Mont-Aveyron 2023 à Paris : "On a réussi à rendre les gens heureux"

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  • Thierry Campion, Franck de Bona et Benjamin Riot : le trio gagnant de Mont-Aveyron.
    Thierry Campion, Franck de Bona et Benjamin Riot : le trio gagnant de Mont-Aveyron. Emmanuel Pons
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Propos recueillis par Emmanuel Pons

Alors que la première édition de Mont-Aveyron, marché aveyronnais organisé durant deux jours à Paris, s’est achevée il y a peu, il est temps de faire le bilan avec Benjamin Riot, l’un des organisateurs de l’événement qui a rassemblé plusieurs dizaines de milliers de personnes, place des Abbesses à Montmartre.

Quel premier bilan dresser de Mont-Aveyron ?

En fait, on ne réalise pas trop. Ce qui est super, c’est que les gens sont heureux. On a réuni les Aveyronnais, les Parisiens, Montmartre. On n’a que des félicitations sur les animations, sur l’ambiance. Les participants ont vraiment adhéré, ils se sont greffés autour du village qu’on a créé. C’est vraiment eux qu’il faut remercier. Et tout le public qui était présent pendant ce week-end. Cinquante mille selon la police et quatre cent mille selon les organisateurs (rires). On avait vraiment besoin de ça après tout ce qu’on vient de vivre ou que l’on vit actuellement : le Covid, l’Ukraine… On a un contexte où les gens ont envie de faire la fête. Et si c’est réussi, c’est grâce à eux.

Vous êtes partis de rien. Avec, au début, la simple idée du concours du plus long fil d’aligot. Et vous avez finalement monté ce projet, très rapidement. Vous vous attendiez à ce succès ?

On ne voulait pas faire un mini Bercy. On souhaitait créer une ambiance attachée à l’esprit de Montmartre en y associant l’Aveyron, avec notre identité propre. Et ça, c’est réussi. Maintenant, si on regarde quelque mois en arrière, c’est un truc de dingue. Je suis le premier surpris quand je vois les photos, avec autant de monde à Montmartre… Avec Thierry [Campion, patron de la Mascotte] et Franck [de Bona, à la tête du Saint-Jean], c’est ce dont on rêvait et on a réussi à le réaliser.

Quels sont les premiers retours des exposants ?

Je pense que tous ceux qui proposaient à manger et à boire, sur place, sont super heureux. L’aligot a vraiment cartonné.

Maintenant, il faut qu’on travaille aussi d’autres choses. C’est pas si facile. Mais il faut rappeler que c’était la première édition de Mont-Aveyron. On avait de tout petits moyens, pas de budget de communication et on a dû faire beaucoup de choses nous-même.

On pourra s’améliorer pour les prochaines éditions.

Le secret de cette réussite, c’est ce mélange d’Aveyron et d’esprit montmartrois ?

Si on continue à résumer l’Aveyron aux bougnats des années 50-60, on ne rend pas service à ce territoire. Quand je vois comment Rodez, et plus largement l’Aveyron, ont évolué ces dernières années, même si je suis très attaché aux traditions, je me dis qu’il faut essayer d’innover, de créer, de surprendre. Et je crois qu’on a réussi à faire ça. Les gens ont envie d’authenticité mais il faut aussi des idées neuves. C’est ça qu’on a essayé de faire avec Mont-Aveyron. Créer une attache régionale à Montmartre. Et puis c’est une belle vitrine pour l’Aveyron avec tous les touristes qui arrivent à Montmartre depuis la station de métro Abbesses, juste sur la place, au cœur du marché. Si ça leur a donné envie d’aller découvrir le département, alors c’est gagné.

Vous préparez l’édition 2024 ?

On y pense déjà. Et il y a des exposants qui m’ont confirmé qu’ils seraient là l’année prochaine. Maintenant, il faut qu’on analyse ce qui a fonctionné et ce qui a moins bien marché. Ce qu’on veut garder, au-delà du marché, c’est le championnat du monde du fil d’aligot [remporté par la Maison Roche, de Bozouls, lire ci-après]. Et le folklore qui existe depuis toujours à Paris. Après, il faut qu’on se renouvelle, qu’on innove. Et qu’on agrandisse le cercle autour de l’organisation.

Mais avant d’avancer des idées pour l’année prochaine, on veut savourer le succès de cette première édition.

Pour finir, je voudrais dire un grand merci à tous les gens qui ont participé. Aux sponsors, aux équipes techniques et d’animation, à la Fédération des Aveyronnais d’ici et d’ailleurs, à la presse. On récolte des lauriers mais s’il n’y avait pas toute cette dynamique derrière, toutes ces personnes qui nous ont soutenus, qui nous ont aidés, qui ont partagé et relayé les infos et, bien sûr, qui sont venues, on n’existerait pas. Toutes ces gouttes d’eau qui construisent un ruisseau énorme qui a réussi à gravir la butte de Montmartre…

Le maire de Bozouls Jean-Luc Calmelly a remis la médaille de la ville à Guillaume Roche, le champion du monde du fil d'aligot.
Le maire de Bozouls Jean-Luc Calmelly a remis la médaille de la ville à Guillaume Roche, le champion du monde du fil d'aligot. Reproduction L'Aveyronnais

Le trophée et la toise exposés à Bozouls

Après le titre de champion du monde du plus long fil d’aligot – record égalé avec 5,80 m – décroché par la Maison Roche, installée à Bozouls, le maire Jean-Luc Calmelly a reçu Guillaume Roche afin de lui remettre la médaille de la ville. Quant au trophée, il sera exposé à l’occasion des grands rendez-vous estivaux à Bozouls tout comme la toise, utilisée pour mesurer le fil d’aligot, qui sera accrochée au pignon de la mairie.

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