Football : "On ne va pas à Medellin !", Pierre-Olivier Murat, le président de Rodez, évoque le déplacement à Bordeaux

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  • Pierre-Olivier Murat :  "On ne va pas à Medellin !"
    Pierre-Olivier Murat : "On ne va pas à Medellin !"
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Aurélien Parayre

Le président du Raf revient sur le départ de saison canon des siens et l’ambiance très singulière qui entoure le déplacement à Bordeaux, samedi 28 octobre.

Sixième de L2 avec 18 points, un jeu plus que jamais offensif, un public charmé à Paul-Lignon… Le Raf vit un début de saison tout feu tout flamme !

C’est un super début, oui. Ce qui m’intéresse, c’est le contenu ; et il est top niveau. On est deuxième meilleure attaque de L2. Ce qu’on propose est vraiment très bien. Après, il faut avoir ce petit réglage où, sur quelques instants, on s’oublie. Comme sur le but qu’on prend au bout de quatre minutes, après une touche contre Bastia (samedi dernier, 1-1 au final). Mais ce sont les qualités et les défauts d’une équipe jeune. Car là aussi, c’est la deuxième plus jeune de Ligue 2.

Vous vous attendiez à vivre un tel départ ?

Honnêtement, la place et les points, si je vous disais que je m’y attendais, je serais un gros menteur. En revanche, l’allant offensif, oui. On a fait le recrutement en ce sens, avec des joueurs de profondeur qui vont à 10 000 à l’heure ; avec aussi plusieurs solutions devant et des profils différents. Je savais qu’on avait une grosse palette. Et c’est ce que voulait mettre en place le coach.

Et c’est une vraie rupture.

Oui, ce jeu offensif est une vraie rupture. L’approche de Didier (Santini) est offensive. Il n’est pas là pour faire un 0-0. Lui, il veut gagner, aller de l’avant et de l’osmose avec le public. C’est sa filière.

Ce qui amène de l’euphorie collective. Et rehausse les ambitions. D’ailleurs, Taïryk Arconte parlait d’aller chercher le top 5 après son triplé contre Caen (5-3). (Il sourit) ça vous fait sourire ?

Taïryk est un peu jeune encore (rires). Pour autant, on est sixième, on a 18 points, on est la deuxième meilleure attaque, on ne l’a pas volé. On a de grosses qualités. On peut avoir de l’ambition.

Au point de jouer les play-off ?

Je ne sais pas, c’est trop tôt. Mais en jouant comme ça, on peut nourrir des ambitions. Néanmoins, il ne faut pas se la péter. Si on est à 100 % de ce qu’on sait faire, on peut bouger n’importe quelle équipe. En revanche, si on est à 90 %, ça devient plus compliqué.

À la sortie du calendrier cet été, ce week-end, on ne pensait pas que ce serait le 6e qui irait chez le 15e. Comment l’appréhendez-vous ce match ?

Franchement, on va à Bordeaux, comme partout ailleurs, pour le gagner, c’est tout.

Sportivement en tout cas, est-ce que vous diriez que vous y allez avec plus de certitudes que la saison dernière ?

Depuis le début de saison, on a gagné contre de très gros clubs. Bordeaux est, avec Saint-Etienne, le plus gros club de Ligue 2. Et on a battu Saint-Etienne, donc pourquoi pas Bordeaux ? Après, il faut être à 100 % et ne pas réitérer nos petites erreurs. L’avantage aujourd’hui, c’est qu’on y va sans aucune pression.

Sans aucune pression, certes. Mais cinq mois après l’agression de Lucas Buades et tout ce qui en a découlé. Est-ce que vous vous attendez à un accueil particulier ?

Vous savez, je ne me suis pas épanché sur ça. Je reste davantage sur mon ressenti ce jour-là, quand je suis rentré sur le terrain, que je me suis assis sur le banc et que je me suis dit : "Waouh, je n’ai jamais vu une ambiance comme ça en Ligue 2 !"

C’était digne de la Ligue des champions, avec un super public, dans un super stade, contre un club historique. Et aujourd’hui, je pense la même chose. Ce n’est pas parce qu’une personne a fait n’importe quoi que tous les supporters bordelais font n’importe quoi. Il ne faut pas mettre tous les Bordelais dans le même sac.

Cela veut dire qu’en termes de sécurité, vous n’allez pas augmenter le curseur autour de l’équipe pour ce match ?

Pour quelle raison ? C’est une personne je répète. Je n’en veux pas du tout aux supporters bordelais, ni au club, ni à son président.

Mais du coup, comment lisez-vous la position du kop ruthénois qui n’a pas organisé de déplacement officiel pour "ne pas mettre en péril la vie des supporters" ?

Je ne sais pas. C’est un grand stade, ils ont peut-être peur d’un ou deux gars… Mais, moi, je sais qu’il n’y a pas de raison pour que survienne un problème.

Cette semaine aussi, le responsable des Ultramarines – kop auquel appartient toujours le supporter ayant agressé Lucas Buades – a dit dans ces mêmes colonnes vouloir que "Rodez ressente de la honte" après "sa tricherie", promettant une ambiance très hostile. Quelle est votre réaction ?

Je ne sais pas. Je respecte tous les supporters et spectateurs de Bordeaux.

Ces mots-là sont forts quand même…

Aujourd’hui, toutes les enquêtes et tous les jugements ont déterminé que les victimes étaient Lucas Buades et le club de Rodez.

Ça veut dire qu’il n’y a pas eu de sujet en interne cette semaine sur la présence de Lucas Buades ce samedi ?

Ben si, c’était d’abord sportif : est-ce que le coach veut le faire jouer ou pas ?

Vu son début de saison tonitruant…

Oui, il fait un très, très bon début de saison.

Donc, il n’y a pas eu de volonté du club de le "protéger" d’un accueil que l’on ne peine pas à estimer déplorable ?

On l’aurait protégé si lui nous avait dit : "Je ne veux pas y aller". Et attendez : on joue un match de foot à Bordeaux. On ne va pas à Medellin !

A lire aussi : Football : Bordeaux-Rodez, les clés du match

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