aveyron, publiée par l'Insee, permet de mieux cerner le département et ses enjeux en 2023.

Si le territoire a connu un "lent déclin démographique" en perdant 150 000 habitants entre 1886 et 1999, la population aveyronnaise repart à la hausse depuis 20 ans. Au 1er janvier 2023, le département comptait 279 500 habitants.

"Les arrivés sont plus nombreuses que les départs", un excédent migratoire qui "compense le déficit naturel résultant de décès supérieurs aux naissances sur la période récente". Cependant, les différents territoires de l'Aveyron n'évoluent pas au même rythme : si les secteurs de Rodez et d'Espalion gagnent en habitants, la population recule quant à elle dans les aires de Decazeville et de Villefranche-de-Rouergue. 

Sur cette carte de l'Insee, on voit en rouge les aires qui gagnent des habitants entre 2014 et 2020, et en bleu celles qui en perdent.

Voici où la population a le plus évolué entre 2014 et 2020 en Aveyron.
Voici où la population a le plus évolué entre 2014 et 2020 en Aveyron. Insee

Un habitant sur trois a plus de 60 ans

Le rapport de l'Insee confirme que la population aveyronnaise est vieillissante, sachant qu'un habitant sur trois est âgé de plus de 60 ans. De plus, "les arrivées dans le département sont plus nombreuses que les départs pour les 60-74 ans", et "les départs de jeunes de 18 à 24 ans participent au vieillissement de la population".

En 2019, les moins de 30 ans étaient moins nombreux que les 60 ans ou plus dans le département. "Si les tendances démographiques récentes se poursuivaient, en 2040, les habitants de moins de 30 ans représenteraient 26 % des Aveyronnais et les 60 ans ou plus 43 %".

L'agriculture survit mieux en Aveyron qu'ailleurs en France

L'Aveyron se classe en 5e position des départements de France pour sa part d'emplois dans le secteur agricole (derrière le Cantal, la Creuse, la Lozère et le Gers) : 9,9 % des emplois sont occupés par le secteur agricole dans le département contre 2,6 % au niveau national. L'érosion de l'agriculture est moins marquée en Aveyron, dont le nombre d'emploi a été divisé par 2,4 depuis 1975 contre 3,1 en moyenne en France métropolitaine.

L'agriculture aveyronnaise, spécialisée en élevage de bovins au nord et à l'ouest ainsi qu'en élevages ovins au sud, se transforme peu à peu. La dernière décennie a vu apparaître de plus en plus de cultures fruitières, de vignes et de maraîchages, et l'agriculture biologique est en forte progression (900 exploitations en 2020 contre 380 en 2010). 

L'Insee note qu'un quart des chefs d'exploitation sont âgés de plus de 60 ans, et que "la reprise de leurs exploitations par des agriculteurs plus jeunes constitue un enjeu fort pour le département, notamment pour maintenir l'activité dans les communes rurales".

Forte progression des emplois dans le secteur tertiaire

La désindustrialisation a porté un coup sévère aux bassins historiques de Decazeville (mines et fonderies) et de Millau (cuir), quand l'emploi industriel est en progression de 32 % dans l'aire de Rodez depuis 1975 et de 40 % dans celle de Villefranche-de-Rouergue. "Alors que les aires de Rodez et de Decazeville comptaient chacune environ 5 000 emplois industriels en 1975, celle de Rodez en compte près de 6 500 en 2019 et celle de Decazeville à peine 1 500".

Cependant, "pour un emploi supprimé dans le département dans les secteurs primaire et secondaire entre 1975 et 2019, près de deux ont été créés dans le tertiaire". Les secteurs les plus dynamiques entre 1999 et 2019 ont été ceux de la culture et des loisirs (+ 59,8 %), de la santé et de l’action sociale (+ 51,3 %), de l’administration publique (+ 21,1 %) et de la distribution (+ 12,9 %). "Ce sont dans les aires de Rodez et de Millau que les emplois ont le plus augmenté dans le secteur tertiaire : respectivement + 110 % et + 98 % depuis 1975, contre + 87 % en moyenne dans le département".

Faible taux de chômage, mais des revenus modestes

L'Aveyron reste un bon élève au moment d'aborder les taux de chômage : 5,9 % en moyenne annuelle en 2021, contre 9,3 % en Occitanie et 7,7 % en France métropolitaine. "Néanmoins, les écarts de taux de chômage sont importants entre les territoires : au recensement de 2019, les actifs de l’aire de Decazeville se déclarent deux fois plus souvent au chômage que ceux des aires de Rodez ou d’Espalion, le reste du département étant dans une situation intermédiaire", relève l'étude de l'Insee.

Mais les ménages qui résident en Aveyron ont un niveau de vie "légèrement inférieur au niveau national et très proche des départements voisins". En 2020, le taux de pauvreté atteignait 14 % dans le département (un taux inférieur de 0,5 point à la moyenne nationale), et grimpait à 17 % sur l'aire de Decazeville et les zones les plus rurales.

La voiture : l'outil indispensable en Aveyron

L'Insee relève une "forte dépendance" à la voiture pour se rendre au travail comme pour accéder aux équipements de la vie courante. En Aveyron, "20 % de la population met plus de 7 minutes pour accéder à une boulangerie contre 4 % au niveau national, et 7 % au niveau régional". 

"Le département, très étendu, bénéficie d’un maillage relativement resserré de pôles de commerces et de services, organisé autour de quatre pôles supérieurs (Rodez, Millau, Villefranche-de-Rouergue et Decazeville) et de 16 pôles intermédiaires". Pour certains Aveyronnais, qui sont relativement éloignés de ces pôles, les temps d'accès aux équipements sont bien plus longs surtout sur le plateau de l'Aubrac et dans le parc naturel régional des Grandes Causses. 

En Aveyron, 41 % des ménages possèdent au moins deux voitures, contre 37 % en Occitanie.

La santé est toujours un enjeu fort

La densité de médecins omnipraticiens est le 141 pour 100 000 habitants, ce qui proche de la moyenne en France métropolitaine. En revanche, "la forte proportion de personnes âgées induit une demande médicale supérieure à la moyenne".

Sans compter sur le manque de médecins spécialistes "particulièrement important", avec 114 spécialistes pour 100 000 habitants contre 190 en moyenne en France. "Les Aveyronnais doivent donc souvent se déplacer hors du département pour consulter un spécialiste".

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