Vidéo. Manifestations des agriculteurs : à Rodez, la Confédération paysanne fait de nouveau face au "symbole de la mondialisation"
La Confédération paysanne mène depuis ce jeudi 25 janvier midi une opération escargot à Rodez.
Comme un symbole. Pour son entrée dans la révolte agricole, la Confédération paysanne de l’Aveyron a choisi de se réunir à quelques mètres d’un McDonald’s, ce jeudi. Vingt-cinq ans après avoir écrit les plus célèbres lignes de son combat syndical avec le démontage à Millau, en 1999, de ce qu’elle nomme "le symbole de la mondialisation et de la malbouffe". Cette fois, c’était à Rodez. Et l’enseigne américaine n’a pas subi la colère des paysans - du fumier a seulement été déversé devant celui d'Onet -, ces derniers se cantonnant sur le rond-point de Saint-Félix pour y réaliser un barrage filtrant. Une voie avait été laissée ouverte. "On n’est pas non plus là pour emmerder les gens", confient les militants, fiers de voir des automobilistes solidaires malgré la gêne, entre coups de klaxons ou pouces levés à travers les vitres…
Christian Roqueirol : "En 25 ans, tout a empiré"
"C’est triste de se retrouver là vingt-cinq ans après, ça prouve que tout a empiré. Ce que l’on dénonçait à l’époque, ces accords de libre-échange, ils ont créé un effondrement du nombre de paysans dans notre pays, une baisse des prix… Et de fait des revenus !", s’agace Christian Roqueirol sur le rond-point, militant historique du syndicat et ancien membre des "quatre" écrouées après le démontage du McDonald’s de Millau, en 1999.
"S’il y a un accord avec le Mercosur, c’en est fini des éleveurs de bovins !"
À l’instar de la ligne nationale de son syndicat, le Sud-Aveyronnais rappelle que la crise agricole n’était pas simplement due aux normes environnementales, "comme la FDSEA et autres peuvent le dire".
"Le vrai souci, c’est le revenu. En 1999, on dénonçait surtout l’importation du bœuf aux hormones des Etats-Unis. Aujourd’hui, ils risquent d’arriver d’Amérique du Sud si l’accord avec le Mercosur est signé… Si tel est le cas et si la FNSEA ne s’y oppose pas, comme elle ne l’a pas fait pour l’accord avec les agneaux de Nouvelle-Zélande, ça en sera fini des éleveurs de bovins dans le département !", ajoute-t-il encore.
Avant d’essayer, avec ses camarades, de multiplier aussi les actions. Une opération escargot entre les giratoires de la rocade de Rodez est menée dans l’après-midi. D’autres viendront-elles grossir les rangs de la révolte menée localement par la FDSEA et les JA ? "On verra, mais on ne s’associera pas à certains slogans, c’est certain", prévient la Conf’. À suivre donc.
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