À Genève, une école flottante pour sensibiliser aux enjeux de l'écologie

  • Cette école flottante a été entièrement construite à partir de matériaux recyclés.
    Cette école flottante a été entièrement construite à partir de matériaux recyclés. Courtesy of Least
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ETX Daily Up

(ETX Daily Up) - C'est une initiative qui donne envie de se jeter à l'eau. Dans la ville de Genève, au beau milieu du Lac Léman, une école-radeau a fait son apparition début mai. Imaginée par des étudiants suisses en collaboration avec l'association Least et l'artiste Maria Lucia Cruz Correia, cette académie flottante propose des ateliers et des cours de sensibilisation pour réfléchir "ensemble" à l'impact du changement climatique.

Début mai, des élèves de troisième année en option arts au Collège Sismondi à Genève ont vu se réaliser un projet qui leur tenait à cœur et sur lequel ils travaillaient depuis plusieurs mois : une école flottante entièrement construite à partir de matériaux recyclés. Déployée sur le Lac Léman, en face du Parc de la Perle du Lac, cette académie éphémère a pour vocation "d'imaginer de nouvelles façons de vivre ensemble et d’agir en commun autour de thématiques comme l’alimentation, l’énergie, l’économie ou la vie sociale", expliquent les adolescents qui ont pris part à l'expérience, lors d'un entretien accordé au média suisse RTS.

Baptisé "Common Dreams Flotation School", le projet est porté par l'association suisse Least basée à Nyon, qui se présente comme "un laboratoire d'écologie et d'art pour une société en transition". "Cette île refuge permet de repenser de nouvelles manières de vivre ensemble, d’agir en commun et de créer de nouveaux imaginaires, en abordant des thèmes des plus concrets aux plus philosophiques : les valeurs communautaires, le travail en commun, l’alimentation, l’énergie, la résilience émotionnelle, les lieux de soins, la gouvernance et la vie sociale", explique l'association sur son site internet.

Inaugurée le 24 avril, l'école a été construite par l'atelier de menuiserie genevoise ABX à partir de matériaux recyclables et recyclés. Les adolescents y ont ensuite ajouté "leur patte" en créant du mobilier, des espaces de vie et de restauration, en bénéficiant de la main experte et de la supervision bienveillante de l'artiste Maria Lucia Correia. Les lycéens ont également été initiés à plusieurs pratiques telles que la permaculture ou la conservation des aliments par lactofermentation. Jusqu'à la fin du mois de mai, des ateliers, des cours (certains seront assurés par des professeurs du Collège Sismondi) et d'autres animations seront proposés aux associations, aux collectifs, mais aussi à tout individu qui manifestera le souhait de monter à bord de cette académie flottante.

"Il s'agit d'un prototype mobile d'école de survie climatique, qui peut voyager et s'adapter à d'autres villes dans le cadre d'alliances de collaboration avec des universités locales, des institutions artistiques et des organisations durables", explique l'artiste Maria Lucia Cruze Correia sur son site internet. Et en effet, l'école a prévu de voir du pays : elle sera présente à la Biennale des espaces d’art de Genève dès le 23 juin, puis devrait servir le lieu de résidence au comédien suisse Maxime Gorbatchevsky, avant de faire sa rentrée des classes en septembre, au Collège Sismondi.

La Common Dreams Flotation School n'est pas la première école de cet acabit à voir le jour. En 2022, des étudiants en art et en sciences français basés en outre-mer ont inauguré le navire Marion Dufresne II, navire de la Flotte océanographique française transformé, pour l'occasion, en véritable école flottante et itinérante afin de sensibiliser aux enjeux de la mer, à travers un périple dans l'océan Indien. D'autres villes du monde s'adaptent à leur environnement naturel et créent des structures pérennes. C'est notamment le cas de l'architecte nigérian Kunlé Adeyemi qui en 2013 a fait parler de lui dans le monde entier pour sa "Floating School", basée dans le quartier Makoko de la ville côtière Lagos (Nigeria). L'école accueillait une centaine d'enfants par an. Elle a malheureusement disparu en 2016, à la suite d'une violente intempérie.

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