Procès des attentats de Trèbes et de Carcassonne, 10e jour du procès : Samir, le meilleur ami du terroriste qui pleurait quand il a su

  • Le procès se tient à la cour d'Assises spéciale de Paris.
    Le procès se tient à la cour d'Assises spéciale de Paris. Reproduction Centre Presse Aveyron - Google Street View
Publié le , mis à jour

Cette 10e journée d'audience à Paris a été marquée par le retour des cousins Samir et Sofiane Maana.

Quels étaient les liens véritables entre Samir Maana, présenté comme l'ami proche de Radaouane Lakdim, et l'auteur des attentats de Trèbes et de Carcassone du 23 mars 2018, et ceux de son frère Sofiane, les deux premiers accusés de ce procès ? Pour la 2e journée consécutive, les personnalités des deux frères sont décortiquées devant le tribunal spécial de Paris, comme le rapporte L'Indépendant.

Samir, l'ami proche

Samir Maana est considéré comme un proche de Radaouan Lakdim. Si proche qu'il partage au moins trois des 15 infractions qu'il a commises avec le terroriste qui tua 4 personnes en mars 2018. Si proche qu'il l'accompagnera à l'armurerie acheter le couteau qui a tué ce jour-là. Si proche que lorsqu'il fut au courant de la prise d'otages au Super U, il a pleuré quand il a su qui en était l'auteur.

Si proche qu'après la mort de Lakdim, il publia "On ne t'oubliera pas" sur Snapchat.  Une enquêtrice de la sous-direction antiterroriste a expliqué que "quand ils se voyaient, c'était pour faire des conneries". La seule différence, c'était que Samir était musulman non pratiquant alors que Radouane s'était radicalisé.

Huit mois après les attentats, lors de son interpellation au domicile de ses parents, on retrouvera des armes que Samir avait cachées dans un faux plafond chez son frère Sofiane. 

Sofiane, le taiseux

Dans l'après-midi, au tour de Sofiane, le frère de Samir, d'être au centre des débats. Lui a été interpellé 3 mois après les attentats, le 25 juin. On ne sait pas s'il était en contact avec Radouane Lakdim, ni même s'il savait que son frère Samir avait caché des armes chez lui. Mais la loi du silence des cités règne : "Là-bas, on ne parle pas sur ce qu'il se passe", confirme l'enquêteur interrogé lors de cette audience.

Cette omerta a été également pour ainsi dire confirmée par le témoignage d'un cousin des frères Maana, en froid avec eux. Son témoignage, succédant à ceux de l'employé et d'un client de l'armurerie, restera évasif, notamment sur le rôle tenu par un autre accusé, Reda El Yaakoubi. "Il y a souvent une omerta dans les quartiers", confirme Sofiane. "Il a subi des coups de pression, j'en suis pratiquement sûr", estime Samir.

L'audience se terminera par les témoignages de la mère et d'un autre frère de Samir et Sofiane, qui tout en rendant hommage "aux familles des victimes", défendront la leur : "Mon frère n'aurait jamais, jamais souhaité la mort d'un être humain (...) On a honte d'être associés à ça. Nous n'avons rien à voir avec cette idéologie." Ils reviendront également sur la personnalité et le geste de Radouane Lakdim, qui les a "abasourdis".

Le procès reprendra lundi 5 février.

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