Laura Bousquet à Auzits : de belles biquettes à bouclettes pour une laine de grande qualité

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  • Laura Bousquet élève une soixantaine de chèvres angora.
    Laura Bousquet élève une soixantaine de chèvres angora. Centre Presse Aveyron - Joël Born
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    Laura Bousquet élève une soixantaine de chèvres angora. Centre Presse Aveyron - Joël Born
  • La jeune Auzitaine a récemment participé au marché des Aveyronnais de Paris.
    La jeune Auzitaine a récemment participé au marché des Aveyronnais de Paris. Centre Presse Aveyron - Joël Born
Publié le
Joël Born

Jeune éleveuse de chèvres angora, Laura Bousquet est installée à la ferme de Malefigue, à Auzits, où elle a pris la relève de son père. En lien avec une coopérative tarnaise d’éleveurs, elle produit de la laine mohair ainsi que de superbes, chauds et colorés vêtements.

Avec leurs belles bouclettes et leurs cornes retournées comme des guidons de bicyclettes, ces biquettes sont adorables. Et photogéniques. Mais elles sont surtout connues (et reconnues) pour la qualité et la douceur de leur laine. La fameuse laine mohair.

Voilà neuf ans déjà que Laura Bousquet bichonne les chèvres angora de son élevage au quotidien. La jeune femme de 37 ans, maman d’un petit bambin d’un an et demi, aurait pu devenir enseignante – elle a d’ailleurs exercé durant une année – où ingénieur agronome. L’heure de la retraite étant venue pour son père Pierre, elle a finalement décidé de reprendre en mains la ferme familiale de Malefigue (un nom aux sonorités pagnolesques) sur la commune d’Auzits.

École d’ingénieur agronome

Après avoir fréquenté le collège Paul-Ramadier, à Decazeville, Laura a poursuivi ses études au lycée La Roque de Rodez, avant d’intégrer l’école d’ingénieur agronome de Dijon, à la suite d’une classe préparatoire. En 2014, après avoir enseigné pendant une année au lycée La Roque, Laura a finalement décidé de prendre la suite de son père, éleveur de vaches à viande et de canards gras. Après avoir assuré la production de canards gras pendant plusieurs années, la jeune femme a décidé de se consacrer exclusivement à l’élevage de chèvres angora, après la naissance de son fils Simon.

Chaque année, l’élevage de Malefigue, qui comprend désormais une soixantaine de chèvres, enregistre une dizaine de naissances. Dès qu’il fait beau, le troupeau se retrouve au grand air dans la campagne auzitaine, où les chèvres se régalent de bonne herbe, de lierre, de ronces, de pousses d’orties, de glands et autres châtaignes, à la saison. Laura et ses parents en assurent, à tour de rôle, le gardiennage. Dans l’étable, les chèvres, qui n’aiment pas la pluie, ont toujours du foin à portée.

Deux tontes par an

Réalisée par un professionnel, la tonte des chèvres angora, une opération qui nécessite un vrai savoir-faire, a lieu deux fois par an, en février et au mois d’août. Chaque animal produit de 3 à 5 ou 6 kg de laine brute, chaque année. Après un premier tri destiné à éliminer toutes les impuretés, les toisons sont acheminées vers la coopérative Sica Mohair, à Castres, qui regroupe une centaine d’éleveurs. La laine mohair est classée selon quatre catégories.

Les trois premières sont destinées à la fabrication de vêtements. La quatrième, de la laine plus épaisse et moins douce, sert à la confection de plaids notamment. La coopérative tarnaise travaille avec différents façonniers pour la transformation de la laine. De petites filatures de l’Italie du Nord, pour le lavage, le cardage et le peignage. La laine est teintée en France et en Italie, selon une méthode, Oeko-Tex, respectueuse de l’environnement.

Pelotes de laine et vêtements

Le tissage est réalisé par quelques rares artisans français encore en activité. Afin de compléter son offre, la coopérative castraise vient d’ailleurs de faire l’acquisition de plusieurs machines à tisser. Au final, l’élevage de Laura lui procure quelque 160 kg de laine brute, chaque année, soit environ 120 kg de laine transformée. Lorsqu’elle en a le temps, il arrive aussi à Laura de confectionner quelques vêtements, avec l’aide de sa mère Martine.

La ferme de Malefigue produit de la laine en pelotes, bien sûr, ainsi que différents vêtements et autres accessoires : pulls, ponchos, chaussettes, gants, mitaines, écharpes, bonnets, plaids… Ses articles sont disponibles au Panier paysan de Nuces, aux Saveurs paysannes de Villefranche-de-Rouergue, dans les boutiques d’artisans de M’Art’In, à Rodez, à Conques et à Belcastel, ainsi qu’à Decazeville (Atelier + aux Estaques) et à Figeac.

Magasin à la fermeet accueil touristique en projets

Depuis cinq ans, Laura Bousquet participe au marché des Aveyronnais de Paris, à Bercy. La trentenaire, qui travaille également deux jours par semaine pour l’Association départementale de développement des exploitations agricoles et rurales (Addear), un organisme apparenté à la Confédération paysanne, a plusieurs projets en tête. Ainsi, dès l’an prochain, elle envisage d’aménager un magasin à la ferme, de développer l’accueil touristique et les visites de la ferme. Les belles biquettes à bouclettes ne manquent assurément pas d’atouts pour séduire un large public.

Laura Bousquet, La Ferme de Malefigue, Auzits.
Contact au 06 76 88 54 53. laurabousquet12@gmail.com

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