L'Aveyron, terre de cinéma : quand Vincent Pérez et Pénélope Cruz tournaient aux Bourines "Fanfan la tulipe"

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  • Pénélope Cruz et Vincent Pérez, un couple de cinéma qui n’a pas réussi à faire oublier Gérard Philippe et Gina Lollobridgida
    Pénélope Cruz et Vincent Pérez, un couple de cinéma qui n’a pas réussi à faire oublier Gérard Philippe et Gina Lollobridgida MAXPPP
  • Le château des Bourines, sur la commune de Bertholène.
    Le château des Bourines, sur la commune de Bertholène. Centre Presse
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Philippe Routhe

Cet été, Centre Presse vous emmène sur ces sites aveyronnais qui ont servi de cadre au tournage de films et autres séries. Du Larzac à l’Aubrac en passant par l’Ouest-Aveyron, dans les châteaux et les villages du département, le décor naturel de l’Aveyron a souvent inspiré les réalisateurs. Aujourd'hui, "Fanfan la Tulipe". Moteur !

Il y a 20 ans, quasiment jour pour jour, sortait sur les écrans une nouvelle version de « Fanfan la Tulipe ». Si elle n’a certes pas autant marqué les esprits que celui de 1952, réalisé par Christian Jaque et envoûté par les charmes de Gérard Philippe et Gina Lollobridgida, cette production a quand même marqué bon nombre d’Aveyronnais. Et pour cause ! Une grande partie de ce film produit par Luc Besson et réalisé par Gérard Krawczyk a été tournée au château des Bourines, aux portes de Laissac, à Bertholène.

Paparazzis coursés

Si bien qu’à l’automne 2002, entre Rodez et Laissac, il n’était pas rare d’apercevoir Pénélope Cruz, qui était alors l’épouse d’un certain Tom Cruise, et Vincent Pérez, dont les rôles d’amants romantiques lui conféraient une grande notoriété. Sous la houlette de Luc Besson, alors à l’apogée de sa carrière au sortir d’un « 5e élément » qui avait impressionné les foules, une véritable forteresse avait été dressée du côté des Bourines. Rien ne devait filtrer du tournage. Surtout pas des images ! Des « paparazzis » furent même coursés à travers champs !

L’ambiance aurait sans doute été toute autre à l’époque des téléphones portables, mais passons. Sans doute le réalisateur des « Taxi » ne souhaitait-il pas que soit découverte avant l’heure une des scènes fortes du film : celle du combat d’épée joué sur le toit de cette grange monastique du XIIe siècle magnifiquement conservée.
Il faut dire aussi que la pression était grande tant il s’attaquait à un monument du cinéma français.

Visite de Luc Besson

Néanmoins, entre l’emploi de nombreux figurants aveyronnais, et l’ouverture du château, transformé en décor de cinéma, à quelques écoliers voisins en dehors des jours de tournage, des échos du « Fanfan des Bourines » résonnaient régulièrement dans le département.
Luc Besson en personne s’est même rendu sur le lieu de tournage. Avec la mine des mauvais jours. Le bruit courrait que la météo capricieuse perturbait le bon déroulement du tournage. Il ne fera d’ailleurs aucune apparition publique, malgré les demandes des médias, ni même de déclarations. Contribuant un peu plus au mystère qui finissait par entourer ce film très attendu. Film qui sera d’ailleurs choisi pour faire l’ouverture du festival de Cannes 2003 en hors-compétition.

Fanfan la Tulipe

Dans la France du XVIIIe siècle, Fanfan, un jeune aventurier intrépide et fougueux, s’engage dans l’armée du roi, encouragé par la belle Adeline, la fille d’un sergent recruteur. En route vers le campement, il fait fuir des brigands qui tentaient de dévaliser le carrosse royal de Madame de Pompadour et d’Henriette, la fille du roi. Il y voit un signe du destin et tente alors de déjouer un complot historique. À la clé, la gloire et un amour inattendu…
Acteurs principaux : Pénélope Cruz, Vincent Pérez, Didier Bourdon, Hélène de Fougerolles…
Réalisateur : Gérard Crawzcyk.
Producteurs : Luc Besson et Jean Cosmos.
Sortie en salle le 14 mai 2003.

