Procès des attentats de Trèbes et de Carcassonne : "Il était ravagé du cerveau", la personnalité du terroriste racontée par d'anciens amis

Publié le , mis à jour

D'anciennes petites amies et d'anciens amis du terroriste Lakdim Radouane ont été entendus en tant que témoins tout au long de cette huitième journée de procès des attentats de Trèbes et de Carcassonne.

Le contenu des vidéos de surveillance révélées

Le huitième jour de procès des attentats de Trèbes et de Carcassonne s'est ouvert sur les détails de la vie du terroriste Radouane Lakdim. L'un des enquêteurs de la sous-direction antiterroriste a rappelé son passé dans le trafic de stupéfiants et sa radicalisation. Comme le rapportent nos confrères de L'Indépendant, un carnet appartenant à Radouane Lakdim, saisi lors des perquisitions de son domicile, indique que le terroriste avait prêté allégeance à l'Etat islamique.

L'audience a été suspendue en début de soirée après la diffusion des vidéos de surveillance du Super U de Trèbes, révélant ainsi que le meurtre du chef boucher Christian Medves et du client Hervé Sosna. 

"Lui, il était fou"

Des anciennes compagnes de Radouane Lakdim ont été entendues tout au long de la journée. Khadija rappelle qu'elle s'était disputée avec lui à l'été 2017, "j'ai essayé de lui dire qu'il n'avait pas le bon comportement". Deux semaines avant le passage à l'acte, ils continuaient à discuter : "Je lui ai dit que c'était une idéologie, que l'Etat islamique c'était n'importe quoi et qu'il y avait beaucoup de témoignages contre ça".

Khadija a admis être au courant que Lakdim possédait une arme, mais n'était "pas rentrée dans les détails" avec lui. La témoin a été interrogée à plusieurs reprises sur sa liaison avec Lakdim, niant être au courant de son passage à l'acte.

Elle a déclaré lors des questions du ministère public : "Globalement c'est comme toutes les relations c'est beau puis on voit le vrai visage de la personne. Lui, il était fou".

"Je n'avais plus la même personne en face de moi"

Marine, une ancienne amie de Radouane Lakdim, témoigne qu'il était "gentil" et "toujours très respectueux" lorsqu'ils se fréquentaient en 2016. Mais "quand je l'ai revu, je n'avais plus la même personne en face de moi". Marine s'est éloignée de lui en voyant les versets diffusés par Lakdim sur Snapchat.

La témoin rapporte également un épisode épouvantable après les attentats : elle porte le même prénom que Marine Pequignot, la petite amie du terroriste qui est également sur le banc des accusées. Alors que ce nom circulait, "on m'associait à ça, c'était l'enfer".

"Il disait que j'étais une policière sous couverture"

Une amie de Radouane Lakdim, Kamelia, dit de l'auteur des faits qu'il "était ravagé du cerveau". Elle a admis : "On s'est dragué puis on est devenu pote. Il ne me plaisait pas beaucoup". Puis elle a témoigné du comportement de Lakdim : "Il disait que j'étais une policière sous couverture. Honnêtement, je ne sais pas s'il rigolait ou non. Il n'avait aucun raisonnement et aucune logique dans ses actes. Je lui avais dit que la religion c'était paix et amour. Pour lui non, ce n'était pas ça".

Deux témoins ont aussi été entendus. Le premier, par visioconférence, raconte que le terroriste "nous incitait à faire la prière". Il dit avoir "compris que c'était lui" quand il a vu les attentats à la télévision. La déposition du deuxième témoin a été lue par la cour.

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