Procès des attentats de Trèbes et de Carcassonne : les avocats des victimes dénoncent les "réponses décevantes, lâches et médiocres" des accusés

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.Ce lundi 19 février s'est ouvert la cinquième semaine de procès des attentats de Trèbes et de Carcassonne.

"Je pense encore avec effroi à la vidéo du Super U"

Les plaidoiries ont rythmé la 21e journée du procès de Trèbes et de Carcassonne, lundi 19 février 2024, en ouverture de la cinquième semaine d'audience. Une fois encore, le procès est revenu sur "une journée interminable et d'horreur".

Aussi bien pour les victimes du terroriste, les proches des victimes et pour tous ceux qui se trouvaient dans le Super U de Trèbes lors de la prise d'otage. "Je pense encore avec effroi à la vidéo du Super U qui fige la salle d'audience. Le procès a été long", rappelle l'avocat de la défense Me Laredj, comme le rapportent nos confrères de l'Indépendant.

Certaines victimes "inquiètes" à la sortie du procès

"Nous les avocats des parties civiles nous ne sommes que des porte-parole. Ce procès ne peut pas donner les réponses qu'attendent les victimes car le terroriste est mort", a plaidé Me Reche. 

Mais nombre de plaidoiries insistent sur la douleur des proches des victimes et des témoins de la prise d'otage du Super U. Notamment quand Me Beauregard, l'avocat de Julie, la caissière prise en otage par le terroriste, dit que sa cliente sort de l'audience "inquiète". "Six ans après, Julie est toujours en arrêt, elle se bat. Elle sait que rien n'est gratuit, faire des courses est une conquête et une victoire. Des victoires du quotidien pour retrouver, un peu, cette vie d'avant. (...) Julie n'était pas prête de mourir le 23 mars, aujourd'hui elle attend sans illusion mais sans espérance".

"Certains savaient et n'ont rien dit"

Me Zimeray, avocat de l'association française des victimes du terrorisme, parle du ressenti des survivants de cette journée horrible. "Tous se sont dit : je suis coupable d'avoir été au mauvais endroit, au mauvais moment. Toutes les victimes d'attentats l'ont vécu. Il faut leur dire que ce n'est pas elle qui était au mauvais moment et au mauvais endroit mais l'auteur des faits. Vient le temps du procès, il faut leur expliquer que les accusés ont des droits et que c'est bien. Il faut les préparer aux réponses décevantes, lâches et médiocres".

Les déclarations des sept accusés, qui sont passés à la barre les uns après les autres ces dernières semaines, ont été la cible des plaidoiries. "Certains savaient et n'ont rien dit", concernant la radicalisation et les intentions du terroriste, a estimé Me Servia.

Les avocats de la défense prendront la parole mardi.

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