"Un travail colossal" : un "nouvel arsenal" pour chasser l’habitat indigne à Millau

  • Les logements insalubres seront chassés du centre-ville de Millau
    Les logements insalubres seront chassés du centre-ville de Millau
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COHEN Maxime

Pas moins de 800 logements vont être inspectés par les services de la communauté de communes.

La décision a ravi la présidente Emmanuelle Gazel, "heureuse et fière" lors de sa présentation au conseil communautaire du 29 janvier. La lutte contre l’habitat indigne a été un des fers de lance de sa campagne et la délibération 29 appuie ce virage pris contre les marchands de sommeil dans le centre-ville de Millau, dans un premier temps.

Les élus ont voté un "permis de louer", qui désormais oblige les bailleurs à faire valider par les services de la collectivité le logement qu’ils proposent à la location, quand celui-ci a plus de 15 ans. Si les conditions de location ne sont pas bonnes "des poursuites pourront être engagées par les services de l’État", présente Didier Carrière.

"Cela vient renforcer la politique que l’on mène contre l’habitat indigne et insalubre, appuie Emmanuelle Gazel. Ça renforce notre arsenal juridique et c’est une solution en plus pour mettre en salubrité ces logements."

"Un travail colossal"

Dans un premier temps, le "permis de louer", comme il est communément appelé est appliqué à la moitié du Poisson, du centre-ville millavois. Sa partie nord, (rue Droite, Capelle, Bonald et rue du Mandarous). "C’est un travail colossal, appuie la maire de Millau. Le périmètre sera étendu petit à petit." En effet, 800 logements seraient concernés par ce permis de louer dans un premier temps. "C’est une zone où l’habitat est particulièrement dégradé, secteur faisant également partie du Quartier Prioritaire de la Ville (QPV), retenu par les services de l’État le 28 décembre 2023, témoignant d’un réel enjeu, également social sur ce quartier", justifie Didier Carrière lors de sa lecture du rapport.

Ce nouveau dispositif sera adopté d’ici six mois au minimum. "La date d’entrée en vigueur du dispositif ne peut être fixée à un délai inférieur à six mois à compter de la publication de l’adoption de la présente décision", mentionne le texte communautaire approuvé ce lundi.

Ce dispositif a déjà fait ses preuves ailleurs et notamment à Montpellier où il est en vigueur depuis 2021, notamment dans le quartier de Celleneuve. "Il y a des démarches administratives supplémentaires mais c’est efficace. Les services de la Ville doivent visiter entre chaque relocation. Et ils sont réactifs pour venir et rendre leur rapport en moins d’un mois", témoigne Arnaud Bokobza, agent immobilier à Montpellier, au contact de logements indignes.

L’exemple de Montpellier

L’expérimentation a été plutôt positive dans la préfecture de l’Hérault puisque la Métropole de Montpellier, garante du dispositif a décidé de l’étendre sur le secteur du faubourg de Figuerolles depuis le 1er octobre. Le "permis de louer" est aussi en place à Sète et a été validé par la communauté de communes début octobre et sera actif au 1er avril. Si Millau n’a pas la même proportion de logements classés indignes, ils restent tout de même une réalité dans le poisson. "Nous avons aussi tout un arsenal qui permet d’accompagner la rénovation d’habitat, a notamment rappelé Emmanuelle Gazel. Quand ils ne voudront pas, désormais nous avons tous les moyens de contraindre ces marchands de sommeil qui encaissent la CAF sans scrupule." La chasse aux locations indignes est donc lancée.

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