Claudine Degos, foyer témoin en Aveyron sur le tri des biodéchets : "On ne jette aujourd’hui plus qu’un sac noir par mois"

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  • Claudine Degos a beaucoup appris durant ces moisde foyer témoin.
    Claudine Degos a beaucoup appris durant ces moisde foyer témoin.
  • "L’objectif, enfouir 30 %  des déchets."
    "L’objectif, enfouir 30 % des déchets." José A. Torres
  • Claudine Degos, foyer témoin : "On ne jette aujourd’hui plus qu’un sac noir par mois"
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  • Claudine Degos, foyer témoin : "On ne jette aujourd’hui plus qu’un sac noir par mois"
    Claudine Degos, foyer témoin : "On ne jette aujourd’hui plus qu’un sac noir par mois"
Publié le
Alexia Ott

Cette habitante de la commune de Sainte-Radegonde depuis une quinzaine d’années a répondu à l’invitation du Sydom de l’Aveyron qui, depuis un an, expérimente le tri à la source des biodéchets.

A partir de 2024, le tri des biodéchets deviendra obligatoire en France. "Cela signifie que chaque foyer devra avoir à disposition une solution lui permettant de ne plus jeter ses biodéchets dans le sac noir", rappelle Florence Cayla, la présidente du Sydom de l’Aveyron. "Pour qu’ils soient valorisés et non plus éliminés et pour nous enfouis." 

Rappelant qu’actuellement, "le traitement des sacs noirs n’est pas aveyronnais mais tarnais. Tout est enfoui à Labessière-Candeil."

Réduire puis stopper l'enfouissement, traitement autonome, limiter les coûts

Avec trois objectifs : réduire puis stopper l’enfouissement, répondre aux objectifs réglementaires et avoir des solutions de traitement autonomes. Et, en trame de fond, se donner les moyens de maîtriser et de réduire les coûts dans le temps. D’autant plus que "la taxe générale sur les activités polluantes va énormément augmenter en 2025 passant de 41 € à 65 € la tonne."

L'expérimentation lancée à l'automne 2022

Comme pour le tri sélectif, l’Aveyron a décidé d’anticiper. Pour cela, le Sydom (282 communes, 18 EPCI) a lancé, à l’automne 2022, une expérimentation du tri à la source des biodéchets avec sept communes de deux communautés de communes (Pays ségali et Pays de Salars) et l’agglomération de Rodez (lire ci-dessous). L’enjeu : "Extraire le maximum de choses du sac noir."

Une première année a permis de tester les solutions techniques (sacs et robots), la communication auprès de la population, l’organisation de la dotation des sacs de couleur orange, et de vérifier les impacts sur la collecte en anticipant les éventuels freins et en préparant le déploiement à l’échelle de tout le département.

139 foyers témoins en Aveyron

Pour ce faire, le Sydom a fait appel à des foyers témoins. Au total, 139 ont accepté de participer au retour d’expérience. D’abord, grâce à une régularité dans le tri des biodéchets. Ensuite, en envoyant, chaque semaine, des renseignements via un questionnaire à remplir. à l’image de Claudine Degos, retraitée, habitant à Sainte-Radegonde, qui livre son retour sur son expérience.

Qu’est-ce qui vous a poussé à participer à l’expérimentation ?

"Je fais le tri depuis qu’il existe, que ce soit avec le sac noir, le sac jaune et le compost du jardin. L’écologie, c’est l’affaire de tous. Je suis intimement convaincue que cela doit faire partie des valeurs à adopter dans la vie de tous les jours. L’année dernière, la population de Sainte-Radegonde a été invitée à aller chercher les bio-seaux et les sacs orange".

"Ils nous ont demandé si on souhaitait être foyer témoin pour l’expérimentation. J’ai accepté afin d’être le mieux informée et aussi, pour comprendre ce que ça allait impliquer de nouveau dans mes gestes de tous les jours. Cela me permet d’être mieux renseigné sur la manière dont allait être traitée les déchets. Une implication nécessaire".

Quel était votre rôle ?

"Nous devions trier les biodéchets dans les sacs orange récupérés à la mairie, peser le sac une fois rempli grâce à un peson à ressort et répondre à un questionnaire chaque semaine. Cela, sur une durée de six à sept mois. Le tri est-il facile ? Quel est le poids du sac ? Le sac est-il assez solide ? La contenance du sac est-elle suffisante ? Disposez-vous d’assez de sacs ?"

Autant de renseignements qui avaient pour but d’apporter une amélioration à l’opération. Il était également possible de transmettre des commentaires libres, d’échanger sur un forum et de communiquer avec le Sydom par email. Nous avons été acteurs de ce tri. D’ailleurs, nous avons été invités à visiter la zone d’Arsac pour voir comment ça fonctionne. Je trouve cette dimension très intéressante. On se rend compte que ce n’est pas simple de mettre ce dispositif en marche.

Qu’est-ce que cette expérimentation vous a apporté ?

Cette expérimentation a été un réel apprentissage et m’a permis de maîtriser un nouvel environnement. J’ai appris que dans ce sac orange, on peut mettre des essuie-touts et des déchets alimentaires car le compost nécessite des éléments secs et humides, c’est intéressant.

Grâce à cette nouvelle manière de trier les déchets, on voit une transformation. J’espère que l’environnement sera amélioré par ce geste. Ce qui est encourageant, c’est de voir qu’il y a de plus en plus de personnes qui le font grâce à l’information.

Avant, tous les déchets alimentaires que je ne mettais pas dans le compost allaient dans la poubelle noire. Je jetais le sac noir une à deux fois par semaine. Désormais, on est passé à peine à un sac noir jeté par mois. Tout le reste va dans le sac orange. Le compost s’en porte bien également parce que ça nous arrivait de mettre des déchets alimentaires dans le compost par oubli, ce qui attirait les mouches. Ce dispositif nous a permis de réduire les nuisances.

En chiffres

95 % des foyers témoins ont trouvé le tri facile

78 % des usagers sont satisfaits de la taille des sacs

37 % ont subi des nuisances

100 % des foyers ont continué les sacs orange malgré les nuisances

91 % des foyers dotés en sacs orange possédant une autre solution de tri à la source utilisent simultanément ces deux solutions.

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