Les Jeux olympiques et les Aveyronnais : Louis Polonia a vécu son rêve en Bleu à Rome

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  • Louis Polonia (à droite), en compagnie de Maryan Wisniewski, son partenaire à Lens.
    Louis Polonia (à droite), en compagnie de Maryan Wisniewski, son partenaire à Lens. DR
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Guillaume Verdu

Les Jeux olympiques, prévus en 2024, se dérouleront du 26 juillet au 11 août, à Paris. Cet été, le samedi, la rédaction met en lumière ces sportifs aveyronnais qui ont participé (et souvent brillé), aux JO.

Dans l’histoire contrariée des équipes de France de football avec les Jeux olympiques (seulement deux médailles, hommes et femmes confondus, dont le titre de 1984 avec le Villefranchois Guy Lacombe), l’édition de 1960 n’a pas fait exception.

Les Bleus ont quitté Rome après leurs trois rencontres du premier tour. La victoire inaugurale face au Pérou (2-1), arrachée dans les derniers instants, a été suivie d’un nul contre l’Inde (1-1), puis d’une cinglante défaite (7-0) face à la Hongrie du futur Ballon d’or Florian Albert, qui allait décrocher le bronze une semaine plus tard.

L'expérience internationale la plus marquante

Côté français, l’Aveyronnais Louis Polonia a participé aux trois rencontres au poste d’arrière latéral droit. Il a cependant rapidement dû quitter le terrain lors du match face aux Hongrois après seulement une dizaine de minutes de jeu en raison d’un claquage, comme le rapporte l’historien Jean-Michel Cosson dans son ouvrage La Fabuleuse Histoire du sport aveyronnais. Un coup dur, puisqu’à cette époque, il était impossible d’effectuer le moindre remplacement, ce qui signifie que ses partenaires ont joué à dix durant quasiment tout le match.

En cette fin d’été romain (les Jeux ont eu lieu du 25 août au 11 septembre), le natif d’Espalion a vécu son expérience internationale la plus marquante. Malgré quelques sélections en B et chez les amateurs, il n’a jamais connu les joies de la grande équipe de France, barré notamment à son poste par l’inusable Roger Marche, détenteur pendant près de 30 ans du record de sélections, grâce à ses 63 capes.

Une carrière en sang et or

En club, le parcours de Louis Polonia a surtout été marqué par la teinte sang et or, celle de Rodez et de Lens, les deux formations où il a passé l’essentiel de sa carrière. L’Aveyronnais a débuté chez les seniors au sein du Stade ruthénois, en 1952, alors qu’il était seulement âgé de 17 ans. Il a découvert ensuite avec l’équipe du Piton les joutes du championnat de France amateur, que les Ruthénois ont disputé pour la première fois en 1953-1954.

Par ses bonnes performances, l’Espalionnais s’y est taillé une belle réputation, qui lui a valu d’accéder par la suite au monde professionnel. "Ce championnat était un fabuleux réservoir pour les équipes professionnelles, à une époque où les centres de formation n’existaient pas", rappelle Jean-Michel Cosson.

En 1959, il a rejoint Lens, l’un des meilleurs clubs français de la décennie finissante. Louis Polonia a signé un contrat lui permettant de suivre une formation d’expert-comptable. "L’un des premiers de ce genre en France", note Jean-Michel Cosson. De quoi lui permettre de préparer sa reconversion, mais aussi de participer aux Jeux olympiques, dont les portes étaient encore officiellement fermées aux sportifs professionnels à cette époque.

Trois sacres dans la coupe Drago

Après avoir vécu son rêve olympique, l’Aveyronnais a effectué un passage remarqué dans le Nord, où il a disputé sept saisons couronnées par trois succès dans la coupe Drago. Sa carrière sportive s’est achevée à Béziers puis à Sète. Reconverti comme expert-comptable, il s’est établi par la suite dans l’Hérault jusqu’à son décès, en 2005.

Rome, le fiasco français

L’élimination des footballeurs au premier tour n’a pas été la seule déception dans les rangs français lors des Jeux de Rome. La délégation tricolore est revenue d’Italie avec seulement cinq médailles, dont aucune en or. Soit le deuxième plus faible bilan de son histoire lors des Jeux d’été. Et certainement son plus gros fiasco. Seul le résultat de Saint-Louis, en 1904 est plus famélique. Mais cette année-là, en raison du coût du déplacement transatlantique, aucune délégation n’avait été envoyée…
Au pays de Coubertin, les contre-performances romaines sont mal passées. "Si la France brille à l’étranger par ses penseurs, ses savants, ses artistes, elle doit aussi rayonner par ses sportifs. Un pays doit être grand par la qualité de sa jeunesse et on ne saurait concevoir cette jeunesse sans un idéal sportif", s’était alarmé le général De Gaulle. L’État a alors poussé pour la démocratisation du sport, avec des investissements conséquents pour développer les équipements et un centre qui allait devenir quelques années plus tard l’Insep, la pépinière des champions français.

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