"On aurait tous souhaité que l’équipe majoritaire reste unie" disent, en choeur, les élus restés fidèles à la maire de Millau

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  • Douze élus de la majorité – "les autres sont encore au travail" – ont posé pour redire leur union.
    Douze élus de la majorité – "les autres sont encore au travail" – ont posé pour redire leur union. Midi Libre - F. M.
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Frédéric Mayet

Sans surprise, une majorité des élus de la majorité a fait, ce lundi soir, le panégyrique du mandat et de la maire de Millau Emmanuelle Gazel. 

Comme un effet miroir. Et une réponse. Celle adressée, par médias interposés, aux récentes déclarations des sept élus du groupe municipal "Vraie pluralité", démissionnaire mardi dernier. Ce lundi soir, place de la Capelle, leurs (ex) collègues de la majorité ont tenu à dire leurs vérités.

Sur Emmanuelle Gazel d’abord. "L’accusation d’autoritarisme est absolument insupportable," commence Jean-Pierre Mas. "Chacun, dans nos délégations, sommes libres de faire ce qu’on veut, sans contraintes." Sandrine Peyretout appuie le propos en évoquant "un débat normal car nous sommes une majorité plurielle. Il y a de la confiance entre nous et avec la maire. Si elle était un homme on ne parlerait pas comme cela d’elle."

"Des griefs personnels, pas sur les débats de fond"

Patrick Pes certifie, lui, "avoir toute l’attitude et liberté pour aller voir la maire." Et Nadine Tuffery de plussoir : "Tous les lundis matin elle reçoit les élus majoritaires." Ceux-ci s’emploient, en retour, à dresser le tableau, unanime, de "quelqu’un d’humain ".

Sur le fond, justement, les élus de la majorité se rejoignent pour enfoncer le clou sur la bonne gestion des dossiers. "Certains avancent plus vite que d’autres." Comme sur l’habitat où "un travail en profondeur est conduit avec la communauté de communes." 

Des élections ? "le pire scénario !"

L’équilibre politique millavois tremble sur ses bases depuis mardi dernier. "Il y a des problèmes d’ego", juge Michel Durand. "Il faut tuer Gazel. D’autres sont sur les réseaux sociaux. Tout cela n’est pas joli joli pour des gens qui se disent démocrates." Aussi, toujours selon Michel Durand, de nouvelles élections municipales précipitées à mi-mandat, "seraient le pire des scénarios !

Si il y un nouveau vote aujourd’hui, tous les dossiers seront à l’arrêt. Les intérêts personnels passeraient en premier avec cette envie de se payer Gazel." Sylvie Martin-Dumazer évoque l’opposition municipale menée par l’ancien maire Christophe Saint-Pierre. "Je ne comprendrais pas que ces élus démissionnent. Et le respect des électeurs ? Ils sont élus d’opposition pour un mandat de six ans. Comme nous. Je me pose des questions sur leur engagement vis-à-vis des Millavois."

Sylvie Martin-Dumazer insiste sur la nécessité "d’avoir de l’ambition pour un programme qu’on a construit ensemble. Les dossiers comme l’hôpital médian et le Silex ont été débattus puis votés. Nous avons également avancé sur le CCAS (centre communal d’action social) en créant, par exemple, un référent handicap qui n’existait pas. Il serait temps d’arrêter les polémiques sur les choses votées !"

"Nous sommes déçus mais continuons à travailler"

Séverine Peyretout évoque encore "la tempête qui nous tombe dessus et nous éprouve. Nous sommes déçus mais nous continuons à travailler pour les Millavois au-delà des polémiques et des chamailleries. Nous tenons bon et nous acharnons à vouloir réussir." 

Au moment de conclure, des voix s’élèvent pour dire un regret. Celui de l’unité politique d’une majorité plurielle éparpillé façon puzzle. "Nous aurions tous souhaité que l’équipe majoritaire reste unie tout au long du mandat. Bien sûr qu’on va se remettre en question, notamment sur la communication."

L’attitude de leurs sept anciens collègues majoritaires est, évidemment, fort peu goûtée. "Je reviens sur le mot de pestiféré qu’ils ont employé", déroule Sylvie Martin-Dumazer. "Nous avons respecté leur choix de créer leur groupe. Ils ont continué à prendre part à nos débats… même s’ils ne voulaient plus." Michel Durand retient, lui, une cristallisation autour "de griefs personnels et pas sur les débats de fond."

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