Coup d'Etat au Niger : l'espace aérien fermé par les putschistes, l'intervention militaire inéluctable ?

  • Des milliers de soutiens de la junte militaire au pouvoir se sont retrouvés dans un stade de Niamey, au Niger.
    Des milliers de soutiens de la junte militaire au pouvoir se sont retrouvés dans un stade de Niamey, au Niger. MAXPPP - ISSIFOU DJIBO
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Quentin Marais avec Reuters

La junte militaire au pouvoir au Niger depuis un coup d'Etat fin juillet 2023 a annoncé, dimanche 6 août, la fermeture, jusqu'à nouvel ordre, de l'espace aérien du pays, citant la menace d'une intervention militaire de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao).

La tension est toujours palpable au Niger où, dimanche 6 août 2023, la junte militaire au pouvoir depuis le coup d'Etat, a décidé de fermer l'espace aérien du pays. Si l'option militaire a longtemps été jugée comme étant "la toute dernière sur la table", est-elle désormais inéluctable ?

Délai d'une semaine

À l’issue d'une réunion le 30 juillet, soit quatre jours après le coup d'Etat militaire, le bloc régional a fixé à la junte un délai d'une semaine pour rétablir le président démocratiquement élu, Mohamed Bazoum, sous peine d'une possible intervention militaire pour rétablir l'ordre démocratique. Le chef de la junte a affirmé lors de la semaine écoulée qu'il ne céderait pas aux pressions, alors que la Cédéao et d'autres puissances étrangères ont pris des sanctions à la suite du coup d'Etat.

Des milliers de partisans des putschistes se sont rassemblés dimanche dans un stade de la capitale Niamey, semblant imperturbables face à la menace de la Cédéao. Ils ont réagi par des acclamations à chaque phrase prononcée par un représentant de la junte lors d'un discours soulignant la détermination de celle-ci à rester au pouvoir. "Les forces obscurantistes qui s'opposent aux progrès du Niger rôdent dans l'ombre. Nous nous tiendrons à vos côtés face à eux", a déclaré Mohamed Toumba.

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Septième coup d'Etat en trois ans

Des signes sporadiques de soutien à la junte ont aussi été constatés dans les rues de la capitale. Une centaine de personnes ont dressé un piquet de grève près d'une base aérienne et se sont engagées à opposer une résistance non violente pour soutenir la nouvelle administration militaire en cas de besoin. Aucun signe de l'opposition n'a été aperçu.

Ce septième coup d'État en Afrique occidentale et centrale en trois ans a ébranlé la région du Sahel, l'une des plus pauvres du monde, qui revêt une importance stratégique pour la Russie, la Chine et l'Occident du fait de ses réserves d'uranium et de sa position centrale dans la lutte contre les groupes insurgés islamistes.

Intervention militaire inéluctable ?

Les chefs d'état-major des armées de la Cédéao ont élaboré un plan en vue d'une possible intervention militaire au Niger si le président Mohamed Bazoum, qui se dit pris en otage, n'était pas libéré et réinstallé au pouvoir d'ici ce dimanche. Aucun commentaire n'a été obtenu auprès de la Cédéao sur l'heure précise de l'expiration de l'ultimatum, ni sur les prochaines mesures éventuelles.

L'ultimatum de la Cédéao a suscité la crainte d'un nouveau conflit dans une région déjà aux prises avec une insurrection qui a fait des milliers de morts et forcé des millions de personnes à fuir. Le soutien apporté aux putschistes nigériens par les juntes voisines du Mali et du Burkina Faso - membres de la Cédéao - pourrait compromettre la réponse régionale. Ces deux pays ont déclaré que toute intervention au Niger serait considérée comme une déclaration de guerre à leur encontre.

La France a apporté samedi son soutien au plan d'intervention élaboré par la Cédéao, sans préciser si elle apporterait un soutien militaire. Le Premier ministre nigérien Ouhoumoudou Mahamadou, qui se trouvait samedi à Paris, a déclaré que le gouvernement du président déchu Mohamed Bazoum croyait toujours en la possibilité d'un accord de dernière minute

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