VIDEO. Meurtre de Justine Vayrac : ce vice de procédure plaidé par l'avocat du suspect qui pourrait conduire à sa libération

Publié le

Le 7 novembre 2023, la cour de cassation doit se prononcer sur la demande de nullité déposée par l'avocat du présumé meurtrier de Justine Vayrac. Si cette demande était acceptée, elle serait lourde de conséquences.

C'est dans le hameau de Eyzat-le-Haut, commune de Beynat en Corrèze, que s'est déroulée, ce mercredi 25 octobre 2023, la reconstitution du meurtre de Justine Veyrac, cette jeune maman de 20 ans, qui était originaire du Lot en Occitanie.

Comme le rapporte France Bleu, un arrêté municipal avait été pris visant à interdire la circulation sur le chemin qui mène au lieu où le corps de la victime avait été retrouvé enterré, mais aussi à la maison du jeune homme soupçonné de l'avoir tuée.

La reconstitution a duré plus de neuf heures selon nos confrères de France 3. Le présumé meurtrier en détention depuis un an a fait valoir son droit au silence sous les conseils de son avocat.

Le rappel des faits

Justine Vayrac avait disparu dans la nuit du 22 au 23 octobre 2022, en Corrèze, à Brive-la-Gaillarde, et avait été retrouvée morte le 27 octobre. Originaire du Lot où elle vivait avec son fils, sa disparition avait été signalée au cours d'une soirée en discothèque avec des amis.

Très vite, l'enquête s'était accélérée. Et un agriculteur âgé de 21 ans, principal suspect dans cette affaire, avait été placé en garde à vue au cours de laquelle il avait avoué le meurtre de la jeune femme.

Ce dernier avait été confronté à plusieurs éléments, notamment des traces de sang retrouvées à son domicile et dans sa voiture. De plus, le sac à main de Justine, calciné, avait été également découvert près de son habitation.

Des aveux en garde à vue

Lors de ses aveux, il y a un an, il parle aux enquêteurs d'une relation sexuelle consentie avec la jeune fille, puis d'un coup de poing qui aurait causé sa mort. Sauf que l'autopsie contredit cette version. Il avait alors été mis en examen pour meurtre, séquestration et viol. Depuis, il est incarcéré.

Une requête en nullité déposée

Et c'est justement autour des aveux du seul suspect, que son avocat, Me Michel Labrousse, contre-attaque. Il a d'ailleurs déposé une requête en nullité en avril 2023. La défense contestant une partie de la validité de la procédure.

En juillet, la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Limoges avait rejeté la demande de nullité présentée par l'avocat qui s'est alors pourvu en cassation. L'affaire sera examinée le 7 novembre prochain.

Ce que conteste l'avocat

Selon le conseil de Lucas L., "les droits de la défense n'ont pas été suffisamment respectés au cours de ladite garde à vue, pointant notamment l'absence d'assistance systématique du suspect lors des phases d'interrogatoire".

Selon Me Labrousse, lors de ses déclarations en fin de garde à vue, "Lucas L. n'a pas été accompagné de son avocat. Or, selon la conférence de presse donnée à l'époque par le parquet de Limoges, c'est à ce moment-là que le suspect a avoué le meurtre de la jeune femme et révélé le lieu où se trouvait le corps.

"La loi prévoit une possibilité d’annulation de ce qu’on appelle les actes subséquents, c’est-à-dire de tout ce qui se serait fait par la suite. Comme une sorte de château de cartes, vous enlevez une carte, et tout le château s’effondre", déclarait-il à France 3.

Comme le rappellent nos confrères de France Bleu, "la nullité serait lourde de conséquences". Les aveux, la localisation du corps, sa découverte, etc., pourraient être annulés si les juges de la cour de cassation donnent suite à cette requête. 

Sur le même sujet