Le contrôle technique des deux-roues motorisés est-il indispensable ?

  • Les motards vont bientôt devoir passer un contrôle technique pour leur machine.
    Les motards vont bientôt devoir passer un contrôle technique pour leur machine. Nikola Stojadinovic / Getty Images
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ETX Daily Up

(ETX Daily Up) - Une récente étude sur l'état des deux-roues motorisés impliqués dans différents sinistres montre que plus d'un quart d'entre eux roulaient tout en ayant déjà subi divers dommages. Le nouveau contrôle technique qui leur est dédié et qui doit être déployé en 2024, pourrait-il améliorer la situation ? C'est en tout cas ce que préconise cette étude.

Le cabinet BCA Expertise, en partenariat avec l'Observatoire national interministériel de la sécurité routière (ONISR), a publié une étude sur la sinistralité des motos, scooters et autres cyclomoteurs impliqués dans des accidents de la route.

Il en ressort que dans 4% des cas l’engin pouvait être considéré comme dangereux avant même le sinistre et que 22% présentaient également des dommages antérieurs. Au total, cela signifie tout de même que plus d'un quart des deux-roues motorisés impliqués dans des sinistres présentaient donc un risque. A noter que ce taux grimpe à 35% pour les petites cylindrées (moins de 50 cm3). Il s'agit principalement de machines en mauvais état général (32%) ou présentant une absence, une non-conformité ou une détérioration de l'échappement (30%). Les autres secteurs touchés sont l'éclairage (15%), le moteur et la transmission (10%) et enfin les freins (8%).

L'étude attribue cela à des modifications apportées par le propriétaire, comme la suppression des brides d’échappement ou de transmission, la modification des éléments de signalisation ou bien encore l’absence de compteur de vitesse. Au final, 89% des engins étudiés demeurent conformes à l’homologation, 4% ne le sont pas mais sont tout de même jugés sans impact sur la sécurité tandis que les 7% restants sont considérés comme dangereux. Dans ce dernier cas, près de la moitié des machines concernées (47%) sont des cyclomoteurs.

Face à ces statistiques, BCA Expertise préconise la mise en place d'un contrôle technique, qui pourrait intervenir au quatrième anniversaire du véhicule, puis tous les trois ans. Mais, compte tenu de la difficulté à mettre en place un système similaire à celui qui concerne aujourd'hui les voitures, ce type de contrôle pourrait être dans un premier temps visuel et porter essentiellement sur les éléments majeurs de sécurité : état général, éclairage et freins. Pour rappel, le gouvernement a repoussé à "début 2024" la mise en place d'un contrôle technique, d'abord consacré aux deux-roues motorisés de 50 cm3 et plus, immatriculés avant le 1er janvier 2017.

Le cabinet d'experts est également favorable à la mise en place d’une procédure VGE (véhicule gravement endommagé), permettant de suivre et de valider la réparation du véhicule avant qu'il ne reprenne la route, ainsi que la mise en place d'un Observatoire annuel de la sinistralité des deux-roues.

Cette étude a été menée sur un échantillon de 49 000 dossiers de sinistres s’étant déroulés entre janvier 2019 et mars 2021.

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Les commentaires (1)
Papito Il y a 12 jours Le 15/04/2024 à 07:50

BCA "expertises" est une société qui appartient à des assureurs.
La cour de cassation vient d'affirmer qu'il ne s'agit pas d'experts indépendants mais d'experts au service des assureurs.
Leur avis sur le contrôle technique ne fait que confirmer leur asservissement et leur partialité.