VIDEO. Procès des attentats de Trèbes et de Carcassonne : liens avec un délégué du préfet et terrain de foot autour de l'audition d'un nouvel accusé

  • 12e journée d'audience, ce mardi.
    12e journée d'audience, ce mardi. Repro Centre Presse - L. C. - L'Indépendant
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Après les frères Manaa, au tour de Reda El Yaakoubi, lui aussi accusé d'"association de malfaiteurs terroriste et délits connexes", ce mardi 6 février à Paris pour la 12e journée d'audience du procès qui se déroule à Paris

Les frères Manaa interrogés, c'était au tour de Reda el Yaakoubi de comparaître devant la cour du tribunal spécial de Paris consacré aux attentats de Trèbes et Carcassonne, ce mardi 6 février lors de la 12e journée d'audience, suivie par nos confrères de L'Indépendant.

"L'intermédiaire des politiques"

Après la présentation de la personnalité de l'accusé, Reda El Yaakoubi "condamne fermement les attentats (...) Radouane Lakdim n'a jamais été mon ami. Il a envoyé notre quartier et notre ville dans le noir au nom d'une idéologie qui n'est pas la mienne", débute-t-il. De études de cuisiniers le football puis président de l'association Ozanam où il devient "l'intermédiaire des politiques" malgré qu'il se soit "laissé entraîné dans le tourbillon du trafic de drogue", selon l'experte qui retrace son parcours.  Avant la pause du midi, un témoin originaire d'Ozanam déclare que dans le quartier, "on fait tous un peu de stup mais on n'est pas des terroristes", reconnaissant que concernant Redouane Lakdim, "Carcassonne, c'est petit. Tout se sait".

Un rôle de "grand frère"

L'après-midi débute avec l'audition de l'enquêtrice de la sous-direction antiterroriste. Reda el Yaakoubi était "connu de la police et de la justice pour des dégradations et possession de stupéfiants" et possédait un bar à chicha, déclare-t-elle. El Yaakoubi était également en contact avec le délégué du préfet de Carcassonne chargé de la politique de la Ville. Ils se donnaient mutuellement des conseils et des informations, notamment pour ramener le calme dans les cités après des incidents."Le délégué du préfet a été placé en garde à vue le 25 février 2020, précise l'enquêtrice (...) Il se défendait d'être intervenu favorablement en faveur d'El Yaakoubi dans une affaire judiciaire de violence sur un policier. Mais il reconnaissait avoir été allé trop loin".

"Sauver le club de foot"

Après plusieurs interrogations pour tenter (plutôt vainement) d'établir un lien entre El Yaakoubi et Lakdim, c'est au tour du délégué du préfet de se présenter à la barre. "Il y a eu consensus pour sauver le club de foot d'Olympique Ozanam, dit le délégué. C'est dans ce cadre-là que je vais travailler avec El Yaakoubi sur lequel j'ai demandé auprès des renseignements territoriaux. Il était connu mais pas pour du radicalisme religieux."

"Je pars à l'été 2020, démis par la préfète Mme Elizeon à la suite de ma garde à vue", rajoute-t-il. "J'ai contacté Reda El Yaakoubi pour lui dire qu'il était attendu pour une altercation avec la police qui avait entraîné des heurts. C'est là que j'ai commis une erreur (...) Le rôle du délégué du préfet, c'est aussi tendre la main, montrer qu'il n'y a pas que de la répression."

"Il est influent. C'est pour cela que j'ai travaillé avec lui", lance-t-il peu avant la suspencsion d'audience, vers 20 heures.

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