Sièges à pourvoir, suffrage, tendances : tout savoir sur les élections sénatoriales, qui animent ce dimanche

  • Les élections sénatoriales animent ce dimanche 24 septembre 2023, en France.
    Les élections sénatoriales animent ce dimanche 24 septembre 2023, en France. Sénat - Facebook
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Christelle Bertrand

La majorité macroniste cherche à s’appuyer sur le Sénat, dominé par la droite. Les élections, ce dimanche 24 septembre 2023, revêtent donc une importance majeure.

17 mois après la Présidentielle et les législatives qui ont suivi, la France embarque dans un nouveau dimanche électoral, ce 24 septembre 2023. En route pour les sénatoriales

Comment ça marche ?

Comme le rappelle le gouvernement, les élections sénatoriales "permettent à un collège électoral d’élire les sénateurs pour un mandat de 6 ans renouvelable". À l’inverse d'une Présidentielle, il ne s'agit donc pas d'un suffrage universel direct, mais indirect : "ce collège électoral comprend les sénateurs, les députés, les conseillers régionaux élus dans le département, les conseillers départementaux et les délégués des conseils municipaux", ajoute le gouvernement. Pas moins de 78 000 "grands électeurs" sont appelés aux urnes, ce dimanche, entre 8 heures 30 et 17 heures 30. 1 829 candidats doivent être départagés.

Sièges à pourvoir, rôle...

Pour ce scrutin du 24 septembre, ce sont 170 sièges qui sont à pourvoir. Soit la moitié du Sénat. "Comme les députés, les sénateurs votent les lois et contrôlent l'action du Gouvernement. Ils représentent les collectivités territoriales de métropole et d'outre-mer", est-il précisé.

Tout comprendre sur les sénatoriales de ce dimanche 24 septembre 2023.
Tout comprendre sur les sénatoriales de ce dimanche 24 septembre 2023. DR

 

"Il est bien plus facile de faire campagne qu'en 2014"

Ils voulaient incarner le nouveau monde, les voilà se réfugiant vers l’ancien, préférant les dorures et les épaisses tentures du palais du Luxembourg aux travées surchauffées du palais Bourbon.
Le Sénat semble avoir, depuis quelques mois, conquis le cœur des élus macronistes. À quelques jours des élections à la chambre haute ce dimanche -, les candidats s’en félicitaient : "Il est bien plus facile de faire campagne qu’en 2014", nous assure avec enthousiasme l’un d’entre eux qui ajoutait, pas peu fier : "C’est notre heure de gloire, même le roi Charles III nous préfère à l’Assemblée".

Le monarque a, en effet, été ovationné, jeudi, dans l’hémicycle de la chambre haute du Parlement.
Il faut dire que la nouvelle Assemblée nationale, son ambiance électrique, a beaucoup fait pour réhabiliter l’enceinte du palais du Luxembourg. "La manière de se comporter, de travailler, le fait que le dialogue soit apaisé, que les minorités aient voix au chapitre, c’est important. Dans un pays devenu aussi violent, c’est la seule institution qui donne une image de stabilité. D’ailleurs le gouvernement ne s’y est pas trompé puisqu’il nous donne les textes en priorité", souligne l’un de ses membres les plus éminents.

L’Assemblée divisée renforce le Sénat

Ça n’a pas toujours été le cas. Durant le premier quinquennat la majorité a eu tendance à mépriser les sénateurs. "Nous ne sommes jamais reçus par la plupart des ministres, ceux qui le font nous accueillent sans même un verre d’eau. Ça n’est pas comme ça que l’on fait de la politique", se plaignait alors l’un des piliers de la chambre haute du Parlement.

Aujourd’hui, les choses ont bien changé. C’est au Sénat que la majorité arrive à faire avancer les textes. De ce point de vue, la réforme des retraites a eu valeur d’exemple. La loi en est sortie sans difficulté. Depuis, le gouvernement cherche à s’appuyer aussi souvent que possible sur cette institution.

"Il n'y a pas de stress, mais..."

D’où l’importance des élections de dimanche qui jusqu’ici avaient été négligées par les macronistes. "Il n’y a pas de stress dans le sens où ça fait belle lurette que l’on sait que l’on ne remportera pas la présidence, mais maintenant que nous sommes en majorité relative à l’Assemblée, le poids du Sénat est devenu très fort, donc c’est important d’y avoir des soutiens", nous avoue un député Renaissance justement chargé d’assurer la liaison avec ses homologues sénateurs.
Selon lui, le Sénat c’est avant tout une institution avec qui « on peut avancer. Bruno Retailleau, par exemple, tient son groupe. Quand on tope avec lui, tout le groupe LR nous soutient ce qui n’est pas le cas des LR de l’Assemblée."

Mais tout n’est pas si simple pour autant. Tout d’abord parce que l’Assemblée a toujours le dernier mot lors du vote d’un texte de loi, mais aussi parce que même choyé, le Sénat n’est pas pour autant docile.

Il compte bien faire entendre sa voix sur le projet de loi immigration par exemple. "Si le gouvernement maintient les articles 3 et 4 (sur les régularisations des sans papiers, NDLR) il n’y aura pas de vote", assure l’un des poids lourds de droite du palais du Luxembourg. La majorité, elle, veut croire que les sénateurs assoupliront leur position après les élections de ce dimanche. Mais là encore, rien n’est moins sûr. "Les LR savent très bien que s’ils votent ce texte après avoir voté les retraites ils n’ont plus aucune raison d’exister", nous rappelle un conseiller politique de la majorité.

En attendant Jadot

Ce dimanche, les grands équilibres ne devraient pas être modifiés. LR, Renaissance, PS et PCF pourraient perdre quelques sièges alors que centristes, philippistes et écologistes pourraient en gagner. Le RN pourrait voir entrer quatre élus au palais du Luxembourg. Le Sénat sortira, en tout cas, renforcé et renouvelé. "Il va y avoir de nouveaux sénateurs parce qu’il y a pas mal de nouveaux candidats. Nous recevrons par exemple Yannick Jadot, c’est plutôt une chance pour le Sénat d’avoir quelqu’un comme lui parce qu’il dit des choses mais il les dit avec mesure", nous assurait cette semaine un élu… LR. Décidément, le Sénat, n’est pas l’Assemblée.