Athlétisme : quand la championne de France aveyronnaise de javelot vend ses meubles pour financer son rêve olympique...

  • Championne de France grâce à un lancer à 58 mètres, Jöna Aigouy doit à présent dépasser les 64 mètres ou accumuler assez de points pour se qualifier aux Jeux de Paris 2024.
    Championne de France grâce à un lancer à 58 mètres, Jöna Aigouy doit à présent dépasser les 64 mètres ou accumuler assez de points pour se qualifier aux Jeux de Paris 2024. Centre Presse Aveyron - Jean-Louis Bories
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Pour l’athlète millavoise de 24 ans, Jöna Aigouy, la route vers les Jeux de Paris s’annonce encore longue...

Pour beaucoup de sportifs, participer aux Jeux olympiques est l’objectif ultime. Seulement, peu d’entre eux parviennent à avoir les cinq anneaux brodés sur leurs vêtements au moins une fois dans leur carrière. Le prestige ne s’atteint pas si facilement… Et ça, la Millavoise Jöna Aigouy, qui entend bien être de la partie l’été prochain à Paris, est bien placée pour le savoir. Son titre de championne de France de lancer de javelot glané fin juillet à Albi ne lui assurant pas son ticket.

Un seul partenaire financier

"Pour accéder à mon rêve, il faut aller chercher de gros points bonus, sur de grosses compétitions. Cela implique de beaucoup voyager. Ce qui veut dire que je vais devoir financer ce reste, pour aller à l’étranger", a-t-elle récemment expliqué dans un entretien auprès de nos confrères du Dicodusport. Et autant dire que pour une lanceuse de javelot, financer un tel projet s’avère être un véritable parcours du combattant. En témoigne le fait que seule l’entreprise millavoise Boissière & fils l’accompagne à ce jour : "Avec le palmarès que j’ai eu plus jeune, avec la médaille au FOJE (Festival olympique de la jeunesse européenne, NDLR), les titres de championne de France jeune, mais aussi la médaille de bronze aux championnats d’Europe, n’importe quel sprinteur aurait déjà eu un sponsor."

"À côté de mes entraînements, je fais des baby-sittings"

Les entreprises et soutiens ne se bousculant pas, Jöna Aigouy a donc dû se tourner vers d’autres alternatives pour le moins surprenantes… D’autant plus pour une championne de France ! "J’ai économisé de l’argent pendant un long moment. À côté de mes entraînements, je fais des baby-sittings et j’ai été surveillante dans un internat. J’ai également donné des cours pour subvenir à mes besoins. En me disant qu’un jour, j’en aurai besoin. Et c’est maintenant que j’en ai besoin, pour aller chercher cette qualification olympique. Je vais vivre sur mes économies, mais aussi avec mes aides étudiantes. Je suis en troisième année de psychologie à distance. Et j’ai des bourses d’études. Je suis également en train de vendre mes meubles pour essayer d’aller gratter les derniers euros qui me manquent, pour avoir les moyens de me payer cette année olympique", détaille l’intéressée. Avant de poursuivre : "Je me dis que cette année, je donne le maximum pour accéder à ce rêve. Si cela marche, j’espère que cela peut débloquer des opportunités pour moi. Si cela ne marche pas, je serai dans l’obligation de devoir davantage me concentrer sur mes études."

Une interview qui débouche sur une cagnotte à près de 3 000 €

Au moment de réaliser cet entretien avec le Dicodusport, l’Aveyronnaise, longtemps éloignée des tartans après une importante opération au genou, ne se doutait pas de l’effet que ses propos assez surréalistes allaient engendrer. "À la suite de la parution de l’article, vous avez été très nombreux à me contacter en m’expliquant vouloir m’aider et me conseillant d’ouvrir un financement participatif. Je vous remercie pour tous vos messages qui m’ont énormément touchée", explique la jeune femme dans la description de la cagnotte en ligne qu’elle a donc créée pour l’occasion. "Le rêve olympique est devenu un objectif. Mais pour cela, j’ai besoin de votre aide." Une aide non négligeable déjà chiffrée à près de 3 000 €, jeudi soir. Soit pas très loin du tiers de l’objectif qu’elle s’est fixé, à 10 000 €.

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