 

Pénélope Cruz dans les rues de Rodez

Mais si Luc Besson a tout fait pour passer sous les radars médiatiques, il n’en fut pas de même pour les acteurs phares du film, logés pour la plus grande partie à l’Hostellerie de Fontanges. À commencer par Pénélope Cruz qui n’est pas passée inaperçue lors de sa sortie à Rodez. Imaginez donc, la femme de Tom Cruise en train de marcher dans les rues Neuve et du Touat pour finalement s’attabler, tiens donc, à la terrasse de cette brasserie proche de la mairie qui s’appelait alors El Mitico. Elle y était avec une grande partie de sa famille (mais pas Tom Cruise). La star espagnole accueillera avec le sourire ces visages qui se retournaient sur son passage.

Une star somme toute discrète, sans caprices comme le confiera le patron de l’Hostellerie de Fontanges.Vincent Pérez, lui, laissera un joli souvenir avec son épouse Karine Silla à Jean-Luc et Emmanuelle Fau, du restaurant Goûts et Couleurs. L’acteur avait choisi la table étoilée du chef ruthénois pour une soirée en toute sympathie. Didier Bourdon fit également une halte remarquée dans la cité ruthénoise avec Hélène de Fougerolles.

Malevil, un autre film en partie tournée aux Bourines

Tourné en 1980, une partie du film de science-fiction Malevil, de Christiande Challonge, a été tournée en Aveyron. Et notamment au château des Bourines, où Jean-Louis Trintignant, Jacques Villeret, Jacques Dutronc ou encore Michel Serrault ont utilisé la cuisine et la cour intérieure comme décor. Ce film, qui propulse un groupe de personnes dans un univers qui semble décimé par une explosion nucléaire, a été également tourné du côté de Sévérac l’Église, du Larzac et du Caylar.

 

Jean-Yves Bonnet dans les deux « Fanfan… »

Il y a toutefois un Aveyronnais qui, lui, a vécu ce tournage avec un sentiment bien à part. Jean-Yves Bonnet, décédé récemment, figure du monde équestre bien au-delà de son écurie de Salmiech, a eu en effet le privilège de participer non seulement au tournage des Bourines, mais aussi à celui du « Fanfan la tulipe » de Christian Jaque qui, entre autres particularités, a été tourné pour partie… à La Couvertoirade, dans le Sud-Aveyron. Ce dernier film reste d’ailleurs la référence. Gérard Philippe demeure pour beaucoup « Fanfan la Tulipe ».


Néanmoins, l’Aveyron et Fanfan, c’est une belle romance. Et si vous avez envie de vous imprégner un peu plus de ce film de cape et d’épée, n’hésitez pas à aller visiter le château des Bourines ou aller déambuler dans les rues pavées de la Couvertoirade… Et qui sait entendrez-vous Fanfan lancer « À quoi sert la vie si on ne peut plus voir celui qu’on aime ? À quoi bon avoir des mains si on ne peut plus caresser, si on ne peut plus le serrer dans ses bras ? Si son parfum n’est plus dans l’air, à quoi bon même respirer ? »

 

Le château des Bourines se visite

Le château des Bourines a une longue histoire qui commence au XIIe siècle et qui ne cesse de s’enrichir avec des constructions diverses qui s’ajouteront tout au long des années. « Grange monastique » au départ, le domaine des Bourines a évolué tout au long de l’histoire. Au XIIIe siècle, il était un lieu important d’élevage et de stockage des céréales pour l’Aubrac. Un siècle plus tard, le domaine est fortifié gagnant ainsi son appellation de château.
Tout au long des siècles, le domaine se modifie et s’étend pour être même appelé « Mère nourrice d’Aubrac » au XVIe siècle. Dans les siècles qui suivront les bâtiments agricoles seront considérablement reconstruits et agrandis.
Des visites guidées ont lieu du 18 juillet au 29 août 2023 (renseignements au 05 65 70 71 30). Le château se visite lors de moments privilégiés organisés en été par l’office de tourisme. Il est nécessaire de réserver auprès de l’office de tourisme en amont.


 

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