Une plante à l'étude pour "verdir" les carburants des avions

  • Une plante oléagineuse pourrait s'avérer prometteuse pour la fabrication de biocarburants d'avion : la cameline.
    Une plante oléagineuse pourrait s'avérer prometteuse pour la fabrication de biocarburants d'avion : la cameline. Liliya Filakhtova / Getty Images
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ETX Daily Up

(ETX Daily Up) - Une plante oléagineuse pourrait s'avérer prometteuse pour la fabrication de biocarburants d'avion. Il s'agit de la cameline, plante à fleurs jaunes qui présente de nombreux avantages sur le plan écologique et qui s'avère de surcroît facilement exploitable à l'échelle industrielle. L'industrie aéronautique aurait-elle trouvé son "nouveau colza" ?

Pour réduire l'empreinte carbone (gargantuesque) liée aux carburants des avions, la science innove et se tourne vers les plantes. En 2021, des scientifiques américains planchaient sur un "biocarburant" à base de la plante oléagineuse Brassica carinata, utilisée pour produire de la moutarde. Plus récemment, des chercheurs français s'intéressent au cas de la cameline, une plante oléagineuse aux fleurs jaunes originaire d'Asie centrale et d'Europe du Nord, dont l'huile s'avère riche en oméga-3. Pourquoi pas l'utiliser pour nourrir le moteur des avions en le substituant au kérosène d'origine pétrolière ? C'est en tout cas l'objectif d'une expérimentation pilotée par la Direction générale de l’aviation civile (DGAC) et le groupe agroalimentaire Avril, qui a démarré fin août 2023 au sein de l'exploitation agricole de Fabrice Moulard, située dans l'Eure (Normandie).

Résistante à la sécheresse, cultivable en une centaine de jours, la cameline présente le triple avantage de nécessiter très peu d'intrants chimiques, de ne pas représenter de concurrence avec les terres agricoles voisines (puisqu'elle pousse relativement vite) et de nourrir les sols en stockant le carbone, grâce à ses tiges. Les sept hectares plantés par Fabrice Moulard au printemps dernier ont été récoltés début octobre par le groupe Avril. L'huile a été extraite des graines des camelines, tandis que les parties de la fleur qui contiennent des protéines (tourteau) ont été conservées pour nourrir les animaux d'élevage. D'ici à 2030, le groupe Avril (spécialisé dans la production d'huiles et de protéines végétales) espère récolter 100 000 tonnes d’huiles alternatives, dont celle de cameline.

En juin dernier, le gouvernement a présenté un "plan vert" pour décarboner le secteur aéronautique, prévoyant un budget de 300 millions d'euros par an entre 2024 et 2030, ainsi qu'une enveloppe de 200 millions d’euros dédiée à la production de biocarburants. Objectif : fabriquer 500 000 tonnes d'huile à l’horizon 2030. Une décision qui se calque sur la législation européenne adoptée en juillet 2022 et qui prévoit d'instaurer progressivement l'obligation d'utiliser des carburants issus d'énergie non fossiles pour alimenter les moteurs d'avion. Cette mesure comprend l'usage de biocarburants, mais également ceux produits à partir de déchets (huiles de cuisson usagées, résidus de bois, etc) ou d’hydrogène "vert". Elle vise l'objectif que 70% des avions volent avec des carburants durables d'ici à 2050.


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