La Défense, le quartier d'affaires parisien, de plus en plus étudiant

  • Quelque 70.000 étudiants se mêlent à présent aux salariés et aux cadres de ce quartier moderne né dans les années 1960.
    Quelque 70.000 étudiants se mêlent à présent aux salariés et aux cadres de ce quartier moderne né dans les années 1960. LUDOVIC MARIN / AFP
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ETX Daily Up

(AFP) - Dépeuplé d'une partie de ses salariés, le quartier d'affaires de La Défense, à l'ouest de Paris, a débuté sa transformation pour mieux intégrer les étudiants, de plus en plus nombreux.

Avec la pandémie de Covid, en 2020, les tours se sont vidées plusieurs mois, et depuis, notamment en raison de l'essor du télétravail, n'ont jamais retrouvé l'intégralité de leurs employés.

Quelque 70.000 étudiants se mêlent à présent aux salariés et aux cadres de ce quartier moderne né dans les années 1960. Y sont implantés une cinquantaine d'établissements d'enseignement supérieur, de commerce et de management notamment, à côté des bureaux ou sièges de grandes entreprises, françaises et étrangères.

"Mon objectif est de travailler dans le secteur bancaire, alors je n'ai pas hésité, j'ai tout de suite choisi le campus de La Défense. Pour le CV, Paris, c'est important", sourit Matteo Buonamici, étudiant italien de 24 ans en double diplôme à l'école de commerce IESEG.

"Il y a une activité universitaire à La Défense depuis très longtemps, mais ça s'est beaucoup accéléré depuis 10-15 ans", explique à l'AFP Pierre-Yves Guice, directeur général de Paris La Défense, au 18e étage d'une des tours.

Depuis plusieurs mois, La Défense affiche clairement sa "volonté de finir sa transformation en lieu de vie et d'activité étudiante", souligne-t-il.

- Premier centre d'affaires européen -

Profil type des nouveaux arrivés dans le quartier: des écoles privées, généralement installées en province et cherchant à s'implanter dans la capitale.

"C'était La Défense ou rien, parce que les entreprises sont là, et que ça a une signification: c'est le premier centre d'affaires européen", justifie Florence Legros, directrice générale d'ICN Business School, une école privée arrivée en 2018 de Nancy (est de la France).

Implanté à La Défense depuis septembre 2022, le campus Omnes Education pointe également la proximité avec les entreprises. "Quand les étudiants sont en cours, ils voient les cadres en train de travailler à travers les fenêtres d'en face", note Christophe Boisseau, directeur général de l'école de commerce ESCE, vantant un "effet de mimétisme".

La tour du campus Omnes Education abrite quatre écoles et leurs salles de cours ultra-connectées, une "fun zone" avec bornes d'arcade et table de ping-pong, une "zen zone" avec canapés et jeux d'échecs, une cafétéria et deux terrasses.

"On est venu pour se rapprocher des entreprises, et pour la visibilité au niveau du recrutement des étudiants et partenaires internationaux", renchérit Caroline Roussel, directrice de l'IESEG, une école de management de Lille (nord) présente à La Défense depuis 2008.

S'installer dans ce quartier favorise "les débouchés pour les étudiants" mais est également bénéfique pour les établissements, avec "un loyer un petit peu moins élevé qu'à Paris", assure Caroline Nachtwey, de la société de conseil en immobilier d'entreprise CBRE.

- "Pas de vie ici !"-

Pour les propriétaires des tours, trouver des locataires est plus difficile depuis la pandémie de Covid, et louer à une école se révèle "un bon deal", car "ce sont des acteurs extrêmement sérieux, avec des engagements longs et la garantie d'avoir des loyers payés rubis sur l'ongle", souligne-t-il.

Mais le quartier doit encore s'adapter.

"Il manque encore des choses pour être un vrai campus et proposer toute la palette d'expériences et de services qu'un étudiant, qu'une école peuvent légitimement rechercher", admet M. Guice.

Pour l'heure, pas de restaurant universitaire, ni d'offres de loisirs adaptées au portefeuille étudiant: le soir, quand l'immense dalle en béton - en cours de végétalisation - se vide de ses travailleurs, peu d'étudiants restent y boire un verre.

Les logements étudiants existent mais sont peu nombreux.

"Je ne voudrais pas habiter à La Défense, même si je pouvais!", s'exclame Chloé Gaillard, étudiante à l'ESCE. "Il n'y a pas de vie ici", souffle une autre étudiante, Carla Albiges.

"Les lieux de sport, les offres de restauration, les lieux de détente et le logement sont les quatre sujets que nous souhaitons porter", souligne Guillaume de Rendinger, directeur délégué chargé du campus de La Défense.

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