VIDEO. Matthieu Lartot : "On reste sous la menace car ce sont des maladies sournoises", il brise le tabou sur le cancer, son poignant témoignage après son amputation

  • Matthieu Lartot porte une prothèse à la jambe droite.
    Matthieu Lartot porte une prothèse à la jambe droite. Capture d'écran - Kombini
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En avril 2023, le journaliste de 43 ans qui commente les matches de rugby du XV de France sur France Télévisions révélait être touché par une récidive de son cancer du genou. Et annonçait qu'il allait devoir être amputé. Trois mois après son opération, il revient sur son combat contre le cancer, le deuxième après avoir été touché il y a déjà 26 ans. Il met en avant les nombreux combats qui entourent la question du handicap. Il dénonce le coût exorbitant d'une prothèse et aussi les difficultés d'accès pour les personnes à mobilité réduites. 

Un moral d'acier. Un mental de gagnant. Matthieu Lartot fait son grand retour trois mois à peine après avoir été amputé de la jambe en raison de la récidive de son cancer. Au mois d'avril, le consultant rugby pour France Télévision avait pris la décision d'annoncer la nouvelle lui-même sur les réseaux sociaux.

"Un sarcome plus gros, plus agressif"

Alors que le tournoi des Six-Nations battait son plein, Matthieu Lartot expliquait alors avoir constaté "une récidive de son cancer qui l'avait frappé il y a plus de vingt-cinq ans. C'est un sarcome plus grosplus agressif." Confiant qu’il allait devoir subir deux séances de chimiothérapie qui seraient suivies d’une intervention au mois de juin.

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"Il y avait 1 à 5 % de chance que ça arrive..."

"Je savais que ce moment arriverait (...) 26 ans après, l’histoire bégaie malheureusement", écrit-il encore. "Il y avait 1 à 5 % de chance que ça arrive et c’est arrivé. Ça va secouer très fort mais je suis prêt et très bien entouré". Le 16 juin 2023, Matthieu Lartot se faisait amputer de la jambe droite.

"Je m'étais préparé à ce verdict de l'amputation car j'avais déjà une jambe très abîmée. Et je savais, qu'un jour, l'une des possibilités c'était qu'on m'ampute, ce, même si le cancer n'était pas revenu", explique-t-il trois mois après son intervention au réseau social Konbini. "Ce qui est difficile généralement, quand on perd un membre, c'est le réveil. Je m'y étais préparé et je n'ai pas eu d'appréhension au moment où les médecins m'ont demandé de regarder sous le drap".

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"Je m'étais préparé au réveil"

"Je me suis remis debout 2 h 30 après mon retour en chambre, avec des béquilles. J'ai eu énormément de chance car j'ai cicatrisé rapidement. On m'a enlevé les fils au bout de 16 jours. J'ai eu beaucoup de chance car j'ai pu commencer très vite un travail sur le moignon de 14 cm qu'il me reste. L'appareillage a été très rapide, un mois et six jours après l'amputation, je déambulais pour la première fois dans les rues de Paris en béquilles. Là, on prend de plein fouet ce que les personnes à mobilité réduite peuvent vivre", raconte-t-il.

Une rééducation énergivore et un coup des prothèses élevé

"La Sécurité sociale rembourse aujourd'hui entre 15 000 et 25 000 euros comme celle que je porte. La prothèse la plus sophistiquée revient aujourd'hui à plus de 100 000 euros. Les personnes qui peuvent y accéder sont souvent des accidentés de la route, parce qu'il y a un tiers et des assurances. Et c'est tant mieux pour elles qu'elles y aient accès. A contrario, la même personne qui a un ostéosarcome, pour elle il n'y a pas d'assurance", explique l'un des visages phares du rugby tricolore.

Il réfléchit à lancer une association ou un fonds d'action

Devant la caméra de nos confrères, Matthieu Lartot annonce qu'il souhaite lancer une association ou un fonds d'action pour aider les gamins souvent atteints de cancers pédiatriques. Ce sera l'un de mes combats dans les mois qui viennent. On reste toujours sous la menace car ce sont des maladies sournoises". Car, s'il a gagné une bataille, il n'a pas encore remporté la guerre. Et doit subir un protocole de suivi très contraignant. "Cela va durer dix ans. Moi, je ne crie pas victoire".

"Il n'y a pas à avoir honte"

Si Matthieu a choisi de rendre sa maladie publique, c'est déjà pour protéger sa famille et éviter les commentaires erronés. Puis, surtout, pour briser le tabou autour du cancer. "Cela fait partie de la vie. Il n'y a pas à avoir honte. Je me dis que j'ai peut-être un rôle à jouer pour tous ces gens, qui eux, vivent cela dans un coin et se sentent isolés."

"La coupe du monde de rugby, un moteur important"

Le journaliste que l'on avait vu pour la dernière fois à l'antenne commenter les matches du XV de France lors du tournoi des Six-Nations, avait expliqué devoir se mettre en retrait de l'antenne "pour remonter sur le ring et combattre le cancer une deuxième fois". Avec cet espoir, très fort au fond de lui, de revenir au plus vite. "Et comme les Bleus, mon seul objectif en 2023 est la victoire. Alors à très bientôt. Vive le sport et vive le rugby", disait-il en avril dernier. Défi relevé puisqu'il le 10 septembre, pour le match, Afrique du Sud-Ecosse au Vélodrome à Marseille, il signera son grand retour à la télé. "Il y aura des combats à mener."

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Les commentaires (1)
Anonyme9360 Il y a 7 mois Le 07/09/2023 à 18:58

felicitations et a bientot a la tele