Meurtre de Justine Vayrac : pourquoi la libération du suspect, qui a avoué les faits, pourrait être ordonnée ce mercredi ?

  • Plus d'un an après le meurtre de Justine Vayrac, l'avocat du suspect espère un abandon des poursuites.
    Plus d'un an après le meurtre de Justine Vayrac, l'avocat du suspect espère un abandon des poursuites. Photo Instagram - Justine Vayrac
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Ces deux vices de procédure peuvent aboutir à un abandon des poursuites contre le principal suspect, la justice va trancher ce mercredi.

Le principal suspect, qui a confessé le meurtre de la jeune lotoise Justine Vayrac, est dans l'attente d'une décision de la Cour de cassation ce mercredi 20 décembre 2023... pour savoir s'il va être libéré en raison de vices de procédure plaidés par son avocat.

Lucas L., 21 ans, est en détention depuis sa mise en examen pour meurtre, viol et séquestration en octobre 2022. Quelques jours après la disparition de Justine Vayrac, il avait avoué les faits lors de sa garde à vue et avait indiqué aux enquêteurs où il avait caché le corps, près de son domicile à Beynat (Corrèze).

Mais son avocat pointe deux vices de procédure, mettant en avant de ne pas toujours avoir été présent lorsque son client était interrogé par les enquêteurs, notamment au moment d'avouer le meurtre ou quand il a révélé où le corps était caché. L'avocat met aussi l'accent sur la communication des analyses de l'autopsie de Justine Vayrac, dont la presse a été tenue informée, alors qu'il estime ne pas avoir été dans la boucle.

Pour ces deux raisons, Me Michel Labrousse mise sur une "annulation de ce qu'on appelle les actes subséquents, c'est-à-dire de tout ce qui se serait fait par la suite", expliquait-il à nos confrères de La Dépêche du Midi. Si ces irrégularités sont avérées par la Cour de cassation, les poursuites contre Lucas L. pourraient être abandonnées.

Des versions qui s'opposent

Dans la nuit du 22 au 23 octobre, Justine Vayrac, une maman de 20 ans originaire du Lot, a passé la soirée en boîte de nuit à Brive-la-Gaillarde (Corrèze). Elle avait dit se sentir mal et était raccompagnée par un ami vers sa voiture pour y dormir lorsqu'elle a croisé le suspect, qui a proposé de s'occuper d'elle.

L'agriculteur de 21 ans l'aurait ramené chez lui et aurait eu un rapport sexuel consenti d'après ses déclarations, ajoutant qu'un coup de poing à l'issue d'une dispute serait la cause de la mort de la jeune fille. Une version mise à mal par le rapport d'autopsie qui certifie que Justine Vayrac aurait été violée et étranglée. Aussi, les analyses relèvent un "déchaînement de violence mettant en évidence une fracture du nez, plusieurs plaies contuses de la face, une plaie profonde du nez à la mâchoire gauche, un hématome au niveau du sein gauche, une fracture du larynx et un sillon de pendaison complet, correspondant au lien entourant le cou de la victime". L'analyse toxicologie suggère que Justine Vayrac n'aurait pas été droguée.

Lucas L. continue de nier le viol. Le 27 octobre 2022, il avait bien avoué le meurtre et avait indiqué avoir caché le corps dans un bois près de son domicile en Corrèze. Des traces de sang avaient été retrouvées chez lui et dans sa voiture, quand le sac à main de Justine avait été découvert calciné à proximité de l'habitation.

Une requête en nullité rejetée en avril

Une première requête en nullité avait été déposée par l'avocat du suspect en avril 2023, rejetée par la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Limoges. Il s'était alors pourvu en cassation, qui avait examiné l'affaire le 7 novembre 2023 pour un délibéré attendu ce mercredi 20 décembre. La crainte de voir le principal suspect être libéré pèse sur les proches de Justine Vayrac, alors que Lucas L. risque la prison à perpétuité.

Mercredi 25 octobre, la reconstitution du meurtre de Justine Vayrac a été menée dans le hameau de Eyzat-le-Haut, commune de Beynat, en présence de Lucas L. La reconstitution a duré plus de neuf heures, durant lesquels le suspect a fait valoir son droit au silence sous les conseils de son avocat.

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Les commentaires (2)
Milsabords Il y a 4 mois Le 20/12/2023 à 14:59

Nullité, ouais, mais il y a des faits et des aveux circonstanciées qui ont permis la découverte du corps, alors de là à le relâcher ...

Palourde Il y a 4 mois Le 20/12/2023 à 12:48

Elle est belle notre justice !